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CRIF et extrême droite : la classe politique s’insurge contre un énième «dérapage» de Jean-Luc Mélenchon

Le leader insoumis a suscité une fois de plus la polémique en établissant un lien entre le Conseil représentatif des institutions juives de France et l’extrême droite.

Une provocation de plus à ajouter à son compteur. L’ancien candidat à l’élection présidentielle Jean-Luc Mélenchon a assimilé le CRIF- Conseil représentatif des institutions juives de France - à l’extrême droite dans un tweet publié dimanche 16 juillet. «Le président du #CRIF utilise la cérémonie à la mémoire des victimes de la rafle des juifs par la police française pour me prendre à partie. Abject. L'extrême droite n'a plus de limite.» Une réponse au discours Yonathan Arfi dans lequel ce dernier l’accuse de se «compromettre loin du pacte républicain».

Les divisions au sein de la Nupes une fois de plus cristallisées

Un tweet qui, une fois de plus, a déclenché l'ire de la classe politique jusqu'au sein de la Nupes. «Honteux, encore un peu plus en ce jour (de commémoration du) Vel dHiv. Qui connaît l'antiracisme sait que l'histoire du CRIF et de l'UEJF  est consubstantielle au combat contre le fascisme. Tout mon soutien à Yonathan Arfi», a déclaré la présidente socialiste de la région Occitanie Carole Delga.

Même son de cloche du côté du maire PS de Montpellier. «Qualifier le président du Crif Yonathan Arfi d'extrême droite en ce 16 juillet, triste anniversaire de la rafle du Vel d'hiv, c'est faire insulte à l'engagement de sa vie contre l'antisémitisme, le racisme et le parti de la haine. C'est faire insulte au débat démocratique», a surenchéri Michael Delafosse.

Plus nuancé, le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure alerte sur les risques que font courir «toute polémique qui fracture le camp historique de la République». Et comme pour temporiser, le député de Seine-et-Marne n'a pas manqué de préciser que «Jean-Luc Mélenchon est un républicain» et que «Yonathan Arfi n'est pas d'extrême droite».

Invitée au micro de RMC ce lundi 17 juillet, Sandrine Rousseau a également semblé se désolidariser des propos de Jean-Luc Mélenchon, assurant qu’elle ne faisait aucun lien entre le Crif et l’extrême droite.

Mort de Nahel: à gauche, Jean-Luc Mélenchon s’isole en relativisant les émeutes

La députée socialiste Valérie Rabault a quant à elle rappelé que «le président du Crif a le droit d’exprimer, librement, ses opinions et de critiquer des responsables politiques sur leurs positions». Elle a également qualifié d’«indécent» et de «contraire à l’essence de la démocratie» les propos de Jean-Luc Mélenchon.

De son côté, l'ancien ministre et député socialiste et président de la Cour des comptes Pierre Moscovici a qualifié d'«absurde» et «choquant» le fait d'avoir accusé le président du Crif d'être d'extrême droite.

Condamnation unanime à droite

De même, au sein de la majorité présidentielle, les critiques vont bon train. «Honte à vous», a assené la présidente des députés Renaissance à l’Assemblée nationale Aurore Bergé à Jean-Luc Mélenchon. La députée des Yvelines a par ailleurs adressé «tout [son] soutien» au Crif et à son président «pour leur travail de mémoire et leur lutte acharnée contre l'antisémitisme». Le député macroniste David Amiel s’est adressé directement à l’ancien candidat sur son compte Twitter : «Vous avez perdu tous vos repères, à commencer par l'élémentaire dignité.»

La députée du Rassemblement national Laure Lavalette a quant à elle qualifié les propos du leader insoumis de «dérapage répugnant». Et de déplorer que «même le 16 juillet, jour des commémorations de la rafle du Vel d'Hiv, Mélenchon ne peut pas s'en empêcher».

Mais si les accusations de dérapage fusent depuis hier, le président de Reconquête Éric Zemmour a quant à lui assuré qu’il ne s’agissait pas d’un «dérapage», mais bien d’une «stratégie». À savoir : «devenir le candidat des musulmans coûte que coûte, quitte à flatter sans cesse l'antisémitisme des banlieues, quitte à justifier sans réserve les émeutes, quitte à qualifier d'extrême droite tout ce qui n'est pas d'extrême gauche.»

Les soutiens indéfectibles de Jean-Luc Mélenchon

À l’inverse, les Insoumis affichent en nombre leur soutien à l’instigateur de la Nupes. Interrogé sur LCI ce matin, le coordinateur de LFI Manuel Bompard a botté en touche. «Voir que le président du Crif préfère adresser ses coups à La France insoumise...», a-t-il fait valoir. Et d’ajouter pour conclure : «Nous n'avons pas de leçons à recevoir dans la lutte contre le racisme, contre l'antisémitisme».

Sur Twitter, Alexis Corbière, député de Seine-Saint-Denis, a jugé «irresponsable» les accusations du président du Crif en direction de son mouvement. Le député du Rhône Gabriel Amard a adressé «tout [son] soutien à Jean-Luc Mélenchon», et qualifié de «totalement déplacés et honteux» les propos de Yonathan Arfi.

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422 commentaires
  • GARANCE

    le

    comment être sûr que ce personnage jouit de toutes ses facultés mentales ? Ses arguments sont infects et indécents.

  • Brice Briselances

    le

    Vu les réactions des Insoumis à l’égard de leur chef, on comprend la qualification émise par le royaliste de plateau, Ardisson : « Mélenchon, c’est Raël ». La lecture politique que fait le leader de Reconquête de la sortie du leader de LFI détonne dans le festival d’indignations que la classe politique dans toutes ses composantes se contente comme d’habitude d’émettre.

  • GIBI

    le

    Madame Lavalette dont le mouvement est diffamé par M Arfi dans l'interview de ce jour eut été bien inspirée de se taire, ce dernier n'ayant aucun brevet démocratique à accorder ou dénier . La captatio benevolentiae peut conduire au grotesque.

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