Mer Rouge : Les rebelles Houthis ont tenté une attaque avec un drone de surface rempli d’explosifs

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PAR LAURENT LAGNEAU

Le 4 janvier, à peine mis en garde par un groupe de douze pays emmenés par les États-Unis, les rebelles Houthis [liés à l’Iran] ont renoué avec un mode opératoire qu’ils avaient privilégié face à la coalition qui, dirigée par l’Arabie Saoudite, était intervenue au Yémen pour soutenir le président Abdrabbo Mansour Hadi entre 2015 et 2022. En effet, ils ont tenté une nouvelle attaque [la vingt-cinquième depuis la mi-novembre] contre des navires naviguant en mer Rouge en utilisant un drone de surface chargé d’explosifs.

« Un drone de surface houthis a explosé dans un couloir maritime international. Heureusement, il n’y a pas eu de victimes et aucun navire n’a été touché », a ainsi affirmé l’amiral Brad Cooper, le chef des forces navales américaines au Moyen-Orient. Cependant, a-t-il souligné, le recours, pour la première fois, à un tel engin est « préoccupant ».

Ce drone de surface [ou USV] a parcouru environ 50 nautiques dans des voies de navigation très fréquentées avant d’exploser pour une raison encore inconnue.

« Ces attaques des Houthis sont, sans aucun doute, déstabilisantes et contraires au droit international et, comme beaucoup l’ont dit, elles doivent clairement cesser immédiatement », a commenté l’amiral Cooper. Pour autant, il ne se fait guère d’illusion à ce sujet. « Rien n’indique qu’ils vont renoncer à leur comportement irresponsable », a-t-il dit.

Jusqu’à présent, les Houthis avaient essentiellement utilisés des missiles antinavires et des munitions téléopérées [MTO, drone aérien kamikaze] pour viser les navires commerciaux qu’ils estimaient liés aux intérêts israéliens. Le recours à des USV va donc poser un problème nouveau à la coalition « Gardien de la prospérité », dont la création a été annoncée le 18 décembre par les États-Unis afin de garantir la sécurité du trafic maritime en mer Rouge.

En janvier 2017, trois USV chargés d’explosifs avaient été dirigés à distance par les Houthis vers une frégate saoudienne appartenant à la classe « al-Madinah », alors qu’elle naviguait au large du port d’Hodeïda. Deux marins y avaient perdu la vie.

« Nous pouvons être attaqués par des drones maritimes de surface. Cela se produit assez régulièrement au nord du détroit de Bab-el-Mandeb dans le sud de la mer Rouge. C’est le fait de la rébellion houtie, qui communique régulièrement sur le sujet, et qui cible avec une efficacité impressionnante les bateaux des pays contre lesquels elle est engagée au Yémen. Cette menace est donc bien réelle », avait expliqué, quelques temps plus tard, l’amiral Christophe Prazuck, alors chef d’état-major de la Marine nationale.

Contrer un USV n’est pas un exercice facile, surtout s’il arrive à pleine vitesse vers sa cible. Un cargo ou un pétrolier ne peut pratiquement rien faire pour l’éviter… Ce qui suppose de renforcer leur protection par des navires militaires qui ont la capacité de neutraliser une telle menace, que ce soit avec leur artillerie [tourelle de 76 mm pour les frégates françaises, complétée par des canons de 20 mm], voire avec des missiles antinavires.

Photo : Drone naval de l’US Navy (à des fins d’illustration) – archive

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