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Pascal Bruckner: «Une fois le Hamas neutralisé, que fera Israël de sa victoire?»

Pascal Bruckner.
Pascal Bruckner. Fabien Clairefond

TRIBUNE - À l’issue de la guerre, il est probable que l’opposition demande la mise en jugement de Benyamin Netanyahou et de ses ministres extrémistes, estime le philosophe. Cela permettrait d’esquisser une amorce de solution politique avec les Palestiniens, ajoute-t-il.

Dernier ouvrage paru : «Le Sacre des pantoufles. Du renoncement au monde» (Grasset, 2022).


Par un effet de sidération évident, les événements du 7 octobre n’ont pas eu lieu exactement ce jour-là. C’est aujourd’hui seulement, 4 mois après, que nous comprenons l’énormité de ce qui s’est passé dans les kibboutz et les villes du sud d’Israël : qu’importe le nom que retiendront les historiens, pogrom, extermination chaotique de 1200 personnes, il ne s’agit pas d’un acte de désespoir mais d’une orgie de haine calculée, intentionnelle, dont les Israéliens, toutes familles politiques confondues, ne se remettent pas. Ce sont ces atrocités que Paris a commémorées, avec toute la solennité requise, le 7 février dernier, cérémonie qui a beaucoup ému en Israël au moment où l’on fête les 75 ans de relations bilatérales entre nos deux pays.

Jouer au football avec les seins coupés des femmes, violer des enfants et des morts, démembrer des êtres vivants ou les jeter dans le feu ne s’apparente pas exactement…

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88 commentaires
  • Carter

    le

    Quand on voit la carte, Gaza est entouré par Israël et c'est de la folie, pour l'un comme pour l'autre. D'autant que dans ce petit territoire non extensible les femmes font 6 enfants.Et comme toujours quand un territoire est trop peuplé il fait la guerre à son voisin. Donc. non ce n'est pas la bonne solution que de laisser Gaza en l'état avec toute la haine générée par la guerre !

  • Jean Morris

    le

    En ce qui nous concerne, nous autres Français, n'oublions pas une chose: les "combattants de Hamas, avant d'attaquer les colonies, avaient reçu l'aval de leurs autorités religieuses, et là est le point: pas seulement pour mener une "guerre sainte" dans les règles de la guerre, mais pour se livrer à leurs forfaits.

  • Jean-F

    le

    On demande toujours, en Occident, ce que feront les Israéliens de leur victoire contre le Hamas. Si on regarde ce qu’il s’est passé au cours des 60 dernières années, il apparait bien que, dès lors que la partie arabe le souhaite sincèrement, négocier une paix avec les Israéliens est possible. On ne tire jamais les conséquences de ce constat pourtant factuel. C’est bien Ehud Olmert, centriste, qui a reçu une fin de non-recevoir des dirigeants arabes en Palestine. A l’inverse, c’est bien Begin, pourtant très à droite, qui a signé les accords de Camp David avec l’Egyptien Sadate. Ce n’est donc pas la couleur politique des premiers ministres israéliens qui détermine une possibilité de paix, comme le fait croire une presse mensongère, mais bien la présence ou non d’un homme politique suffisamment crédible et courageux en face du pouvoir israélien. Sadate l’a payé de sa vie. C’est donc bien à la partie arabe de faire le chemin vers la paix. Et le préalable à la paix passera nécessairement par la mise en place soit de structures délibératives permettant à une classe politique responsable et redevable, éloignée des passions funestes de la haine antisémite d’être un interlocuteur crédible pour Israël, soit, plus probablement car plus conforme à l’organisation des sociétés arabes, un homme suffisamment fort et charismatique pour savoir imposer une idée de paix acceptable pour les Israéliens, un peu comme Arafat en moins fourbe…

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