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Évolution et Coupez !: les deux films à voir au cinéma cette semaine

Padmé Hamdemir et Goya Rego dans Évolution, ainsi que Bérénice Bejo dans Coupez !.
Padmé Hamdemir et Goya Rego dans Évolution, ainsi que Bérénice Bejo dans Coupez !. Dulac Distribution/Lisa Ritaine/Pan Distribution

Une fresque coup de poing sur l'antisémitisme à travers trois générations, ainsi que la dernière comédie déjantée de Michel Hazanavicius, projetée en ouverture du Festival de Cannes mardi soir: découvrez la sélection cinéma du Figaro.

Évolution - À voir

Drame de Kornél Mundruczó, 1h37

Où est-on? Réponse: en enfer. Dans une cave dégoulinante, des hommes en manteau de cuir balayent en silence le sol poisseux, frottent les murs qu'ils aspergent de désinfectant avec une vigueur et une concentration dérangeantes. Nous sommes à Auschwitz. Le camp a été récemment libéré par l'Armée rouge. Fin du premier chapitre. Mundruczo (Pieces of a Woman ) ne craint pas de nous cueillir d'emblée d'un uppercut à l'estomac. Dans le genre, on ne voit que Le Fils de Saul pour atteindre une telle force. Le second volet se déroule à Budapest il y a quelques années. Eva est cette vieille dame échevelée qui perd la boule dans son appartement où elle traîne en robe de chambre molletonnée. Sa fille Lena, tout juste divorcée, lui rend visite. Un déluge domestique conclut cette dispute aux dimensions mythologiques. Berlin aujourd'hui sert de cadre à la troisième histoire. Un incendie se déclare dans un lycée. Jonas, le fils de Lena, joue les boucs émissaires pour ses camarades. Les époques changent, pas l'horreur, ni les préjugés. Le réalisateur se débat dans la noirceur. Il filme comme on boxe. K.-O. debout. E.N.

Coupez ! - À voir

Comédie horrifique de Michel Hazanavicius, 1h50

Les acteurs sont nuls, le film exécrable, le réalisateur au bout du rouleau. Ça n'est qu'un début. Très vite, Hazanavicius renverse la vapeur. Le second degré, le clin d'œil, le décalé, l'auteur d'OSS 117 est dans son élément. En adaptant une série Z japonaise, il s'en donne à cœur joie, tire le tapis sous les pieds du spectateur qui en redemande. On ignore ce que contenait la version originale: le résultat français mérite tous les éloges. Cette hilarante apologie du système D réjouit de la première à la dernière image. Les rires fusent dans la salle. On se croirait revenu au bon vieux temps du cinoche du samedi soir. L'hémoglobine gicle. Les têtes volent. Le sang dégouline sur les héros. Les zombies s'agitent comme s'ils avaient mis le doigt dans la prise. L'argent manque. Les trucages foirent. On se débrouillera quand même. L'écran déborde de la joie d'avoir une caméra entre les mains, multiplie les occasions d'honorer la mémoire du septième art. Cet objet sanglant, foutraque et maîtrisé donne le tournis. Et s'il y a des morts, ils le sont de rire. E.N.

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