Les pays arabes sans enthousiasme
C'est peu dire que la conférence sur la question israélo-palestinienne convoquée par les Etats-Unis mardi prochain, le 27 novembre, ne suscite guère d'enthousiasme parmi les pays arabes. Les invitations ont été lancées mardi par l'administration Bush. Et si on en sait un peu plus sur le programme des festivités, le flou qui continue à entourer les thèmes qui y seront traités irrite les chancelleries de la région.
- Publié le 21-11-2007 à 00h00
C'est peu dire que la conférence sur la question israélo-palestinienne convoquée par les Etats-Unis mardi prochain, le 27 novembre, ne suscite guère d'enthousiasme parmi les pays arabes. Les invitations ont été lancées mardi par l'administration Bush. Et si on en sait un peu plus sur le programme des festivités, le flou qui continue à entourer les thèmes qui y seront traités irrite les chancelleries de la région.
La réunion elle-même qui regroupera une cinquantaine d'Etats (Israël, Autorité palestinienne, les membres permanents du Conseil de sécurité, les pays arabes et une flopée d'autres nations) et d'organisations (les Nations unies, la Ligue arabe, l'Union européenne...) sera précédée et suivie de rencontres tripartites entre George W. Bush, l'Israélien Ehoud Olmert et le Palestinien Mahmoud Abbas. Ce raout diplomatique, s'étalant donc entre lundi et mercredi, verra ainsi, pour la première fois, l'implication personnelle du Président américain dans la recherche d'une solution au conflit israélo-palestinien. Une démarche jugée trop tardive pour beaucoup d'observateurs alors que la fin du deuxième mandat de George W. Bush se profile. Une critique d'autant plus pertinente que si la conférence d'Annapolis ne doit être "que" le coup d'envoi de véritables négociations, l'objectif affiché de celles-ci est d'aboutir à des résultats, y compris la création d'un Etat palestinien, au cours de 2008, année électorale aux Etats-Unis.
Mais on en est encore loin. Pour preuve, le constat qu'Ehoud Olmert et Mahmoud Abbas, en dépit de nombreuses rencontres et tractations, ne sont pas parvenus à se mettre d'accord sur une déclaration commune qui aurait pu constituer l'épine dorsale de la conférence.
Même l'Arabie Saoudite
Les craintes des pays arabes sont de la même nature. Quels seront les thèmes réellement abordés à Annapolis, du nom de cette cité portuaire du Maryland cadre de la réunion ? Face à cette incertitude, on peut distinguer les pays qui ont d'ores et déjà annoncé leur présence, sans enthousiasme mais "parce que l'absence des pays arabes à cette réunion serait plus nocive", selon les mots d'un diplomate du royaume de Jordanie, un des principaux pays, avec l'Egypte, à avoir répondu favorablement à l'invitation.
En revanche, d'autres pays comme l'Arabie Saoudite, qui multiplia pourtant les efforts diplomatiques pour réconcilier les parties palestiniennes du Hamas et du Fatah, ou la Syrie, dont le pouvoir d'influence reste grand dans la région, traînent des pieds pour faire le déplacement des Etats-Unis. La seconde souhaiterait que la question de la restitution du plateau du Golan par Israël puisse y être abordée. Réunis ces jeudi et vendredi au Caire, les pays arabes essayeront d'adopter une position commune. Un fameux défi.