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Guerre à Gaza : Washington veut que la guerre entre Israël et le Hamas cesse «dès que possible»

LE POINT SUR LA SITUATION - Joe Biden a également exhorté Israël à faire davantage pour mieux protéger les civils à Gaza.

Déterminé à mener «jusqu'au bout» sa guerre contre le Hamas, Israël multiplie ce jeudi 14 décembre les raids aériens dans la bande de Gaza malgré les signes d'impatience de son allié américain qui dépêche à Jérusalem son conseiller à la sécurité nationale. Sans remettre en cause leur soutien à l'opération israélienne, les États-Unis commencent à s'exaspérer du bilan des victimes dans la bande de Gaza, le président Joe Biden évoquant des «bombardements aveugles» et une possible «érosion» du soutien occidental à Israël. Le Figaro fait le point sur la guerre à Gaza ce jeudi 14 décembre.

Biden exhorte Israël à «faire davantage attention» pour préserver la vie des civils à Gaza

Les États-Unis ont souhaité que la guerre entre Israël et le Hamas «cesse dès que possible», a assuré jeudi un porte-parole de la Maison-Blanche, Joe Biden exhortant son allié à faire davantage pour mieux protéger les civils à Gaza. «Je veux qu'ils se concentrent sur la préservation de la vie des civils. Pas de s'arrêter contre le Hamas, mais de faire davantage attention», a déclaré le président américain en marge d'un déplacement près de Washington.

Selon un rapport du bureau qui coordonne l'ensemble des agences américaines de renseignement, environ 40 à 45% des munitions air-sol utilisées par Tsahal depuis le début des frappes à Gaza sont «non guidées», ce qui accroît le risque pour les civiles, souligne CNN. Après plus de deux mois de guerre, 18.600 personnes ont été tuées dans la bande de Gaza d'après le Hamas.

«Nous souhaitons la fin de ce conflit (...) mais nous ne pensons pas non plus qu'il serait pertinent d'arrêter l'opération maintenant (...) car les attaques terroristes contre Israël se poursuivraient ce qui, à long terme, n'est dans l'intérêt sécuritaire de personne dans la région», a déclaré pour sa part Matthew Miller, le porte-parole de la diplomatie américaine.

Israël prévient que la guerre à Gaza durera «plus que quelques mois»

Le ministre israélien de la Défense a prévenu jeudi que la guerre contre le Hamas à Gaza durerait «plus que quelques mois», à l'arrivée d'un émissaire américain venu exprimer les inquiétudes des États-Unis face aux lourdes pertes civiles dans le territoire palestinien assiégé. «Le Hamas est une organisation terroriste qui s'est construite au cours d'une décennie pour combattre Israël et qui a mis en place des infrastructures souterraines et aériennes qu'il n'est pas facile de détruire. Cela prendra du temps - plus que quelques mois - mais nous vaincrons et nous détruirons» le Hamas, a déclaré le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant.

Jack Sullivan à Ramallah, après Jérusalem

Le conseiller américain à la sécurité nationale Jake Sullivan a posé au cours d'une visite en Israël des «questions difficiles» aux responsables israéliens sur le déroulement de leur offensive sur le territoire palestinien, a déclaré jeudi un porte-parole de la Maison-Blanche, John Kirby, lors d'une conférence de presse. Sullivan a ainsi discuté de la possibilité d'un basculement de l'offensive israélienne sur le territoire de Gaza vers des «opérations de plus faible intensité» dans un «futur proche», a précisé Kirby, ajoutant ne pas vouloir «fixer de date butoir». «Je pense que nous voulons tous que cela se termine le plus tôt possible», a-t-il dit. Le conflit «pourrait se terminer aujourd'hui» si le Hamas déposait les armes, ce qui «ne semble pas probable pour l'instant».

Le porte-parole a répété que Washington «ne dictait pas ses conditions» à Israël et indiqué que le calendrier donné par le ministre de la Défense Yoav Gallant, qui a prévenu que la guerre durerait «plus que quelques mois», était «cohérent» avec ce que les responsables israéliens avaient précédemment dit. La Maison-Blanche a plus tard fait savoir dans un communiqué que Jack Sullivan avait discuté de «la mise en place de conditions pour passer, avec le temps, d'opérations (...) de haute intensité à des opérations chirurgicales de plus faible intensité contre les (éléments restants) du Hamas». Un haut responsable américain a refusé de discuter cependant d'un quelconque calendrier, après que plusieurs médias américains ont évoqué une demande de Washington de mettre fin à la première phase du conflit avant la fin de l'année.

Jake Sullivan se rend vendredi dans la ville de Ramallah, en Cisjordanie occupée, pour des discussions avec des dirigeants de l'Autorité palestinienne, a indiqué sous couvert de l'anonymat un haut responsable américain.

