Charles Jaigu: «La Shoah sans ceux qui la vécurent»
CHRONIQUE - Les commémorations de la découverte des camps de concentration il y a quatre-vingts ans dévoilent simultanément les fragilités européennes et les fébrilités juives. Le livre d’Annette Wieviorka, historienne de la Shoah, nous donne une boussole.
C’est à l’occasion d’un voyage en Israël qu’Annette Wieviorka a vu sur son téléphone qu’il fallait décocher l’option « itinérance activée ». On sait ce qu’il faut payer à l’opérateur téléphonique si on la maintient. Elle l’a donc désactivée. Voir ce mot lui a donné l’idée d’un titre pour le livre qui devait retracer son travail d’historienne de la Shoah au travers des articles publiés dans les revues au fil de sa carrière. Elle a donc choisi « itinérances » pour définir ses recherches et sa vie. Ni errance, car la direction générale de ses études historiques était claire ; ni itinéraire, car rien n’était bien tracé au départ. Il lui fallut se frayer un chemin difficile au cœur d’une énigme personnelle et collective — le comment et le pourquoi de la Shoah. Son itinérance a suivi les chemins la mémoire à la fois juive et européenne. Paris, Varsovie, Auschwitz, Nuremberg, et puis Jérusalem et New York, ces deux pseudopodes européens.
Historienne aujourd’hui émérite, Annette Wieviorka — née en 1948 — a depuis trente ans l’habitude d’être sollicitée avant les grandes commémorations de la découverte des camps d’Auschwitz par les soldats soviétiques, le 27 janvier 1945. Ce jour-là, Auschwitz est devenu le lieu de mémoire de la Shoah. Enfin, pas tout de suite. « Dans l’après-guerre, ce fut d’abord un lieu de commémoration…
Tirésias
le
Encore ?
Jean Veupas
le
Maoiste convaincue jusqu'en 1976, Annette Wievorka devrait se cacher jusqu'à la fin des temps et laisser les gens sérieux nous informer.