Publicité

Notre critique du documentaire Munich 1972: les Jeux de la terreur, sur France 5

Le 5 septembre 1972, à Munich (RFA), un membre du commando palestinien Septembre noir apparaît au balcon de l’immeuble du Village olympique où sont détenus les otages israéliens depuis le petit matin. Everett/Shutterstock/© Everett / Shutterstock / Looks Film

CRITIQUE - Ce documentaire inédit exceptionnel en quatre parties, riche de témoignages de survivants, revient sur la prise d’otages dans laquelle onze sportifs israéliens furent abattus. Munich 1972: les Jeux de la terreur, un film à voir en intégralité ce dimanche 25 septembre à partir de 20 heures 55 sur France 5 et en replay.

«Ces “V”de la victoire, c’était insupportable. Je n’oublierai jamais ces visages. Quand je me réveille la nuit, je revois chacun d’entre eux parfaitement». L’émotion est intacte dans les yeux et la voix d’Ilana. La veuve de l’haltérophile Youssef Romano, assassiné le 5 septembre 1972 par le groupuscule palestinien Septembre noir, témoigne avec une infinie dignité dans l’exceptionnel documentaire allemand en quatre parties Munich 1972: les Jeux de la terreur, signé Bence Màté et Lucio Mollica.

Ilana Romano se souvient, donc, en revoyant les images, des visages joyeux des trois terroristes survivants qui venaient, fin octobre 1972, d’être libérés de leur prison munichoise. Les autorités allemandes avaient cédé au chantage de la terreur, suite à une nouvelle prise d’otages, cette fois-ci à bord d’un avion de ligne. Cette libération intervenait moins de deux mois après que les trois membres du commando, avec cinq autres terroristes, eurent abattu onze sportifs israéliens. Comment un tel drame a-t-il pu se produire alors que ces Jeux devaient être ceux de la paix, pour oublier ceux de Berlin en 1936 présidés par Hitler?

Amateurisme des autorités allemandes

Le mérite du film est non seulement de raconter avec minutie, presque heure par heure, le déroulé de la prise d’otages, mais aussi de donner la parole à des rescapés et aux familles des otages exécutés. Témoignent également les deux derniers terroristes rescapés de l’attentat encore vivants, d’anciens policiers allemands, ou encore Ehoud Barak, alors chef des forces spéciales israéliennes.

L’amateurisme des autorités allemandes saute aux yeux. Notamment quand, au milieu de l’après-midi du 5 septembre, un groupe de policiers pas préparé pour une telle mission, est envoyé pour encercler l’immeuble du Village olympique dans lequel les terroristes détiennent les otages depuis le petit matin. «C’était des hommes entre deux âges, assez peu sportifs, qui semblaient peu sûrs d’eux, se souvient Gerald Seymour, journaliste britannique présent sur les lieux. Ça faisait très amateur. Qui avait eu l’idée de les affubler de survêtements rouges ou bleu vif visibles à 300 mètres?» Les images d’archives montrées ici sont celles diffusées en direct à la télévision, que même les preneurs d’otages regardaient! L’un des deux terroristes interrogés dans le documentaire confie, à visage couvert: «Issa (le chef du commando, NDLR) est allé voir les négociateurs du ministre de l’Intérieur et il leur a dit: “Rappelez ces abrutis où je descends tout le monde.”» L’opération de police a aussitôt été arrêtée…

Au même moment, en Israël, Ehoud Barak, 30 ans, attendait, avec ses soldats d’élite, l’autorisation de s’envoler pour Munich. «Je suis allé trouver Moshe Dayan, le ministre de la Défense, et il m’a dit que l’on n’irait pas en RFA parce que les Allemands disaient que la loi fédérale interdisait une opération armée étrangère sur leur sol. J’étais fou de rage», se souvient celui qui deviendra premier ministre de 1999 à 2001.

Bain de sang

Après que la première ministre Golda Meir a refusé de libérer 200 prisonniers palestiniens en échange des otages, les terroristes acceptent la proposition allemande de se rendre avec les otages en hélicoptère vers un aéroport militaire pour embarquer dans un avion vers Le Caire. Mais la tentative des autorités germaniques de libérer les captifs par la force s’achève dans un bain de sang.

Quant au deuxième terroriste interrogé dans le film, Mohammed Safady, il raconte -lui est à visage découvert- comment il a tué cinq otages de sang-froid, et il précise: «Je ne l’ai jamais regretté et je ne le regretterai jamais, jamais.» Des paroles de haine qui montrent l’urgence de trouver un accord entre Israéliens et Palestiniens. «Le jour où on y parviendra, la seule différence sera la taille de nos cimetières. (…) Mais quand ce jour viendra, il sera difficile d’expliquer pourquoi ça aura mis autant de temps», soupire Ehoud Barak.

Notre critique du documentaire Munich 1972: les Jeux de la terreur, sur France 5

S'ABONNER
Partager

Partager via :

Plus d'options

S'abonner
1 commentaire
  • Bruno a Martin

    le

    La haine palestinienne ,rien de nouveau !

À lire aussi