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Heurts dans la mosquée Al-Aqsa de Jérusalem, "plus de 350" interpellations par la police israélienne

Dans la nuit de mercredi, de violents affrontements ont opposé la police israélienne à des individus qu'elle a présentés comme des "émeutiers" dans la mosquée Al-Aqsa de Jérusalem. Les heurts ont déclenché des manifestations en Cisjordanie occupée tandis que l'armée israélienne a indiqué que neuf roquettes avaient été tirées depuis Gaza en direction d'Israël. La Maison Blanche a "enjoint à toutes les parties d'éviter une escalade supplémentaire".

Des policiers israéliens patrouillent sur l'esplanade des Mosquées, à Jérusalem, le 5 avril 2023,.
Des policiers israéliens patrouillent sur l'esplanade des Mosquées, à Jérusalem, le 5 avril 2023,. © Ahmad Gharabli, AFP
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La police israélienne a annoncé mercredi 5 avril avoir "arrêté plus de 350 personnes" lors de violents affrontements dans la nuit après l'intervention des forces de l'ordre dans la mosquée Al-Aqsa, à Jérusalem, pour en déloger des fidèles, provoquant de vives condamnations.

Ces heurts à l'intérieur d'un lieu de culte musulman emblématique sont survenus alors que les musulmans arrivent au milieu du ramadan et que les juifs célèbrent la Pâque à partir de mercredi soir, dans un climat particulièrement tendu entre Israéliens et Palestiniens depuis le début de l'année.

En réaction, la Maison Blanche s'est dite "extrêmement préoccupée" par les violences dans la mosquée Al-Aqsa et a exhorté "toutes les parties d'éviter une escalade supplémentaire".

"Il faut, plus que jamais, que les Israéliens et les Palestiniens travaillent ensemble pour réduire ces tensions et ramener le calme", a dit John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale, un organe directement rattaché au président Joe Biden.

De son côté, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres s'est dit "choqué et consterné" par les "violences et coups" des forces de sécurité israéliennes à l'intérieur de la mosquée Al-Aqsa.

"Le secrétaire général est choqué et consterné par les images qu'il a vues ce matin des violences et des coups des forces de sécurité israéliennes à l'intérieur" de la mosquée d'Al-Aqsa, a indiqué Stéphane Dujarric, soulignant que ce "moment du calendrier, saint pour les juifs, les chrétiens et les musulmans, devrait être un moment de paix et de non violence".

Dans la bande de Gaza, le mouvement islamiste Hamas a appelé les Palestiniens "à se rendre en masse à la mosquée Al-Aqsa pour la défendre", dénonçant un "crime sans précédent" des forces israéliennes. Des roquettes ont été tirées dans la nuit vers le territoire israélien, entraînant une riposte de l'armée israélienne.

Jérusalem : affrontements à Al-Aqsa, le Hamas dénonce un "crime sans précédent"
Jérusalem : affrontements à Al-Aqsa, le Hamas dénonce un "crime sans précédent" © AFP

 

La mosquée Al-Aqsa est située sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est, secteur palestinien occupé et annexé par Israël. Troisième lieu saint de l'islam, l'esplanade est bâtie sur ce que les juifs appellent le mont du Temple, lieu le plus sacré du judaïsme.

Le calme est revenu dans la matinée sur le site, dont les abords sont lourdement gardés par la police israélienne qui y filtre les entrées. Des visiteurs juifs, escortés par la police, ont brièvement parcouru l'esplanade, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Dans la nuit, les forces israéliennes ont fait irruption dans la mosquée Al-Aqsa, "brisant des portes et des fenêtres", alors que des fidèles y étaient rassemblés pour prier la nuit, a relaté Abdelkarim Ikraiem, un Palestinien de 74 ans. Elles étaient munies de "bâtons, d'armes, de grenades de gaz lacrymogène et de fumigènes" et ont frappé des fidèles, a-t-il affirmé à l'AFP.

Une vidéo largement diffusée sur les réseaux sociaux montre des policiers matraquer des personnes à terre à l'intérieur de la mosquée.

Le Croissant rouge palestinien a indiqué mercredi avoir traité au moins 37 blessés.

 

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Le ministre palestinien des Affaires civiles, Hussein al-Cheikh, a dénoncé un "niveau de brutalité nécessitant une action urgente palestinienne, arabe et internationale".

La Jordanie, qui administre les lieux saints musulmans de Jérusalem, a appelé les forces israéliennes à se retirer immédiatement de la mosquée, tandis que la Ligue arabe, qui a annoncé se réunir dans l'après-midi, a dénoncé "un acte d'agression inacceptable menaçant d'enflammer la situation dans la région".

De son côté, Berlin a exhorté toutes les parties concernées à "ne pas jeter davantage d'huile sur le feu" et à "tout faire pour ramener le calme".

"Hors-la-loi" et "émeutiers"

La police israélienne a publié une vidéo montrant des explosions de ce qui semble être des feux d'artifice à l'intérieur du lieu de culte, et sur laquelle on devine des silhouettes lançant des pierres.

D'autres images de la police montrent des agents antiémeutes s'avancer en se protégeant avec des boucliers, une porte barricadée, des batteries de feux d'artifice au sol et des policiers évacuer au moins cinq personnes les mains menottées dans le dos.

La police a dénoncé l'action de "hors-la-loi" et d'"émeutiers" masqués dans la mosquée.

"Ces meneurs s'y sont barricadés plusieurs heures après (les dernières prières du soir) afin d'attenter à l'ordre public et de profaner la mosquée", tout en y scandant "des slogans incitant à la haine et à la violence", ajoute-t-elle dans un communiqué.

La police a dit les avoir délogés après avoir tenté de dialoguer.

"Plus de 350 personnes" ont été arrêtées, a-t-elle rapporté, précisant qu'un agent avait été blessé par une pierre à la jambe.

Accusant les personnes délogées d'avoir agi afin de "blesser et d'assassiner des policiers et de blesser des citoyens israéliens", le ministre de la Sécurité intérieure israélien, Itamar Ben Gvir, a félicité la police pour "son action rapide et déterminée".

À la suite de ces affrontements, plusieurs salves de roquettes ont été tirées du nord de la bande de Gaza vers le territoire israélien, d'après des journalistes de l'AFP et des témoins.

Selon un scénario rodé, l'armée israélienne a riposté en frappant ce qu'elle a présenté comme des infrastructures du Hamas dans le territoire sous blocus israélien, où quelques dizaines de manifestants avaient "juré de défendre et protéger la mosquée d'Al-Aqsa".

Le Jihad islamique, autre groupe armé présent à Gaza, a affirmé que les roquettes étaient "un premier message d'avertissement" après "l'agression" israélienne.

Le conflit israélo-palestinien a été aspiré dans une nouvelle spirale de violences depuis l'investiture, fin décembre, d'un des gouvernements les plus à droite de l'histoire d'Israël. Près de 110 personnes sont mortes depuis le début de l'année.

Avec AFP

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