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«Jour d’agonie», «abandon», «douleur insurmontable» : la presse israélienne commémore les otages morts à Gaza et charge Netanyahou

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Des Israéliens attendent le convoi transportant les corps des otages Oded Lifschitz, Shiri Bibas et ses deux enfants, Kfir et Ariel Bibas, enlevés le 7 octobre 2023 par le Hamas.
Des Israéliens attendent le convoi transportant les corps des otages Oded Lifschitz, Shiri Bibas et ses deux enfants, Kfir et Ariel Bibas, enlevés le 7 octobre 2023 par le Hamas. Ronen Zvulun / REUTERS

REVUE DE PRESSE - Les corps de Oded Lifschitz, Shiri Bibas et ses deux enfants, Kfir et Ariel Bibas, ont été remis ce jeudi 20 février à l’État hébreu par le Hamas.

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Leurs quatre visages sont à la une de la presse israélienne. Kfir Bibas, 9 mois lorsqu’il a été capturé par le Hamas le 7 octobre 2023, et son frère, Ariel, alors âgé 4 ans. Leur mère, Shiri Bibas, 32 ans lors de son enlèvement. Et Oded Lifshitz, âgé de 83 ce jour où les attentats du groupe islamiste ont fait plus de 1200 morts dans l’État hébreu. «Aujourd’hui, Israël s’arrête de pleurer. Quatre de nos compatriotes israéliens enlevés par le Hamas vont rentrer chez eux, non pas dans les bras de leurs proches, mais dans un pays en deuil après leurs meurtres sauvages. Ce sera un jour d’agonie», écrit ce jeudi 20 février dans un éditorial poignant le Jerusalem Post.

Ce matin, le Hamas a remis à la Croix-Rouge les dépouilles de ces quatre otages israéliens, morts pendant leur captivité dans la Bande de Gaza. L’armée israélienne a ensuite récupéré les corps. Le Hamas avait annoncé en novembre 2023 la mort de Shiri Bibas et de ses deux enfants dans un bombardement israélien à Gaza, mais Israël n’a jamais confirmé. Toute la famille avait été enlevée lors du 7 octobre au kibboutz Nir Oz, à la lisière de l’enclave palestinienne. Le père, Yarden, a lui été libéré le 1er février. Des images diffusées par le Hamas, de la mère serrant contre elle ses deux enfants devant leur maison avaient fait le tour du monde.

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«Notre nation tout entière est devenue une seule famille»

«Une famille devenue le symbole de la douleur insurmontable de la crise des otages, en Israël et dans le monde», est-il possible de lire un reportage du Times of Israël . «J’ai l’impression que notre nation tout entière est devenue une seule famille. Tous ceux que je rencontre parlent comme si leur propre enfant était à Gaza. Les hauts, les bas, l’espoir, la dévastation – cela nous a tous touchés, des jeunes enfants aux personnes âgées. Marchez dans la rue et vous n’entendez que cela : des gens qui essaient de donner un sens à tout cela», déclare dans les colonnes du site d’information Anat Sharbat, qui dirige les veillées de prière hebdomadaires pour les otages sur la place des otages à Tel-Aviv.

Ha’Aretz, de son côté, s’intéresse à la notion «d’abandon» et charge le premier ministre Benyamin Netanyahou. «Ce n’est pas une coïncidence si l’Académie de la langue hébraïque a décidé de ne pas inclure le mot “hephakra” dans le concours du Mot de l’année. L’omission d’un mot peut aussi trahir son importance suprême. Le mot “abandon” a été omis non pas parce qu’il encourage les “conflits politiques ” mais pour exactement la raison opposée : c’est par peur des “conflits politiques” que l’abandon est né. À cause de la décision de Netanyahou de faire de la politique plutôt que de la morale, de survivre plutôt que de sauver, de se battre plutôt que de plaindre, les cercueils qui arriveront aujourd’hui porteront en eux les corps de la dépravation»écrit le quotidien.

«Dans ces cercueils seront placées des personnes, y compris des enfants, qui n’ont pas reçu de compassion, d’humanité, de garantie mutuelle. Des personnes, y compris des enfants, qui ont été abandonnées à la mort le 7 octobre, puis abandonnées à la mort jour après jour, jusqu’à ce que leur mort survienne. Et le lourd deuil qui va prévaloir aujourd’hui sur la mort est aussi le deuil de ce qu’est devenue la vie [en Israël]», peut-on lire.

Pour les familles, l’attente n’est pas terminée. «Tant que nous n’aurons pas de certitude absolue sur l’identité des corps, notre voyage ne s’arrêtera pas, a déclaré la famille d’Oded Lifshitz au Times of Israël . Et même après cela, nous continuerons à nous battre jusqu’à ce que le dernier otage soit rendu.»

Une journée «dévastatrice»

Ce jeudi matin, rapporte le site Ynet , «des dizaines d’habitants» du kibboutz Nir Or, co-fondé par Oded Lifshitz et où habitaient les Bibas, «se sont rassemblés [et] portaient des autocollants représentant des cœurs brisés en observant une minute de silence». Une journée «difficile, triste et dévastatrice», rapportent ces derniers. «Cela aurait pu être différent. C’est triste, ennuyeux et exaspérant. D’un autre côté, il y a du soulagement, de l’acceptation et même de l’espoir – lorsque les morts reviennent, cela signifie qu’ils peuvent être ramenés et qu’ils bénéficieront du repos éternel», déclare Renana Yaakov, mère de deux otages libérés.

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«De nombreux résidents se sont également rassemblés au carrefour de Gama, attendant avec des drapeaux les véhicules dans lesquels les otages décédés seraient transportés», poursuit le site internet. Les victimes «font partie de nous, du tissu humain», déclare l’un d’eux. «Ce n’est pas un cliché. Nous sommes elles.»

«Jour d’agonie», «abandon», «douleur insurmontable» : la presse israélienne commémore les otages morts à Gaza et charge Netanyahou

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58 commentaires
  • Avoir raison avec ...

    le

    S’appuyer uniquement sur Haaretz - qui ne représente pas 10% du tirage des 4 principaux quotidiens en Israël - pour définir ce que dit la presse sur Netanyahu (« la presse charge Netanyahu ») est pour le moins léger.

  • Mister K

    le

    Non, la presse israélienne ne charge pas Netanyahu, seul Haaretz, journal équivalent à Libé en France en fait une affaire politique au lieu d'avoir la décence en ces temps de deuil cruel de rester sur l'aspect purement humanitaire et affectif. Il n'en reste pas moins vrai que Netanyahu et son staff devront rendre des comptes sur les 7 et 8 octobre devant le peuple Juif tout entier mais ça viendra plus tard.

  • anonyme

    le

    Kfir Bibas petit bébé de 9 mois et son frère Ariel Bibas enlevés dans les bras de leur maman Shiri Bibas. Oded Liftshiz. Reposez en paix. Pensées et condoléances au papa et à tous les proches.
    Honte aux personnes qui soutiennent les monstres terroristes islamistes responsables de ces atrocités.

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