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Iran-Israël : l'UE va imposer des sanctions contre Téhéran visant les producteurs de drones et de missiles

Le président du Conseil européen Charles Michel.
Le président du Conseil européen Charles Michel. Yves Herman / REUTERS

LE POINT SUR LA SITUATION - «Nous avons décidé d'imposer des sanctions contre l'Iran, nous voulions envoyer un message clair» après l'attaque contre Israël, a déclaré Charles Michel mercredi soir.

Le président Isaac Herzog a échangé avec les chefs des diplomaties anglaise et allemande dans la capitale de l’État hébreu, les États-Unis ont annoncé renforcer leurs sanctions contre l’Iran, alors que l'armée israélienne prévenait mardi que Téhéran ne sortirait pas indemne de son attaque. Le Figaro fait le point sur les tensions entre Israël et l'Iran ce mercredi 17 avril.

L'UE va imposer des sanctions contre l'Iran visant les producteurs de drones et de missiles

L'Union européenne a décidé mercredi soir d'imposer de nouvelles sanctions contre l'Iran visant les producteurs de drones et de missiles, a déclaré le président du Conseil européen Charles Michel. «Nous avons décidé d'imposer des sanctions contre l'Iran, nous voulions envoyer un message clair» après l'attaque contre Israël, a-t-il déclaré à l'issue d'un sommet à Bruxelles rassemblant les dirigeants des 27 pays membres. «L'idée est de viser les sociétés qui ont un rôle dans la fabrication des drones et des missiles», a-t-il ajouté.

«Notre devoir» est d'élargir les sanctions contre l'Iran, déclare Emmanuel Macron

Le président français Emmanuel Macron avait jugé mercredi qu'il était du «devoir» de l'Union européenne d'élargir le champ des sanctions visant l'Iran, après l'attaque contre Israël. «Nous sommes favorables à ce qu'il y ait des sanctions qui puissent viser aussi l'ensemble de ceux qui aident à faire des missiles, des drones qui ont été utilisés lors de l'attaque de samedi à dimanche», a-t-il déclaré à Bruxelles, peu avant un sommet des Vingt-Sept. «Donc, notre devoir c'est d'élargir ces sanctions», a-t-il insisté, soulignant qu'il avait plaidé pour cette solution au cours du sommet virtuel du G7 dimanche.

David Cameron veut que le G7 impose des «sanctions coordonnées» à l'Iran

Le ministre britannique des Affaires étrangères David Cameron a indiqué souhaiter que les pays du G7 imposent des «sanctions coordonnées» contre l'Iran, après son attaque inédite contre Israël, a-t-il déclaré mercredi à des télévisions britanniques, lors d'une visite en Israël. L’État hébreu «est en train de prendre la décision d'agir» en réponse à l'attaque iranienne sans précédent de samedi soir, a affirmé David Cameron. «Nous espérons» qu'Israël réagira «d'une manière qui contribuera le moins possible à une escalade et d'une manière à la fois intelligente et dure», a-t-il ajouté.

David Cameron accuse l’Iran d'être derrière «tellement d'activités malveillantes» dans la région, en soutenant le Hamas, le Hezbollah et les Houthis. Les chefs de la diplomatie des pays du G7, qui réunit États-Unis, Canada, Royaume-Uni, France, Allemagne, Italie et Japon, vont se rencontrer cette semaine à Capri, en Italie. Ils doivent envoyer «un message clair, sans équivoque» à ce pays et montrer «un front uni», a estimé Cameron.

Le chef de l'Etat israélien s'est entretenu avec Cameron et Baerbock à Jérusalem

Le chef de l’État israélien a appelé «le monde entier» à contrer la menace posée par le «régime» de Téhéran, lors d'un entretien avec les chefs de diplomatie du Royaume-Uni et de l'Allemagne mercredi à Jérusalem. Isaac Herzog a indiqué sur X avoir eu une «discussion chaleureuse» mercredi matin avec David Cameron et Annalena Baerbock, premiers chefs de diplomatie étrangers à faire le déplacement en Israël depuis l'attaque inédite de l'Iran contre Israël le week-end dernier. «Le monde entier doit œuvrer de façon décisive et résolue contre la menace posée par le régime iranien qui cherche à miner la stabilité de toute la région», a ajouté le président sur X.

L'interception de drones iraniens par la France a respecté la Constitution

L'interception de drones et missiles iraniens par la France le week-end dernier a été effectuée «dans le respect de la Constitution et du droit international», selon un courrier du ministre français des Armées adressé à un député de la gauche radicale. Aurélien Saintoul avait demandé lundi, dans une lettre conjointe avec Bastien Lachaud, également député de la France insoumise, des éclaircissements sur les conditions dans lesquelles les forces armées françaises étaient intervenues dans la nuit du 13 au 14 avril contribuant avec leurs alliés à intercepter des drones et des missiles balistiques iraniens ciblant Israël. Les députés estimaient que les déclarations officielles, notamment du président Emmanuel Macron, étaient empreintes «d'une certaine confusion quant aux motifs, aux objectifs et aux modalités de l'action des forces françaises», selon ce courrier dont l'AFP a reçu une copie.

