Publicité

Fatiha Boudjahlat: «Osons dire que la violence, l'homophobie, le sexisme, l'antisémitisme ont aussi à voir avec l'islam»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Lors d’un rassemblement pro-Palestine qui s’est déroulé ce jeudi place de la République à Paris, des manifestants ont scandé «Allah Akhbar». Derrière ce cri, l’essayiste y voit une volonté d’affirmer la supériorité de la règle religieuse sur nos valeurs et nos lois.

Fatiha Boudjahlat est l'auteur de plusieurs ouvrages remarqués. Dernier ouvrage paru: Laïcité, l'avenir ensemble (Éditions Privat, 2021).


Le rassemblement pro-palestinien qui s'est tenu ce jeudi place de la République fut marqué par une minute de silence qui déboucha sur un long moment d'«Allah Akhbar» scandés par la foule. Pas d'appel à la paix, mais un appel à l'union de l’Oumma, la communauté musulmane, après les appels au djihad et à la violence lancés par les chefs du Hamas. Ce «Allah Akbar» est habituel dans les démocraties faibles multiculturalistes. Il étonne et inquiète en France.

Pourtant, la marche du 10 Novembre 2019 contre l'islamophobie (sic), organisée par le CCFI et d'autres officines islamogauchistes, marche à laquelle s'était jointe La France Insoumise, avait vu le prédicateur Marwan Muhammed ponctuer la fin de son discours par de vibrants «Allah Akhbar» repris par la foule. Pas par La France Insoumise, soudain gênée par ce piège communautaire se refermant sur eux.

Un cri de guerre. Un cri de ralliement. La minute de silence ne fut respectée qu'en hommage aux victimes de Gaza, car, si tant de civils meurent, Allah et les musulmans ne reconnaissent que les leurs. Aucune manifestation ne fut jamais organisée contre le terrorisme islamiste, contre les dictatures islamistes, pour les femmes Iraniennes. Tous ces crimes, nous dit-on, n'ont rien à voir avec la religion de paix et d'amour, niaiserie répétée par les élus et les journalistes. Ils n'ont jamais rien à voir mais leur condamnation du bout des lèvres n'a jamais réuni les foules. La mort de Dominique Bernard non plus.

Mélenchon est devenu « un butin de guerre » dans la razzia indigéno-islamique. Lui ne s'était pas remis d'avoir échoué au second tour de 400 000 voix, qu'il irait pêcher dans les banlieues musulmanes. En fait de pêche, c'est lui le gros poisson qui a été pris.

Fatiha Boudjahlat

C'est un cri de ralliement, c'était une manifestation de musulmans pour leurs frères musulmans. À la manière de celles que l'on voit dans les pays islamiques comme le Pakistan, l'Irak etc. Un ralliement fait pour activer le levier ethnique, communautariste, religieux. L'identité et la solidarité islamique priment sur toutes autres formes d'association ou de solidarités, politiques, associatives, sportives. C'est une identité collective, complète, dévorante, devenue ostentatoire et tonitruante.

L'égérie des Indigènes de la République s'en était vantée : Mélenchon est devenu «un butin de guerre» dans la razzia indigéno-islamique. Lui ne s'était pas remis d'avoir échoué au second tour de 400.000 voix, qu'il irait pêcher dans les banlieues musulmanes. En fait de pêche, c'est lui le gros poisson qui a été pris.

