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Michel Boujenah dit adieu à ses «Magnifiques», les personnages qui l'ont rendu célèbre

Michel Boujenah fera ses adieux aux Magnifiques en 2023.
Michel Boujenah fera ses adieux aux Magnifiques en 2023. AFP

L'humoriste, 70 ans depuis le 3 novembre 2022, a décidé d'arrêter la désopilante série de portraits de Juifs Tunisiens qui à partir de la fin des années 70 fit une succession de triomphes sur scène.

Il n'a jamais été dupe de rien...Michel Boujenah a décidé, sourire aux lèvres, de mettre ses inénarrables personnages de Juifs Tunisiens à la retraite avant qu'il ne soit trop tard: «Dans vingt ans, ce sera sans doute compliqué pour moi de continuer à faire vivre sur scène mes Magnifiques». À 70 printemps, - il les a fêtés le 3 novembre 2022 -, l'humoriste dit donc adieu à ces truculentes figures qui firent sa gloire à la fin des années 70.

À l'affiche du Théâtre de la Madeleine, à Paris, avant une longue tournée, Maxo, Julot et Guigui, sans oublier Simone Boutboul, «la vieille dindon», en plein conflit de générations, reprennent une dernière fois du service, poussés vers la sortie par leurs arrière-petits-enfants. Avant ce dernier tour de piste Michel Boujenah, ému, a confié: «Mes Magnifiques sont nés sur scène en 1983, il y a quarante ans déjà... Je les joue tous les vingt ans, en renouvelant le spectacle avec l'air du temps. Il est temps de leur dire adieu. Désormais, j'ai leur âge... Ils font partie de ma vie. Je les aime. Vous savez Les Magnifiques, ce sont mes anges gardiens, ma famille imaginaire, ma mémoire... Ils me rappellent mes oncles et tantes proches ou lointains, réels ou inventés».

En pantalon à bretelles et chapeau mou, il campe tour à tour ses héros fétiches, excessifs et démonstratifs à souhait, avant tout chaleureux et attachants. On se délecte toujours de la complicité qui unit Maxo, Julot et Guigui. Le trio se demande si l'on se souviendra d'eux dans deux ou trois générations. Michel Boujenah aime toujours autant «ses vieux» pleins de malices: «Ça me touche et me conforte dans l'idée que parler de la mémoire, ce n'est pas anodin, à une époque où on met nos «vieux» dans des hospices... Les Magnifiques sont héroïques, mais ce sont des anti-héros». Lors de la création de ce «one man show», l'humoriste faisait dire à Maxo, l'un de ses personnages récurrents, vendeur de pantalons: «Tant qu'il y aura des auteurs pour nous écrire et des acteurs pour nous jouer, on sera éternels!».

Des Magnifiques à Sacha Guitry

«J'ai encore des tas de choses à faire, avant d'arrêter complètement de jouer, le jour où je n'aurais plus la force. La scène est l'endroit le plus intense», estime Michel Boujenah, auréolé aussi d'une filmographie prolifique, dont l'immense succès Trois hommes et un couffin de Coline Serreau, avec lequel il a décroché le César 1986 du meilleur acteur dans un second rôle.

Le comédien a fait ses classes au début des années 70 dans la troupe de la Cartoucherie de Vincennes. Ses influences de toujours: Charlot et Raymond Devos. Ces dernières années, Michel Boujenah, qui a succédé à Jean-Claude Brialy à la direction artistique du Festival de Ramatuelle (Var), a été salué par la critique pour sa composition d'Harpagon (L'Avare) qui lui a valu une nomination pour le Molière 2022 du comédien dans un spectacle de théâtre privé.

Boujenah arrête ses Magnifiques mais va continuer avec un bonheur non dissimulé de faire vivre le théâtre français: «J'ai eu trop de bonheur à jouer L'Avare. Après les adieux à mes Magnifiques, je vais jouer Debureau, une des pièces en vers de Sacha Guitry qui raconte l'histoire d'un acteur célèbre courtisé par ses admiratrices. Je prends la suite de Robert Hirsch, le dernier à avoir joué la pièce, en 1980».

Boujenah dit adieu aux Magnifiques


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