Les footballeurs russes défaits en Israël: une tragédie patriotique (Vedomosti)

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MOSCOU, 19 novembre - RIA Novosti. A première vue, rien d'extraordinaire et, d'autant plus, rien de grave ne s'est produit: l'équipe russe de football a joué à la russe, lit-on lundi dans le quotidien Vedomosti.

Après avoir perdu son match face à Israël, la Russie a changé de place avec l'Angleterre: à la veille du match de samedi, la qualification des Britanniques pour l'Euro 2008 de football dépendait des Israéliens, à présent, la qualification des Russes pour la compétition continentale dépend des Croates qui, pour cela, doivent battre mercredi l'Angleterre sur son terrain.

Il est intéressant de comparer les réactions de l'Angleterre (après la défaite essuyée par son équipe le 17 octobre au stade Loujniki à Moscou) et de la Russie (battue ce week-end par l'équipe d'Israël). La consternation et les phrases du genre "Notre sélection ne sait pas jouer les matchs décisifs" sont à peu près les mêmes. Mais deux choses au moins diffèrent. Premièrement, c'est le ton général de la consternation. Selon les supporters britanniques, "il est impossible que l'Angleterre ne soit pas qualifiée pour la phase finale", alors que les Russes se désolent: "Une fois de plus, nous ne serons pas qualifiés pour la phase finale".

Deuxièmement, les Britanniques, pragmatiques, ont déjà évalué les pertes économiques d'une éventuelle non-qualification. Les Russes n'y pensent même pas.

Selon le Consortium britannique du commerce de détail (BRC), si l'équipe d'Angleterre ne participe pas à l'Euro-2008, les compagnies commerciales du pays accuseront un manque à gagner de plus d'un milliard de livres sterling. L'équipe de Russie aurait également assuré des recettes supplémentaires aux entrepreneurs nationaux, mais est-il possible d'évaluer la fierté nationale en roubles (comme, d'ailleurs, en livres sterling ou en dollars)? Par conséquent, personne ne fait de telles évaluations.

Pourtant, ce sont les victoires sportives qui inspirent le plus de fierté aux citoyens russes. D'après les résultats d'un sondage de la fondation "Opinion publique" effectué en décembre 2006, ces victoires sont un objet de fierté pour 21% des Russes, alors que la "renaissance" du pays et la croissance économique ont inspiré des sentiments patriotiques à 4%, l'accroissement de la capacité défensive à 4% d'autres, l'activité de Vladimir Poutine à 3%, et enfin les progrès de la science et de l'enseignement à 3% des citoyens russes.

Que peut-on dire des Britanniques et de leur économie? Certes, une meilleure organisation de l'économie du football n'assure pas pour autant des victoires. Le Brésil est quintuple champion du monde, pourtant, il est douteux que les succès économiques de son championnat national surpassent ceux de la Premier liga russe. Mais l'économie est un des arguments importants qui permettent de considérer le football comme un travail, et non pas comme un art pur, dans lequel on a l'inspiration ou pas. Même le Brésil ne peut pas se permettre de ne miser que sur le talent.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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