Accord pour une paix d'ici à fin 2008
Les dirigeants israélien et palestinien se sont mis d'accord pour lancer dès maintenant des négociations afin de parvenir à un règlement de paix avant fin 2008, a déclaré mardi George W. Bush, en ouvrant à Annapolis une conférence internationale sur le Proche-Orient.
- Publié le 26-11-2007 à 00h00
Les dirigeants israélien et palestinien se sont mis d'accord pour lancer dès maintenant des négociations afin de parvenir à un règlement de paix avant fin 2008, a déclaré mardi George W. Bush, en ouvrant à Annapolis une conférence internationale sur le Proche-Orient.
Les deux parties sont convenues de lancer "immédiatement des négociations bilatérales en toute bonne foi pour conclure un traité de paix résolvant toutes les questions pendantes", a dit le président américain, entouré du Premier ministre israélien Ehud Olmert et du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.
M. Bush, ayant mis des lunettes pour l'occasion, lisait une déclaration conjointe des deux parties mise au point peu avant le début de la conférence. Il a ensuite serré les mains des deux dirigeants à plusieurs reprises. Israéliens et Palestiniens sont convenus de faire "tous les efforts possibles pour parvenir à un accord avant la fin de 2008", a précisé le président américain, avant d'affirmer qu'il s'agissait d'une "chance historique" pour la paix.
La conférence d'Annapolis visait à lancer les premières discussions formelles entre Israéliens et Palestiniens depuis sept ans pour résoudre un conflit vieux de 60 ans et parvenir à terme à la création d'un Etat palestinien coexistant pacifiquement avec Israël.
Plusieurs sujets essentiels restent très conflictuels: le statut de Jérusalem, le sort de plus de quatre millions de réfugiés palestiniens dispersés dans le monde, le sort des colonies juives dont les Palestiniens réclament le démantèlement et le partage des ressources en eau.
Des territoires palestiniens en passant par le Liban et l'Iran, sans oublier les colons, les opposants à la conférence de paix d'Annapolis se sont fait entendre dans le même temps au Proche-Orient.
De violentes manifestations ont éclaté, la plus meurtrière faisant un mort et 35 blessés à Hébron, dans le sud de la Cisjordanie. "A la lumière de récents développements, certains ont suggéré que ce n'était pas le bon moment pour chercher à faire la paix. Je ne suis pas d'accord. Je crois que c'est justement le bon moment pour engager ces négociations", a aussi souligné M. Bush, dont le mandat à la tête des Etats-Unis s'achève en janvier 2009.
"La tâche commencée ici à Annapolis sera difficile. Ceci n'est que le début du processus, pas son terme, et beaucoup de travail reste à accomplir", a-t-il ajouté. "Cependant, les parties peuvent avoir confiance au moment d'aborder cette tâche. C'est le bon moment. La cause est juste. Et je sais qu'au prix de durs efforts, elles peuvent réussir", a-t-il dit.
L'objectif à terme, a répété M. Bush, est de créer un "Etat palestinien indépendant, démocratique et viable" coexistant pacifiquement avec Israël. "Notre objectif, ici à Annapolis, n'est pas de conclure un accord. Il consiste à lancer des négociations entre Israéliens et Palestiniens", a rappelé M. Bush.
Il s'agit, à bientôt un an de la fin de sa présidence, de l'implication la plus forte de M. Bush, accusé d'avoir négligé la question pendant sept ans pour se concentrer sur l'Irak. Dans son discours, M. Bush a cependant souligné qu'il n'entendait pas imposer les vues américaines: "Pour le reste d'entre nous, notre tâche consiste à encourager les parties dans cet effort et à leur apporter le soutien dont elles ont besoin pour réussir".
C'est le bon moment parce que les Israéliens et les Palestiniens ont en MM. Olmert et Abbas des dirigeants "déterminés à faire la paix", a expliqué M. Bush. C'est aussi à cause de la menace représentée par les extrémismes dans la région et du soutien international à ce nouvel effort de paix, a-t-il dit.
Un manifestant tué à Hébron La police palestinienne a violemment dispersé mardi à Hebron (Cisjordanie) une manifestation contre la conférence d'Annapolis, tuant un manifestant, selon des médecins. Le gouvernement du président palestinien Mahmoud Abbas, actuellement aux Etats-Unis pour le sommet, a interdit les manifestations, et dispersé plusieurs rassemblements en Cisjordanie. A Hébron, un militant du Parti de la libération, petite formation islamiste, a été tué d'un tir à la poitrine, selon des responsables du mouvement. A Gaza, plusieurs milliers de manifestants ont défilé contre la conférence d'Annapolis, où les négociateurs d'une quarantaine de pays tentent à partir de ce mardi de relancer les pourparlers de paix israélo-palestiniens. "Mort à l'Amérique", "Mort à Israël", ont scandé les manifestants, qui ont qualifié Mahmoud Abbas de "collaborateur".