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Chima Moneke (Monaco) : « L'Euroligue, c'est plus valorisant que la NBA »

Chima Moneke a été une pièce essentielle de Monaco lors du match 5 décisif contre le Maccabi Tel-Aviv en quart de finale. (F. Porcu/L'Équipe)
Chima Moneke a été une pièce essentielle de Monaco lors du match 5 décisif contre le Maccabi Tel-Aviv en quart de finale. (F. Porcu/L'Équipe)

Arrivé en cours de saison en provenance de Sacramento, Chima Moneke revient sur son bonheur de disputer un Final Four avec Monaco, son plaisir à évoluer en Euroligue et sur l'évolution de sa relation avec Mike James.

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« Cela fait quoi, d'atteindre un sommet comme le Final Four ?
C'est génial. Je regarde l'Euroligue religieusement depuis 2019, et j'ai toujours eu envie d'avoir l'opportunité de participer à un tel événement. Y arriver après seulement une demi-saison avec Monaco, je n'ai pas de mots. En Euroligue, chaque match est comme un match de play-offs. Le niveau de compétition est d'une intensité incroyable, les fans sont vraiment passionnés et réagissent à chaque rencontre comme si c'était un match à élimination directe. C'est un jeu dur, et sans doute le basket le plus qualitatif qui existe.

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Plus qualitatif que la NBA selon vous ?
(Il réfléchit quelques secondes).
Certainement, oui. En tout cas, c'est la forme de basket la plus valorisante. Le niveau de talent et athlétique en NBA est évidemment sans équivalent, mais certains matches de saison régulière, vous le savez, sont parfois très difficiles à regarder... Donc si on parle de compétitivité, de jeu, l'Euroligue me semble au-dessus.

Parlez-nous de la dynamique de Monaco, qui dispute le premier Final Four d'un club du Championnat de France depuis 1997...
J'ai le sentiment que les gens pensent qu'on est déjà contents d'être là. Mais on veut gagner, rien de moins. Je pense que toute la saison, on a été négligés, sous-estimés. Certaines équipes voulaient nous jouer en play-offs, les médias annonçaient le Maccabi vainqueur en quart de finale. On sait qu'on a moins d'expérience que les autres, mais cela n'ôte rien à notre motivation et à notre valeur, dont on a pleinement conscience.

« La décision par le club de suspendre Mike (James) a amené l'équipe à se serrer les coudes. Avant de réintégrer l'équipe, Mike s'est excusé et aujourd'hui je le considère comme un de mes amis proches. On passe beaucoup de temps ensemble, on dîne, on parle de foot... »

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Craignez-vous l'atmosphère hostile qui sera installée par les fans d'Olympiakos ?
Contre le Maccabi, on nous avait promis l'enfer, n'est-ce pas ? Vous avez vu comment cela s'est terminé (il rit).

Vous n'avez pas connu que des jours faciles depuis votre arrivée en janvier, puis vous vous êtes montré décisif lors du match 5 contre Tel-Aviv en quart de finale (10 points, 4 rebonds et 1 contre magistral dans le money-time) après n'avoir quasiment pas joué de la série. Comment voyez-vous votre saison ?
C'est l'Euroligue, il faut être prêt mentalement à toutes les situations. Tu sais que tu as des leaders dont on attend qu'ils jouent beaucoup et scorent. J'ai navigué entre le cinq majeur et des soirées à jouer cinq minutes. Mais venant de NBA (Sacramento) pour rejoindre une équipe du Top 4 de l'Euroligue, je savais que ce ne serait pas un long fleuve tranquille. J'ai pris mon temps et voir que j'ai pu avoir un impact à très haut niveau, dans un match crucial, est rassurant. Il ne pouvait pas y avoir de meilleur moment. Cela a gonflé mon niveau de confiance en moi-même.

Vous avez eu des frictions avec Mike James, lors d'un match de saison régulière contre... le Maccabi (victoire de l'ASM 86-67, James avait repoussé physiquement Moneke qui essayait de le calmer après une décision arbitrale contestée). Comment avez-vous réglé cela ?
C'était juste une mauvaise période pour nous, deux semaines négatives, à l'image de la défaite à Barcelone (70-80). Il fallait que quelque chose arrive, un changement. La décision par le club de suspendre Mike a amené l'équipe à se serrer les coudes. Ma relation avec lui n'était pas bonne au début. Il y a eu des frictions. Mais avant de réintégrer l'équipe, Mike s'est excusé, auprès de moi et aussi du reste de l'équipe, pour ce qu'il s'était passé. Aujourd'hui je le considère comme un ami. On sort, on s'écrit, on va dîner, on se met ensemble au fond du bus, on parle de foot...

« Mike est un p... de grand joueur. Et cette équipe une p... de bonne équipe »

Il y aurait eu un incident dans le bus qui menait l'équipe à Vitoria, au moment où James a été suspendu... Il aurait tenu des propos peu avenants à l'égard du reste de l'équipe. Confirmez-vous ?
Je ne commenterai pas cela. Mais je peux dire que tout cela a été un tournant de notre saison. J'ai toujours cru au fait que la proximité, la cohésion au sein d'une équipe sont des éléments déterminants. Les choses ont changé après et pour le meilleur. Au final, comme équipe, on avait besoin que cette crise survienne, et d'en trouver la solution pour en arriver où nous en sommes aujourd'hui. On a gagné tous nos matches sans lui, cela nous a montrés, à nous, au coach, à Mike aussi, qu'on en était capables. De là, on savait qu'avec lui, on pouvait n'être que meilleurs. À condition de réapprendre à jouer ensemble. C'est ce qu'on s'est efforcés de faire depuis son retour. Sans ça, nous ne serions pas au Final Four. Si on veut aller au bout, on a besoin de lui. Mais ce n'est pas juste lui et les autres. Mike est un p... de grand joueur. Et cette équipe une p... de bonne équipe. »

publié le 18 mai 2023 à 16h59 mis à jour le 18 mai 2023 à 16h59
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