Mer Rouge : les US Navy et Royal Navy abattent quinze drones

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Mer Rouge: Les forces navales américaines et britanniques ont abattu 15 drones présumés hostiles

Le 15 décembre, les armateurs Maersk [Danemark] et Hapag-Lloyd AG [Allemagne] ont annoncé leur décision de suspendre la navigation de leurs navires dans le détroit de Bab el-Mandeb, en raison de l’évolution contexte sécuritaire en mer Rouge, où les rebelles Houthis, soutenus par l’Iran, multiplient les attaques contre le trafic maritime commercial.

Ainsi, quelques heures plus tôt, le porte-conteneurs Maersk Gibraltar, exploité par Maersk, avait été manqué de peu par un missile tiré depuis une zone contrôlée par les Houthis au Yémen. Affrété par Hapag-Lloyd, le cargo Al Jasrah n’eut pas cette chance, un missile [ou un drone] ayant provoqué un incendie à son bord alors qu’il traversait le détroit de Bab el-Mandeb pour se rendre à Singapour.

Pour rappel, les Houthis ont menacé de s’en prendre à tout navire ayant des liens avec des intérêts israéliens ou devant se rendre en Israël. Depuis qu’ils ont détourné le roulier M/V Galaxy Leader, ils ont multiplié les attaques et les tentatives d’arraisonnement… qui, pour la plupart, ont été mises en échec par l’US Navy [via les « destroyers » USS Mason et USS Carney] ainsi que la Marine nationale, la frégate multimissions [FREMM] Languedoc ayant dû abattre deux drones qui étaient apparemment dirigés contre elle.

À peine déployé en mer Rouge par la Royal Navy, le « destroyer » HMS Diamond [de type 45] n’aura pas tardé à s’illustrer. En effet, ce 16 décembre, le ministre britannique de la Défense, Grant Shapps, a fait savoir que ce navire venait d’abattre un « drone d’attaque présumé » grâce à son système surface-air Sea Viper, issu du programme PAAMS [Principal Anti Air Missile System].
Il n’est pas clair si cet appareil visait le trafic commercial ou le HMS Diamond. A priori, c’est la première fois qu’un navire de la Royal Navy détruit une cible aérienne dans un contexte opérationnel depuis la guerre du Golfe, en 1991.
Affichant un déplacement de 7350 tonnes à pleine charge, un destroyer de type 45 dispose de 48 missiles surface-air de type Aster 15 [30 km de portée] et Aster 30 [120 km de portée contre un aéronef, ndlr]. Ces munitions complexes sont associées au radar de suivi aérien SAMPSON et au radar de surveillance aérienne S1850M.
À noter que, en plus du Sea Viper, la marine britannique envisage d’équiper ses « destroyers » de type 45 du système surface-air Sea Ceptor, lequel repose sur le missile CAMM [Common Anti-Air Modular Missile].

Le HMS Diamond est « récemment arrivé dans la région pour renforcer les efforts internationaux visant à maintenir la sécurité maritime. […] La récente vague d’attaques illégales représente une menace directe pour le commerce international et la sécurité maritime en mer Rouge. Le Royaume-Uni reste déterminé à repousser ces attaques pour protéger la libre circulation du commerce mondial », a fait valoir le ministre britannique de la Défense.

Cela étant, les Houthis ont visiblement l’intention d’intensifier leurs attaques. C’est, en tout cas, ce que suggère le communique publié par l’US Centcom, le commandement militaire américain pour le Moyen-Orient et l’Asie centrale.

Ainsi, a-t-il indiqué, à l’aube de ce 16 décembre, le « destroyer » USS Carney a intercepté et détruit 14 munitions téléopérées [des drones kamikazes, ndlr] lancées « sous forme de vague » depuis les « zones contrôlées par les Houthis au Yémen ». Et de conclure : « Les partenaires régionaux de la mer Rouge ont été alertés de la menace ».

Là encore, l’US Centcom n’a pas précisé si ces drones étaient destinés à un navire commercial ou si c’est l’USS Carney qui était visé.

Quoi qu’il en soit, s’agissant des « efforts internationaux » évoqués par Grant Shapps, les États-Unis s’activent pour mettre en place une coalition navale dédiée à la sécurité maritime en mer Rouge [en plus de la Combined Task Force 153]. L’Allemagne pourrait la rejoindre, selon Boris Pistorius, son ministre de la Défense. « Nous sommes en train d’examiner la demande et les options qui s’offrent à nous. Mais nous n’en sommes pas encore à la fin de l’examen », a-t-il dit. Et cela alors que Washington a demandé au gouvernement allemand si la Deutsche Marine était en mesure d’apporter son soutien en mer Rouge, « sans que cela soit concrètement accompagné d’exigences ».

JForum

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