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Conflit Israël-Hamas : un député menacé d’expulsion de la Knesset pour avoir accusé l’État hébreu de génocide

Le député Ofer Cassif dans une manifestation contre l'expulsion de Palestiniens de leurs maisons, à Jérusalem-Est, en janvier 2023.
Le député Ofer Cassif dans une manifestation contre l'expulsion de Palestiniens de leurs maisons, à Jérusalem-Est, en janvier 2023. AHMAD GHARABLI / AFP

Le parlement doit déterminer si l'approbation par Ofer Cassif de la requête déposée par l'Afrique du Sud contre Israël revient à soutenir le Hamas.

Le Parlement israélien doit trancher. Doit-il exclure Ofer Cassif pour le soutien qu’il a apporté à l’Afrique du Sud, qui a accusé Israël devant la Cour internationale de Justice (CIJ) de se livrer à un génocide dans la bande de Gaza ? Ce lundi 29 janvier, la Commission intérieure de la Knesset s’est réunie pour sceller l’avenir politique du seul député juif du parti d’extrême gauche à majorité arabe Hadash-Taal, rapporte The Times of Israël .

L'enjeu de l'audition est donc de déterminer si l'approbation par Ofer Cassif de la requête sud-africaine revient à soutenir le Hamas. En réponse à l'attaque meurtrière du 7 octobre sur son sol commise par le Hamas, qui a fait plus de 1100 morts selon les autorités hébreuses, Israël poursuit son objectif d'éradiquer le groupe terroriste au contrôle dans la bande de Gaza. La riposte, aérienne et terrestre, a fait plus de 26.000 morts dans le territoire palestinien où la situation humanitaire est catastrophique, selon le Hamas.

Vendredi 26 janvier, la plus haute juridiction de l'ONU a demandé à Israël de faire tout son possible pour «empêcher» tout éventuel acte de «génocide» dans la bande de Gaza et y permettre l'accès de l'aide humanitaire. Des accusations jugées «scandaleuses» par le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou.

«Trahison»

Dénonçant la «trahison» de son collègue, le député Oded Forer, membre du parti classé à l’extrême droite Israël Beytenou, avait lancé dès le 8 janvier la procédure permettant d’exclure un membre du Parlement. Ce mécanisme, jamais utilisé depuis sa création en 2016, permet de mettre fin au mandat d’un député si ce dernier est coupable de manquements, aux rangs desquels le soutien «à la lutte armée» contre Israël.

Pour que la suspension soit effective, détaille le quotidien israélien, un courrier réclamant l’ouverture de la procédure doit être signé par 70 députés dont dix faisant partie de l’opposition. Les trois quarts des membres de la Commission intérieure doivent ensuite voter à la supermajorité - soit 90 élus - pour avaliser l’expulsion du député.

Déjà suspendu 45 jours en octobre

Si Ofer Cassif était expulsé du Parlement, il pourra toutefois faire appel de la décision auprès de la Cour suprême. «J'ai toujours été contre le racisme, contre le terrorisme et contre la lutte armée à l'encontre d'Israël», a-t-il clamé auprès du Times of Israël, dimanche, affirmant qu'il n'a fait qu’«appeler à la fin de la guerre dans le but de sauver des vies».

Le député est connu pour ses propos considérés comme polémiques par la société israélienne, rappelle le Times of Israël. En 2019, il avait notamment accusé la ministre de la Justice d’alors, Ayelet Shaked, d’être «une ordure néonazie». Plus récemment - quelques semaines à peine après le 7 octobre - Ofer Cassif a été suspendu 45 jours du Parlement par sa Commission d’éthique suite à des propos dans lesquels il faisait, selon l’instance, un lien entre «entre l'imagerie nazie et la politique gouvernementale pendant la guerre».


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9 commentaires
  • araucaria luxurians

    le

    La plainte par l'Afrique du Sud, qui ne concerne pas le Hamas qui n'est pas un état, a entretemps été acceptée et discutée par la CIJ, plus haute autorité de l'ONU, qui a averti très sérieusement Israël de risque de génocide.
    Avis formulé avec l'approbation de 15 juges sur 17, dont les juges US, Français, allemand, slovaque, etc...
    Un suivi est d'ailleurs prévu avec questions au gouvernement israélien pour savoir quelles mesures ont été effectivement prises pour réduire ce risque génocidaire.
    Ce député ne fait donc que reprendre la position officielle de l'ONU, l'exclure pour cela serait la preuve indubitable de l'aggravation de ce risque génocidaire.
    Parce que ce dont on discute officiellement, c'est bien d'une possibilité de génocide par Israël!

  • ARIK

    le

    La trahison, surtout en temps de guerre, c'est grave dans n'importe quel pays.

  • Styrnikov

    le

    On peine à comprendre que la question se pose. Il s’agit d’un cas de haute trahison. Cela entraîne automatiquement la déchéance des droits civiques et politiques et un jugement pour ce chef d’accusation. Aucun pays ne tolèrerait ce genre de pitrerie. On peine à imaginer ce qui serait advenu du corps de ce énergumène s’il avait été côté palestinien et qu’il ait émis une critique même mineure des atrocités commises par le Hamas.

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