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Gaza: une soldate israélienne libérée lors d’un raid de Tsahal

Selon un communiqué de l’armée israélienne diffusé le 30 octobre, Tsahal aurait frappé 600 cibles «terroristes» au cours de
«
ces derniers jours». Xinhua/Xinhua/ABACA

Au troisième jour de son opération terrestre sur la bande de Gaza, l’armée de l’État hébreux continue de progresser dans l’enclave palestinienne.

C’est un premier succès pour l’armée israélienne dans la bande de Gaza. Lundi, en fin d’après-midi, elle a publié la photo de la soldate Ori Megidish entourée de sa famille. Cette jeune femme avait été prise en otage le 7 octobre, lors de l’attaque terroriste du Hamas, au cours de laquelle 1 300 Israéliens ont été tués et environ 230 kidnappés. «Elle va bien», annonce l’armée, qui affirme qu’elle «continuera de faire tout ce qu’il faut pour libérer les otages».

Lundi, au troisième jour de son opération terrestre sur la bande de Gaza, 24 jours après le début de la guerre contre le Hamas, l’armée israélienne continuait de progresser lentement et méthodiquement. Dans la matinée, un communiqué faisait état de 600 cibles «terroristes» frappées «ces derniers jours». Sur des vidéos, on peut voir des blindés et des unités d’infanterie évoluer aux abords d’une ville, probablement Beit Hanoun ou Beit Lahia, deux localités au nord de la bande de Gaza. On voit des bulldozers araser le terrain. Au cours des combats, l’armée israélienne affirme avoir tué «des dizaines de terroristes barricadés dans des immeubles et des tunnels». «Il n’y aura pas de cessez-le-feu», a prévenu lundi soir Benyamin Netanyahou.

Gaza transformé en «champ de bataille»

Un peu plus tôt, pour la première fois depuis le début de l’attaque terrestre, des habitants de la bande de Gaza ont vu des chars israéliens prendre position sur la route Salah ad-Din. Une vidéo diffusée sur des réseaux sociaux y montre une voiture ciblée par le tir d’un tank. La scène se serait déroulée à proximité d’el-Zahra, au sud de la ville de Gaza et à trois kilomètres environ à l’intérieur de la bande de Gaza. Avec la route al-Rashid, qui longe la côte, Salah ad-Din est une artère essentielle, reliant le nord au sud du territoire. De là où ils se trouvaient, les chars n’étaient plus qu’à environ trois kilomètres environ de la mer.

Cette intrusion a provoqué chez les Gazaouis la crainte que le territoire ne soit coupé en deux. Visiblement soucieux d’apaiser la population, le Hamas a diffusé un communiqué affirmant que ce lieu «dépourvu d’immeubles d’habitation», «dans une zone agricole», «est considéré sans intérêt d’un point de vue militaire». Quelques heures plus tard, les chars ont rebroussé chemin.

Le bilan humain ne cesse de s’alourdir dans la bande de Gaza. D’après le ministère de la Santé du Hamas, 8005 personnes ont trouvé la mort depuis le début de la guerre, dont 3324 enfants. 1650 personnes seraient portées disparues. Les bombardements n’épargnent pas les structures médicales et humanitaires. Dans la ville de Gaza, les bâtiments du Croissant-Rouge palestinien ont été ciblés. Ils sont situés tout près de l’hôpital al-Quds. D’autres frappes ont été effectuées à proximité de l’hôpital turc. L’armée israélienne a largué des tracts invitant, une fois de plus, la population civile à évacuer le nord de la bande de Gaza «devenue un champ de bataille». Mais, selon des témoignages de Palestiniens qui se sont pliés à l’ordre d’évacuation, la partie sud est aussi bombardée.

Malgré les appels répétés des organisations internationales, la situation humanitaire ne cesse de se dégrader. Depuis le 21 octobre, 117 camions d’aide humanitaire ont pu entrer via le terminal de Rafah. Ils transportent de la nourriture, des médicaments, mais pas d’essence. De peur qu’elle ne soit détournée par le Hamas, Israël refuse l’entrée de carburant, pourtant nécessaire pour faire tourner les générateurs d’électricité des hôpitaux ou des usines de dessalinisation.

Attaque au couteau

L’Unrwa, l’agence des Nations unies en charge des réfugiés palestiniens, affirme que 672.000 personnes ont trouvé un refuge dans 149 de ses centres et qu’elles se trouvent «dans une situation désespérée». Les centres de l’agence ne sont pas épargnés par les bombardements. L’Unrwa fait état de plusieurs «incidents ou dommages collatéraux» dans ses locaux depuis le début de l’opération terrestre israélienne: une frappe près d’une école de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, où sont réfugiées 4800 personnes ; une autre près d’une école située «dans la zone centrale», où sont réfugiées «près de 14.000 personnes». L’agence a perdu 63 employés depuis le début des combats. Elle explique qu’«avec très peu d’assistance et des refuges surpeuplés, les tensions sont croissantes entre les communautés déplacées». De la nourriture a été volée dans plusieurs entrepôts.

En dépit de l’intensité des combats, le Hamas prouve qu’il n’a pas perdu sa capacité à frapper Israël. Des roquettes ont été tirées lundi sur les localités avoisinant la bande de Gaza, mais aussi dans le centre. En début d’après-midi, les sirènes d’alarme ont retenti à Jérusalem, où les explosions des intercepteurs du «Dôme de fer», le système antimissile israélien, se sont fait entendre. En fin de matinée, une attaque au couteau avait eu lieu à proximité d’une station de tramway située dans la partie est de Jérusalem, occupée par Israël depuis 1967. L’assaillant a été tué et un policier israélien a été blessé. En fin de journée, des heurts ont éclaté à proximité de la vieille ville.

En Cisjordanie occupée, les tensions sont vives. L’armée israélienne a mené lundi une incursion dans la ville de Jénine et son camp de réfugiés, foyer de la «résistance à l’occupation». Quatre personnes y ont été tuées et neuf blessées, ce qui porte à 122 le nombre de Palestiniens tués depuis le début de la guerre, le 7 octobre. À la frontière libanaise, les escarmouches se succèdent entre soldats de l’armée israélienne et du Hezbollah.

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34 commentaires
  • Lucas Crn

    le

    Plusieurs ONG de défense des droits humains ont rapporté ces derniers jours de nombreux cas de villages vidés de leurs habitants sous la pression des colons, comme à Susya, Khirbet Zanuta ou encore A’nizan près d'Hébron.

  • Lucas Crn

    le

    « le premier ministre a laissé les colons les plus extrémistes de Cisjordanie humilier systématiquement leurs voisins palestiniens. »
    Renaud Girard, Le Figaro.

  • Lucas Crn

    le

    « Gaza est devenue un cimetière pour des milliers d’enfants. C’est un véritable enfer pour tous les autres. » d’après James Elder, porte-parole de l’UNICEF.

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