Conflit Hamas-Israël - 14 décembre 2023

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67 personnes ont perdu la vie dans la bande de Gaza dans la nuit de mercredi à jeudi

Tôt ce jeudi, le ministère de la Santé du Hamas a annoncé la mort de 19 Palestiniens lors de frappes israéliennes à Gaza ville (nord), Nuseirat (centre) et Rafah (sud) après une journée de raids aériens et d'intenses combats de rue. Un raid israélien a fait deux morts et des blessés à Jénine, bastion de factions armées en Cisjordanie occupée, a indiqué le ministère de la Santé de l'Autorité palestinienne. Ce jeudi, l'armée israélienne indique avoir mené des «interventions ciblées» sur plusieurs sites aux alentours de Khan Younès, au sud de la bande de Gaza, où elle a découvert un arsenal et détruit deux descentes dans des tunnels du Hamas.

D'après un porte-parole de l'armée, les troupes ont trouvé «de vastes dépôts d'armes et des tunnels dans de multiples écoles». Au total, 67 personnes ont perdu la vie dans l’enclave dans la nuit de mercredi à jeudi, selon le Hamas. Israël a également déploré la mort d'un soldat dans le sud de la bande de Gaza, portant à 116 le bilan des combattants israéliens morts dans le territoire palestinien. L'armée israélienne avait annoncé la mort de dix de ses soldats mardi 12 décembre dans le secteur de Chajaya (nord), son bilan le plus lourd en une seule journée depuis le début de son offensive terrestre à Gaza qui a coûté la vie à 115 de ses membres.

Les violences s’intensifient en Cisjordanie

La violence s'est par ailleurs intensifiée en Cisjordanie occupée. L'Autorité palestinienne a évoqué ce jeudi dix morts lors d'un raid israélien. Un photographe de l'AFP a vu des soldats israéliens déployés jeudi dans le camp de Jénine, d'où des familles tentent de sortir pour se mettre à l'abri. Au total, 270 Palestiniens ont été tués par les tirs israéliens et les attaques des colons depuis le 7 octobre, selon des responsables palestiniens.

Télécommunications coupées

Les télécommunications sont coupées dans la bande de Gaza, a indiqué jeudi l'opérateur palestinien Paltel dans un communiqué sur Facebook, en pleine offensive de l'armée israélienne contre le Hamas. «Nous avons le regret d'annoncer que tous les services de télécommunications dans la bande de Gaza ont été interrompus en raison de l'agression en cours et que Gaza est à nouveau privée de réseau», a déclaré la compagnie.

Le chef du Hamas récolte 78% des intentions de vote dans les Territoires palestiniens

«Tout arrangement à Gaza ou concernant la cause palestinienne sans le Hamas ou les mouvements de résistance est une illusion», a déclaré dans un discours télévisé Ismaïl Haniyeh, chef du Hamas, basé au Qatar, se disant prêt à des discussions sur «une voie politique qui assurera le droit des Palestiniens à un État indépendant avec Jérusalem pour capitale». Selon un sondage publié mercredi par le Centre de recherche palestinien sur la politique et les sondages (PCPSR), un institut indépendant de Ramallah, Ismaïl Haniyeh récolte 78% des intentions de vote, contre 58% avant la guerre, dans les Territoires palestiniens. Et 64% estiment que le Hamas gardera le contrôle de Gaza au terme des combats.

En sens inverse, le premier ministre israélien a promis de poursuivre le combat «jusqu’à la victoire» et de «détruire» le Hamas, après l’attaque menée le 7 octobre par le groupe terroriste en Israël, qui a fait 1200 morts selon les autorités. Quelque 240 personnes ont aussi été enlevées et emmenées à Gaza par le Hamas et d'autres groupes alliés.

La guerre à Gaza est une «catastrophe» incomparable avec l'Ukraine, selon Poutine

«Ce qui se passe» dans la bande de Gaza «est une catastrophe», a déclaré, lors de sa grande conférence de presse télévisée, Vladimir Poutine, dont le pays a lancé en février 2022 un assaut d'ampleur contre l'Ukraine. Avant d’ajouter que les deux conflits étaient incomparables. «Regardez l'opération militaire spéciale (en Ukraine) et regardez ce qui se passe à Gaza et voyez la différence. Il n'y a rien de tel en Ukraine», a assuré le président russe.

Allemagne : arrestation de membres présumés du Hamas pour la préparation d'attentats

Le parquet fédéral allemand, chargé des affaires de terrorisme, a annoncé jeudi l'arrestation de quatre membres présumés du Hamas soupçonnés d'avoir planifié de «possibles attentats contre des institutions juives en Europe». Les quatre hommes sont suspectés d'appartenir depuis longtemps à ce mouvement islamiste et d'avoir eu pour mission de rassembler des armes à Berlin en vue d'éventuels attentats, a précisé le parquet dans un communiqué.

