Face aux défaillances de l’État, il faut combattre l’antisémitisme à l’échelle locale

FIGAROVOX/TRIBUNE - Face à la montée des actes antisémites en France, Frédéric Masquelier, maire LR de Saint-Raphaël (Var), dénonce la compromission de certains acteurs politiques et soutient que les maires peuvent agir à leur niveau.
Passer la publicité Passer la publicitéFrédéric Masquelier est maire LR de Saint-Raphaël et membre du comité de la Revue politique et parlementaire.
En France, en 2024, être juif est redevenu un combat quotidien. Comment avons-nous permis à l’antisémitisme, ce spectre sombre que nous pensions définitivement conjuré depuis la Seconde Guerre mondiale, de ressurgir avec tant de violence ? Les chiffres de la DNRT (Direction nationale du renseignement territorial) sont affolants et ne laissent aucune place au doute : les actes antisémites ont augmenté de près de 284 %, entre 2022 et 2023, passant de 463 à 1676 faits recensés en un an. Ils ont connu, selon les dernières statistiques publiées, une nouvelle hausse de 184 % au premier semestre 2024 par rapport à la même période en 2023. Derrière ces statistiques implacables se cachent des vies meurtries, des familles inquiètes, une communauté qui se sent à nouveau menacée au cœur même de notre République.
La réponse nationale demeure malheureusement insuffisante. Les proclamations médiatiques ne suffisent plus : l’urgence commande des actes concrets et courageux. Aujourd’hui encore, l’Éducation nationale peine à intégrer véritablement la mémoire de la Shoah dans ses programmes scolaires. Les condamnations fermes des actes antisémites restent rares, discrètes, voire inaudibles.
Face à ces défaillances préoccupantes de l’État, c’est à l’échelon local que se trouve désormais l’avant-garde du combat contre l’antisémitisme. À Saint-Raphaël, nous avons décidé de ne pas attendre les consignes d’en haut pour agir. Avec la communauté d’agglomération que je préside, nous avons choisi d’offrir chaque année l’opportunité à 200 jeunes du territoire de participer à un «voyage de la Mémoire» sur le site d’Auschwitz. Je me rappelle particulièrement les témoignages poignants de retour du camp, chacun demeurant résolu à raconter inlassablement ce qu’il avait vu, transformant ainsi chaque discussion en une barricade contre l’oubli.
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Au-delà des voyages éducatifs, notre commune entretient un partenariat étroit avec le Consistoire, déploie des dispositifs innovants comme le «Parcours Citoyen», et mobilise les conseils municipaux des jeunes dans la lutte active contre l’antisémitisme. Notre jumelage avec une ville israélienne symbolise cet engagement profond et cette solidarité internationale indispensable. Nous apportons également un soutien déterminé à des institutions d’excellence, telles que le Magen David Adom, et matérialisons notre détermination par l’installation sur notre territoire communal des «Stolpersteine», ces «pavés de la mémoire» implantés devant la dernière demeure de juifs déportés.
Imaginons un instant l’effet d’un tel engagement généralisé à l’ensemble des communes françaises. Des centaines de milliers, puis des millions de jeunes seraient alors mobilisés, formant un rempart solide et vigilant contre le retour de la haine raciale. L’effet multiplicateur serait immense, et notre société en sortirait renforcée dans son identité républicaine, fidèle à ses valeurs universelles. À l’approche des élections municipales, il est désormais impératif que chaque candidat clarifie ses engagements contre ce fléau qu’est l’antisémitisme. L’ambiguïté sur ce sujet essentiel révèle immanquablement les traits profonds du caractère de ceux qui prétendent représenter nos concitoyens : leur courage ou leur faiblesse, leur détermination ou leur compromission.
86 % des juifs de France disent craindre d’être victimes d’un acte antisémite et 25 % d’entre eux rapportent avoir été victimes d’un acte antisémite depuis les événements du 7 octobreÊtre maire, c’est bien plus qu’administrer les affaires courantes d’une collectivité : c’est défendre avec conviction et sans compromis les valeurs républicaines fondamentales que sont la liberté, l’égalité et la fraternité. Face à l’antisémitisme, chaque élu doit clairement afficher sa volonté d’agir avec détermination. Quand 86 % des juifs de France disent craindre d’être victimes d’un acte antisémite, quand 25 % d’entre eux rapportent avoir été victimes d’un acte antisémite depuis les événements du 7 octobre selon l’étude publiée en octobre 2024 par la Fondapol, il est indéniable que la lutte contre l’antisémitisme dépasse la simple commémoration du passé ; elle appelle une action quotidienne déterminée pour construire un avenir digne de nos idéaux républicains. Notre société ne peut plus tolérer les hésitations ou les compromis honteux. C’est un défi civilisationnel qui exige une mobilisation collective immédiate.
Ce combat est à notre portée. C’est notre responsabilité commune. Engageons-nous ensemble dès maintenant pour une France fidèle à ses valeurs et à son histoire.
helios mcIntyre
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Quand dans n'importe quel journal on laisse croire que la guerre que mène Israël est ''un génocide'', infâme mensonge propagandiste porté par les frèresmusulmans, on a déjà perdu. La plupart des jeunes français en sont persuadés alors qu'ils ignorent tout du conflit. Il y a une telle désinformation sur cette partie du monde et une telle pression culturelle d'une culture qui elle ne veut pas de 'vivre ensemble', que c'est impossible.