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God Save the Tuche, Mon gâteau préféré, 5 septembre... Les films à voir et à ne pas voir cette semaine

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Lili Farhadpour dans Mon gâteau préféré, Jean-Paul Rouve dans God Save the Tuche et John Magaro dans 5 Septembre.
Lili Farhadpour dans Mon gâteau préféré, Jean-Paul Rouve dans God Save the Tuche et John Magaro dans 5 Septembre. (Arizona Distribution/Pathé Films-Nolita Cinéma/Constantin Film

Au cinéma cette semaine: une famille franchouillarde à la rencontre de la famille royale d’Angleterre, une ode aux femmes iranienne, la prise d’otage en direct d’athlètes israéliens lors des Jeux olympiques de Munich en 1972.

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Mon gâteau préféré - À voir

Il n’est pas facile de faire un film en Iran. Encore moins quand le tournage coïncide avec la mort d’une jeune femme pour une mèche de cheveux trop voyante. Quand le film a été sélectionné en compétition de la Berlinale 2024, les réalisateurs ont été empêchés de faire le voyage en Allemagne où leur film a reçu le prix du jury œcuménique. Mon gâteau préféré est non seulement une ode aux femmes, mais il revendique leur droit à vivre heureuses et libres. Les cinéastes choisissent une retraitée et veuve de 70 ans, Mahin, dont les enfants ont émigré. Elle traîne sa solitude du matin au soir, jusqu’à sa rencontre avec Faramarz, âgé aussi de 70 ans. Ça matche instantanément. Commence une longue soirée chez Mahin, premier interdit qui en annonce d’autres. Trois ans de travail pour dénoncer la mainmise de la République islamique sur la gent féminine. Leur talent est de le faire avec finesse et humour. L’actrice a pourtant pris beaucoup de risques en acceptant de jouer dans Mon gâteau préféré. Aujourd’hui, les cinéastes sont en attente de jugement et risquent la prison. F. V.

La Mer au loin - À voir

Dans La Mer au loin, cette musique mélancolique et festive qu’est le raï rassemble aussi. Elle agrège un groupe de jeunes Marocains venus s’exiler à Marseille pour goûter à une autre vie que la leur. Il y a Nour, Houcine, Khaled et Fadela, la fille de la bande. Clandestins, ils vivent de combines illégales et espèrent sans trop se ronger les sangs. Emballer une « Miss Visa » est un de leurs buts mais, en attendant, la vie à Marseille dans ces années 1990 est une fête à laquelle ils entendent bien participer. La vitalité joyeuse de ces quatre-là préserve le film d’un ton sentencieux ou pathétique. En brossant le portrait de Nour (Ayoub Gretaa), le réalisateur franco-marocain esquive la peinture convenue de l’immigré clandestin. Étranger en France, loin de sa famille, il ne reste souvent que les rencontres. L’une d’entre elles va lui permettre de décrocher le sésame, ses papiers français. Où est vraiment sa place ? A-t-il trahi les siens ? Ses sentiments amoureux sont-ils sincères ? Le réalisateur embarque son personnage dans une destinée qui semble le dépasser, ne craint pas le mélo, ni même un certain romantisme qui donne à son film un aspect désuet apaisant. F. D.

5 Septembre - À voir

Aux JO de Munich, en 1972, des terroristes palestiniens prennent en otage les athlètes israéliens. Le service sportif de la chaîne est aux premières loges. La fébrilité s’empare de ces reporters, plus habitués à commenter des matchs de volleyball. Les événements les dépassent. Un mélange de panique et de jubilation règne en régie. Les services se tirent dans les pattes, les sports contre la politique. Que faire ? Ils ont de l’or entre les mains. Il y a aussi du sang. Les compétitions passent au second plan. Le Suisse Tim Fehlbaum a choisi de ne montrer que les coulisses de cette rédaction. Cette histoire vraie est vue par ceux qui l’ont retransmise. Filmé comme un documentaire, caméra à l’épaule, 5 Septembre retrace un épisode déjà traité de façon terriblement balourde par Spielberg dans Munich. Le réalisme fournit ici une efficacité de tous les instants. Le film recrée à merveille le grain d’une époque, quand on roulait en BMW et qu’on écoutait Creedence Clearwater Revival sur l’autoradio. É. N.