Dans son courrier, daté du 16 avril, en guise de réponse, que l'AFP a pu consulter, Sébastien Lecornu explique que «les forces armées françaises sont intervenues alors que l'espace aérien de la Jordanie était violé par un nombre important de drones et de missiles lancés par l'Iran contre Israël». Il ajoute que l'emprise militaire dont dispose la France sur le territoire jordanien était ainsi «susceptible d'être atteinte par les vecteurs la survolant». Il assure que la mobilisation des moyens militaires français a été «nécessaire et strictement proportionnée à la neutralisation de cette menace». Il rappelle aussi que la présence des forces armées françaises dans la région et dans le cadre de l'opération antiterroriste Chammal «a été autorisée au regard de la Constitution par un vote du Parlement fondé sur son article 35», autorisation qui a été prolongée en janvier 2015. «Dans ce cadre, les armées françaises sont autorisées à prendre toute mesure utile pour protéger leurs éléments et leurs emprises contre toute menace d'où qu'elle vienne», souligne enfin Sébastien Lecornu.

Les États-Unis vont durcir leurs sanctions envers Téhéran

Les États-Unis vont imposer de nouvelles sanctions visant l'Iran après l'attaque lancée contre Israël le week-end dernier, a annoncé mardi la Maison-Blanche, indiquant «s'attendre» à ce que ses alliés fassent bientôt de même. «Dans les prochains jours, les États-Unis vont imposer de nouvelles sanctions visant l'Iran, dont ses programmes de drones et missiles», son corps des Gardiens de la révolution et son ministère de la Défense, a détaillé dans un communiqué Jake Sullivan, le conseiller à la sécurité nationale du président Joe Biden. «Ces nouvelles sanctions, ainsi que d'autres mesures, vont poursuivre la pression continue exercée sur l'Iran afin d'endiguer et de détériorer ses capacités militaires», a ajouté Jake Sullivan.

Il a également fait savoir que les forces armées américaines vont s'attacher à hausser leur niveau de préparation pour faire face à d'éventuelles nouvelles frappes de drones et missiles venues d'Iran. «Nous nous attendons à ce que nos alliés et partenaires nous suivent rapidement avec leurs propres sanctions», relève encore le communiqué de Washington, qui semble être en marche du côté de Bruxelles. «L'idée est d'élargir le régime (de sanctions) existant contre les drones iraniens», a de son côté déclaré le chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell, à l'issue d'une réunion extraordinaire, en visioconférence, des ministres des Affaires étrangères de l'UE.

Israël a considéré des frappes de représailles rapides contre Téhéran

Israël a envisagé de mener rapidement des frappes en Iran en représailles aux missiles lancés par Téhéran le week-end dernier sur son territoire, mais a finalement revu ses plans, ont affirmé dans la nuit de mercredi à jeudi des médias israéliens et américains. Selon le diffuseur public israélien Kan, le premier ministre Benyamin Netanyahou a décidé de ne pas mettre en œuvre des plans pré-approuvés, après avoir discuté avec le président américain Joe Biden. «Les sensibilités diplomatiques ont joué (...) Il y aura bien une réponse mais elle sera différente de ce qui était initialement prévu», a indiqué un haut responsable à la chaîne sous couvert de l'anonymat.

Des sources israéliennes requérant aussi l'anonymat ont indiqué au site américain Axios que le cabinet de guerre avait jonglé lors d'une réunion lundi avec l'idée de donner le feu vert à des frappes, sans toutefois les ordonner. «Nous ne savons pas pourquoi et à quel point une attaque (contre l'Iran) était imminente», a indiqué à Axios un responsable américain. Selon ce site, Israël a indiqué lundi à l'administration Biden, qui l'exhorte à la retenue, sa décision d'attendre. Selon la chaîne américaine ABC, le gouvernement israélien a considéré deux fois des frappes contre l'Iran sans passer à l'action.

Benyamin Netanyahou a néanmoins réitéré mercredi le droit de son pays «à se protéger», face aux appels de la communauté internationale qui tente d'empêcher une riposte d'Israël contre l'Iran qui risquerait d'entraîner le Moyen-Orient dans une spirale de conflits.


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72 commentaires
  • shlomo69

    le

    ouh la la, méchante UE

  • eric444

    le

    Nous acceptons toutes les atrocités et violations d'un pays dont le territoire fait à peine la moitié de la Suisse et qui de surcroît peut nous entraîner dans une guerre mondiale.
    A ce mouchoir de poches imposons lui la paix au lieu de lui fournir des balles.

  • Chrsto1960

    le

    Je sanctionnerai tous les pays guerriers !!! Sauf qu’ils nous achètent.. des armes L’hypocrisie domine le monde

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