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Qui sont les quatre colons israéliens visés par des sanctions américaines ?

Ces hommes accusés d’avoir commis des actes violents contre des Palestiniens et des activistes du «camp de la paix» sont tous défavorablement connus de la police et des services de renseignement israéliens.

Des sanctions financières annoncées jeudi par le président Joe Biden ciblent, de manière inédite, quatre colons israéliens accusés de «menacer la stabilité en Cisjordanie ainsi que les perspectives de paix et de sécurité ». Ces individus, défavorablement connus de la police comme du service de sécurité intérieur israélien (Shin Beth), sont accusés de violences perpétrées contre des Palestiniens ou des activistes israéliens du camp de la paix. L’ordre exécutif signé par le président Biden décrète le gel de leurs avoirs aux États-Unis, prohibe toute transaction financière avec eux et leur interdit de séjourner sur le territoire américain.

Cette décision spectaculaire, quoique de portée limitée, a été accueillie fraîchement par le gouvernement de Benyamin Netanyahou. «La plupart des habitants [israéliens] de Cisjordanie sont des citoyens qui respectent la loi», a commenté le bureau du premier ministre. Le ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, figure du camp suprémaciste juif, s’est montré plus virulent. «Le président Biden se trompe sur les citoyens de l’État d’Israël. Ceux qui sont attaqués, ceux sur qui on jette des pierres dans le but de les blesser ou de les tuer, ce sont les habitants héroïques de Judée et Samarie [le nom biblique de la Cisjordanie, NDLR]», a-t-il déclaré, sans s’attarder sur le lourd pedigree des quatre colons mis au ban.

David Chai Chasdai, 29 ans

Ce résident de la colonie de Beit El, près de Ramallah, est accusé par le Département d’État américain d’avoir organisé «une émeute lors de laquelle des véhicules et des bâtiments ont été incendiés», ainsi que d’avoir «attaqué des Palestiniens», le 26 février 2023, dans une localité située au sud de Naplouse. L’expédition punitive de Huwara, lors de laquelle un Palestinien avait été tué et des centaines d’autres blessés, avait été fomentée en réponse au meurtre de deux colons juifs par des tireurs embusqués. Un haut responsable militaire israélien l’avait alors qualifiée de «pogrom».

Arrêté pour son implication présumée dans ces émeutes, David Chai Pasdai avait été placé en détention administrative sur ordre du ministre de la Défense, Yoav Gallant, qui l’avait à l’époque accusé de préparer d’autres attaques contre des Palestiniens et contre l’armée. Le ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, avait dénoncé l’emploi d’une telle mesure à l’encontre de citoyens israéliens. La durée de son incarcération avait été réduite d’un mois, quelques jours plus tard, sur ordre de la justice

Identifié par l’armée israélienne comme un élément à surveiller, David Chai Pasdai a été visé à plusieurs reprises par une interdiction de se rendre en Cisjordanie, à l’exception de la colonie où il réside, ainsi que de quitter son domicile à la nuit tombée et de rencontrer un certain nombre d’autres colons réputés pour leurs activités violentes. Il a par ailleurs été condamné à au moins trois reprises pour violation de ces interdictions, port d’arme blanche, agression et transport de matériaux susceptibles d’être utilisés lors d’actes violents.

Yinon Levy, 31 ans

Accusé d’être «impliqué dans des actes qui créent une atmosphère de peur en Cisjordanie», Yinon Levy est identifié comme l’un des piliers de la ferme de Meitarim, un avant-poste de colonisation créé en avril 2021 dans les collines du sud d’Hébron, dont les occupants mènent régulièrement des expéditions violentes pour évincer les communautés bédouines établies dans ce secteur. «Il dirige un groupe de colons qui s’en est pris à des civils palestiniens et bédouins en les menaçant d’autres violences s’ils refusaient de quitter leur campement. Ils ont brûlé leurs champs et détruit leurs biens», affirme le département d’État.

Shalom Zicherman, 33 ans

Ce colon domicilié dans un avant-poste des collines du sud d’Hébron est actuellement assigné à résidence dans le cadre d’une procédure judiciaire engagée à son encontre pour des faits qui remontent au 10 juin 2021. Il aurait, ce jour-là, jeté des pierres contre deux activistes d’ONG militant contre l’occupation et la colonisation, qui étaient venus apporter leur soutien à des communautés bédouines du lieu-dit Massafer Yatta, lésées par une récente décision de la Cour suprême. Une vidéo de l’incident avait été largement relayée sur les réseaux sociaux.

Einan Tanjil, 21 ans

Le département d’État lui reproche d’avoir participé à «des attaques contre des agriculteurs palestiniens et des activistes israéliens commises à coups de pierres et de bâtons, qui leur ont occasionné des blessures». Les faits auraient été commis le 12 novembre 2021 dans le village palestinien de Surif, au sud-ouest de Bethléem, durant la récolte des olives. Einan Tanjil, qui se trouvait au sein d’un groupe d’une vingtaine de colons masqués, est accusé d’avoir frappé l’activiste israélienne Neta Ben-Porath aux jambes et à la tête. Inculpé en 2022 pour coups et blessures avec des circonstances aggravantes, il doit comparaître prochainement devant la justice.

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13 commentaires
  • Rebelle83700

    le

    On parle aussi du traitement des indigènes américains par les colonisateurs ?

  • Alain PRIVAT

    le

    Tous les colons de Cisjordanie et de Jérusalem Est agissent illégalement, ils devraient tous être poursuivis !

  • Flight92

    le

    La preuve que la violence des colons sur les palestiniens annoncée en grande pompe par les médias du monde entier et les chancelleries n'est qu'un très petit phénomène : on en recense à peine 4. Pas de mouvement important. Quand on entend dire le terme "il y a des extrêmistes dans les 2 camps", ça fait bien rire.

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