Les arrestations d'Abdelhamid Al A. et d'Ibrahim El-R., tous deux nés au Liban, et de l'Égyptien Mohammed B. ont été effectuées par des fonctionnaires de la police fédérale à Berlin. Celle de Nazih R., de nationalité néerlandaise, a eu lieu à Rotterdam dans le cadre d'un mandat d'arrêt européen. Le parquet n'a pas révélé leurs noms de famille.

L'Espagne plaide pour la «protection» des civils

Le chef de la diplomatie espagnole a appelé jeudi Israël à «faire la différence» entre les «objectifs terroristes» et les civils à Gaza, affirmant que les lieux de culte, les hôpitaux et les locaux de l'ONU ne peuvent pas être pris pour «cibles». «La voix de l'Espagne va toujours s'élever pour la protection des droits de la population civile palestinienne à Gaza. Il faut faire la différence entre les objectifs terroristes et la population civile. On ne peut pas avoir comme cibles des lieux de culte, des hôpitaux, des sièges des Nations unies», a déclaré Jose Manuel Albares lors d'une conférence de presse avec son homologue marocain Nasser Bourita.

Londres cible le soutien iranien au Hamas et au Djihad islamique

Le Royaume-Uni a annoncé jeudi, en coordination avec les États-Unis, des sanctions visant l'Iran et ses relations avec les mouvements palestiniens Hamas et Jihad islamique en guerre contre Israël. En juillet, Londres, avait dévoilé un nouveau dispositif renforçant ses pouvoirs pour cibler les décisionnaires de Téhéran pour leurs «activités hostiles» au Royaume-Uni ou à l'étranger. À l'occasion de l'entrée en vigueur de ce mécanisme, le ministère des Affaires étrangères a annoncé viser avec des interdictions de séjour et des gels éventuels d'actifs la branche palestinienne de la Force Al-Qods, l'unité d'élite des Gardiens de la révolution en Iran, ainsi que sept personnalités liées à cette organisation ou accusées d'œuvrer à la «déstabilisation d'Israël».

Les jours du chef du Hamas Yahya Sinwar «sont comptés»

Le conseiller américain à la sécurité nationale Jake Sullivan a déclaré jeudi que les jours de Yahya Sinwar - le chef du Hamas dans la bande de Gaza considéré comme l'architecte de l'attaque du 7 octobre - étaient «comptés». «Il a du sang américain sur les mains. Peu importe le temps que cela prendra, justice sera rendue», a-t-il déclaré.

Combats nocturnes dans le secteur de Choujaya

Dans la nuit de jeudi à vendredi, l'armée israélienne a fait état de «combats» notamment dans le secteur de Choujaya (nord), où elle avait subi plus tôt cette semaine ses plus importantes pertes (10 soldats tués en une journée) depuis le début de son offensive terrestre dans ce petit territoire palestinien densément peuplé. «Il y aura davantage de batailles difficiles dans les prochains jours», a prévenu le porte-parole militaire Daniel Hagari alors que des frappes se poursuivaient dans la nuit sur le territoire.

La cheffe de la diplomatie française au Liban

La ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna est attendue samedi au Liban au moment où les pressions diplomatiques s'intensifient pour éviter un embrasement général à la frontière entre Israël et le puissant Hezbollah. «Il faut éviter l'embrasement régional», a souligné Christophe Lemoine, porte-parole adjoint du Quai d'Orsay, soulignant que la cheffe de la diplomatie française allait «faire passer des messages de retenue» et de «responsabilité» pour contenir le risque d'un deuxième front au nord d'Israël après celui du sud dans la bande de Gaza.

Tsahal dit avoir récupéré le corps de l’otage français Elya Toledano

L’armée israélienne a annoncé vendredi matin avoir retrouvé le corps du Français Elya Toledano, 28 ans, qui était retenu otage dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre. Tsahal précise qu'une «procédure d'identification» a été menée par des médecins et des experts légistes. Elya Toledano avait été enlevé par les terroristes du Hamas alors qu’il participait à un festival de musique en plein air. Plus de 130 otages restent à Gaza. Certains ont été déclarés morts par les autorités israéliennes.


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62 commentaires
  • AG11

    le

    Titre faux (comme d'habitude avec l'AFP) . La video dit le contraire : ..que la guerre s'arrete DES QUE LES OTAGES ONT ETE LIBERES ET QUE LE HAMAS SE REND .....
    Petite difference !

  • Jacques LESAGISTE

    le

    Il faut savoir terminer une guerre avant qu'elle ne devienne trop destructrice pour tous les belligérants. Une négociation de paix est souhaitable pour tout le monde.

  • RHESUS

    le

    Quand le travail sera terminé le cesse le feu arrivera. Ne vous en faites pas les US continuez votre verbiage diplomatique et occupez vous de votre Biden.

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