Romi Gonen, Doron Steinbrecher et Emily Damari : qui sont les trois otages libérées ce dimanche par le Hamas ?

Par Hugues Maillot

Le 19 janvier 2025 à 17h44

Lien copié

Écouter cet article

00:00/00:00

Qui sont les trois jeunes femmes otages israéliennes libérées par le Hamas ?

Trois jeunes femmes, âgées de 24 à 30 ans, ont été libérées par le Hamas ce dimanche, en vertu de l’accord de cessez-le-feu passé avec Israël. Le Figaro avait rencontré la sœur de l’une d’elles à Tel-Aviv, en novembre 2023.

Après 15 mois de guerre dans la bande de Gaza, Israël a annoncé dimanche l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu avec le Hamas, avec près de trois heures de retard lié à la publication par le groupe terroriste du nom des otages devant être libérées dans la journée. Peu avant 10 heures, la faction a finalement publié sur Telegram le nom de trois femmes, qui ont été libérées ce dimanche après-midi. Leurs familles ont été prévenues, a annoncé le bureau du premier ministre Benyamin Netanyahou. Portraits.

À découvrir

Romi Gonen

Âgée de 24 ans, Romi Gonen avait été capturée le 7 octobre alors qu’elle participait au festival de musique Nova, théâtre d’un véritable massacre, dans lequel 364 personnes ont été tuées par les terroristes du Hamas. Lors d’un appel téléphonique passé dans une voiture où elle s’était réfugiée, la jeune femme avait confié à sa mère avoir été blessée par balles durant l’attaque : «Ils m’ont tiré dessus, maman, je saigne !» La voiture a été retrouvée vide et le téléphone de Romi a borné dans la bande de Gaza. Elle est blessée à la main selon sa mère, qui a dit avoir obtenu cette information ainsi que des preuves de vie par des otages libérés.

Trois des amis de Romi avaient été assassinés. Sur son compte Instagram, son frère, Shahaf, a confirmé que la jeune femme figurait «sur la liste». «C’est officiel, bonne chance à nous tous», a-t-il déclaré.

En novembre 2023, Le Figaro avait rencontré sa sœur, Yarden, lors d’un rassemblement pour le retour des otages à Tel-Aviv. Elle avait vécu au téléphone le supplice de sa cadette. ««Elle s’est cachée mais a fini par être découverte. J’entendais les terroristes se demander: “On l’emmène? On la tue?” Finalement, ils l’ont emmenée», racontait la jeune femme. Ce jour-là, outre le portrait de sa sœur, Yarden brandissait aussi celui d’Oron Shaul, un soldat mort dans la bande de Gaza en 2014. Par le hasard des choses, son corps détenu en otage jusqu’ici a été retrouvé par l’armée israélienne le même jour que la libération de sa sœur.

L’otage israélienne Romi Gonen, âgée de 24 ans. HANDOUT / REUTERS

Doron Steinbrecher

Infirmière vétérinaire de 31 ans, Doron Steinbrecher a été enlevée dans le kibboutz de Kfar Aza, où 46 résidents ont été assassinés le 7 octobre. La jeune femme avait également réussi à téléphoner à sa mère Simona, habitante du même kibboutz, quelques instants avant son enlèvement. Elle lui avait confié que des hommes armés se dirigeaient vers sa chambre. «C’est le pire cauchemar de toute mère», avait confié Simona Steinbrecher à nos confrères de Reuters. «C’était terrible. J’étais à proximité mais je ne pouvais pas aller voir parce que toute la zone était infestée de terroristes. Je savais qu’elle allait être kidnappée et je ne pouvais pas l’aider».

Les parents de Doron vivaient dans le même kibboutz qu’elle, mais ont miraculeusement réchappé à l’attaque alors même que les assaillants se sont servis de leur jardin comme quartier général. Ils n’ont finalement pas tenté de forcer leur logement.

L’otage israélienne Doron Steinbrecher, âgée de 30 ans. Courtesy of Bring Them Home Now / REUTERS

Emily Damari

Citoyenne israélo-britannique, Emily Damari avait également été enlevée au kibboutz de Kfar Aza. Elle résidait dans le «quartier des jeunes», où 11 personnes ont été abattues et sept enlevées sur les 37 résidents. Âgée de 28 ans, elle a grandi dans le sud-est de Londres et était une grande supportrice du club de football de Tottenham, qui lui témoigne régulièrement son soutien pendant les matchs en lançant des ballons jaunes et en affichant son portrait. En janvier 2024, l’otage libérée Dafna Elyakim avait indiqué l’avoir croisée dans les souterrains du Hamas à Gaza.

La jeune femme avait choisi de s’installer en Israël pour fonder une famille. À la BBC, sa mère avait indiqué qu’elle avait été blessée à la main par balles , et à la jambe par des éclats d’obus. Son chien Choocha a été abattu, selon elle. Cette dernière a fait campagne sans relâche pour la libération de sa fille, et a pressé à plusieurs reprises le gouvernement britannique de faire davantage pour obtenir sa libération. Elle a décrit sa fille comme une jeune femme alliant un sens de l’humour typiquement britannique avec la «chutzpah (mot hébreu signifiant audace) israélienne».