La communauté religieuse plutôt que la communauté nationale. Le rêve islamiste se concrétise partout et il va nous falloir avoir le courage de parler d'entrisme et de conquête islamique. Il n'y a plus de différence. Le passage à la violence fait de vous un terroriste, un résistant dirait la DRH de l'Oumma Mathilde Panot. La radicalité est devenue la norme. Que dire de cette expression qui fleurit d'«islamisme radical» ? Ce n'est pas sa frange violente et ses loups «solitaires» qu'il faut combattre, marginaliser, critiquer. Parce que l'islamisme a renversé «l'ordre naturel des devoirs moraux» et a «corrompu la moralité», combien d'imams 2.0 expliquent qu'il est moins grave de tuer ou de violer que de ne pas prier ? Parce que ces cinq prières fonctionnent comme un conditionnement, aucune once de votre âme ne doit échapper à la conformité islamique, pas un instant. Diderot l'écrivait dans une lettre à Sophie Volland : «Tôt ou tard, il vient un moment où la notion qui a empêché de voler un écu fait égorger cent mille hommes». Voltaire était encore plus clair dans son article sur le fanatisme : «que répondre à un homme qui vous dit qu'il aime mieux obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes et qui en conséquence est sûr de mériter le ciel en vous égorgeant ?».

Osons dire que la violence, l'homophobie, le sexisme, l'antisémitisme ont aussi à voir avec l'islam et arrachons-lui ce que nous avons arraché aux autres Églises, nos droits et notre conception sacrée de la vie.

Fatiha Boudjahlat

Le sociologue indigéniste Sadri Khiari l'écrit trois fois dans son livre Politique de la racaille : «Il faut combattre notre intégration». Parce que le modèle français fonctionnait et a fonctionné avec les enfants d'immigrés, il a été la cible prioritaire du soft power islamique (les millions du Qatar) et du hard power terroriste. Parce que l'identité musulmane absorbe tout, elle est totale, politique, sociale, c'est une ontologie.

Mais quand la justice ne condamne en appel qu'à quatre mois de prison avec sursis l'Imam Tataï, fonctionnaire de l'État Algérien prêchant dans la mosquée de Bagatelle, alors qu'il est reconnu coupable d'incitation à la haine, lui qui expliquait que, dans les derniers jours, les pierres derrière lesquelles les Juifs se cacheraient les dénonceraient à leurs bourreaux musulmans - il ne faisait que citer un hadith : «Ô musulman, Ô serviteur d'Allah, il y a un juif derrière moi, viens le tuer», que dit-elle ? Quand les avocats multiplient dans leurs plaidoiries les arguments culturels atténuant le crime ou le délit dont sont accusés leurs clients - viols, violences, quel en est l'effet ? Quand le fondateur de Coexister écrit un tweet expliquant que la foi est supérieure à la science, quel en est l'effet ? Quand la thèse hagiographique du chef spirituel des intégristes et terroristes Youssef Qadarawi rédigée par l'islamiste Nabil Ennasri est validée par un drôle de jury, quel en est l'effet ? Quand l'UE déverse des millions d'euros à des officines islamistes défendant une pratique rigoriste de l'islam, quel en est l'effet ? Quand les féministes intersectionnelles traquent le patriarcat blanc jusque dans les toilettes, mais sont frappées de cécité devant son pendant islamique, quel en est l'effet ?

L'effet ? Signifier leur toute-puissance, la supériorité de la règle religieuse sur nos valeurs et nos lois. Dire que, sur notre territoire, on peut considérer que la femme est un être second. Que les saignées valent les antibiotiques. L'effet est aussi de renseigner quant à notre pusillanimité. Le défaitisme précède la défaite. Osons dire que la violence, l'homophobie, le sexisme, l'antisémitisme ont aussi à voir avec l'islam et arrachons-lui ce que nous avons arraché aux autres Églises, nos droits et notre conception sacrée de la vie. Que l'islam devienne une religion comme les autres, et parmi les autres.

Fatiha Boudjahlat: «Osons dire que la violence, l'homophobie, le sexisme, l'antisémitisme ont aussi à voir avec l'islam»

S'ABONNER
Partager

Partager via :

Plus d'options

S'abonner
45 commentaires
  • CodeX85

    le

    Cet article devrait être à la une du Figaro tous les jours tellement il est criant de vérité et d'intelligence. Bravo Fatiha Boudjahlat et respect pour votre courage.

  • anonyme

    le

    Excellent article et jolie plume. Et tellement d'accord sur tout ! Merci

  • Max Bar

    le

    Sans blague, merci Madame de la Palisse

À lire aussi