Maria - À voir

Après JackiePablo Larrain consacre un biopic à la Callas, avec Angelina Jolie dans le rôle de la cantatrice. Le cinéaste se concentre sur les derniers jours de la diva. Le film s’ouvre sur les images de son immense appartement. Un corps inanimé gît au milieu du salon. Un caniche pleure la mort de sa maîtresse. Il n’est pas exagéré de soutenir qu’on assiste là à la scène la plus déchirante de Maria. Larrain nous refait le coup du journaliste posant des questions à une vedette, ce qui déclenche une série de flash-back alternant couleur et noir et blanc sans raison précise. En 1977, la chanteuse n’est plus ce qu’elle était. On ne l’a plus vue sur scène depuis des années. La magie est partie. Le cœur n’y est plus. Elle se gave de barbituriques, fuit comme la peste son médecin. Elle triche, double les doses, planque ses cachets de Mandrax à droite et à gauche. Des hallucinations la submergent. D’ailleurs, ce journaliste existe-t-il vraiment ? Il y a de la Norma Desmond de Sunset Boulevard chez Angelina Jolie qui s’en tire avec les honneurs de la guerre. La gloire est son fardeau. Elle ne saurait pourtant s’en passer. Elle se brise de l’intérieur. Des images d’archives rappellent sa splendeur d’antan. Le film se regarde sans ennui. Mais sans passion non plus. É. N.

Paddington au Pérou - À voir

Pour ce troisième film, Dougal Wilson s’en tire avec les honneurs. Cette fois la comédie londonienne laisse la place à un film d’aventures rythmé, trépidant et référentiel. Bien installé dans le grenier de la famille Brown, Paddington coule des jours heureux à Windsor Garden, le quartier où il vit à Londres. Enfin naturalisé britannique, tandis qu’il reçoit son passeport anglais, notre cher ourson d’origine péruvienne apprend que sa Tante Lucie a besoin de lui. Une fois sur place, il découvre que sa tante a mystérieusement disparu de sa maison de retraite pour ours vétérans. Les péripéties tumultueuses dans la jungle amazonienne s’enchaînent comme à la parade. Entre la chasse au trésor vers la mythique cité d’Eldorado, ou le survol des montagnes du Machu Picchu dans un vieux coucou, le spectateur n’a jamais le temps de reprendre son souffle. Le film possède cette grande qualité de plaire aux petits et aux grands, tant il parsème son intrigue de références cinématographiques aux chefs-d’œuvre du septième art. O. D.

God Save the Tuche - À éviter

Après l’Amérique, Monaco ou l’Élysée, la famille franchouillarde se rend à Londres. Cette fois, Jean-Paul Rouve s’occupe de tout. Exit Olivier Baroux, réalisateur historique, après le faible score des Tuche 4  (2,4 millions d’entrées, soit deux fois moins que le troisième). Trois coscénaristes l’ont tout de même aidé à imaginer les Tuche à Londres, sous prétexte d’accompagner le petit-fils à un stage de football à Arsenal. À l’arrivée, moins de frites, mais trois fois plus de clichés. Aux toilettes, Jeff urine à côté d’un ourson en ciré - on croyait Paddington au Pérou , on se trompait. Au pub, un faux Hugh Grant, libraire à Notting Hill, drague la fille Tuche. À Buckingham, un faux Elton John joue du piano. La famille royale est le clou du spectacle, avec Bernard Menez en Charles III. Cathy apprend à la reine Camilla à faire les vitres avec du papier journal. Les Tuche, loin de Bouzolles, ne changent pas. É. S.

Presence - À éviter

Presence met en scène une famille qui emménage dans une maison qui ne semble pas tout à fait vide. Les murs ont des oreilles. Ils ont aussi des yeux. La grande idée du réalisateur Steven Soderbergh est de tout filmer en caméra subjective, à travers le regard de la « présence », entité invisible et inodore nichée dans tous les recoins de la maison ou dans les placards, à la fois menaçante et protectrice. Une conception moins audacieuse que simpliste de la subjectivité au cinéma. Un peu comme si Hitchcock avait filmé Fenêtre sur cour entièrement du point de vue de James Stewart - au moins le spectateur n’aurait pas eu le tournis. Le dispositif lasse rapidement. Soderbergh est lui-même au cadre, concentré pour ne pas rater les plans séquences. On le sent plus occupé à regarder ses pieds pour ne pas tomber qu’à s’intéresser à l’action. Le dénouement, sur fond de masculinité toxique, laisse pantois. É. S.

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11 commentaires
  • JOHNH

    le

    Vous manquez parfois de rigueur dans vos critiques abrégées.
    Pour "5 Septembre", la phrase "Le service sportif de la chaîne est aux premières loges" n'a pas de sens. Quelle chaîne ?
    (La version originale a bien "ABC" en amont.)

  • Albin 84

    le

    Les Tuche "Présence", un film à ne pas voir .. C'est une réalisation déprimante, plate, qui fait finalement peine à voir .. pour être gentil et respecter le travail des acteurs.

  • Canquoëlle

    le

    La saga des Tuche : le symbole de la création cinématographique française. Ah l’exception française !!!

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