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Les lendemains d'Annapolis

Radio-Canada

Maintenant que les bases d'un dialogue de paix ont été jetées à Annapolis, le président palestinien et le premier ministre israélien entreprennent un autre exercice miné d'embûches, celui de convaincre leurs compatriotes.

Le président palestinien, Mahmoud Abbas, et le premier ministre israélien, Ehoud Olmert, auront du pain sur la planche dans les prochaines semaines. Ils devront convaincre leurs opposants respectifs que la voie choisie à Annapolis est la meilleure pour réaliser la paix.

En Israël, les partis d'opposition et même les partis de la coalition gouvernementale d'Olmert, appuyés par les colons, rejettent fermement les conclusions de la rencontre d'Annapolis.

« Nous rejoindrons immédiatement l'opposition s'il s'avère que les négociations s'orientent sur un accord permettant le retour en Israël de réfugiés palestiniens, le partage de Jérusalem et le démantèlement de localités juives (colonies) en Judée-Samarie (Cisjordanie) », a déclaré Yossi Lévy, porte-parole du parti ultranationaliste Israël Beiténou, dont le chef est le ministre des Affaires stratégiques, Avigdor Lieberman.

De son côté, le ministre du Commerce et de l'Industrie, Eli Yishaï, dirigeant du Shass orthodoxe refuse « catégoriquement » d'être associé à un arrangement partageant Jérusalem.

David Wilder, un porte-parole des quelque 267 500 colons des 130 implantations de Cisjordanie, a indiqué que les colons lutteront « contre les plans criminels d'Olmert ». Selon lui, « Eretz Israël (le grand Israël) appartient uniquement au peuple juif ».

Par ailleurs, un sondage publié par le quotidien Yédiot Aharonot, révèle que 83 % des Israéliens ne croient pas à un accord de paix avec les Palestiniens en 2008, contre 16 % d'optimistes et 1 % sans opinion.

Abbas a aussi ses opposants

Dans les territoires palestiniens, les opposants au président palestinien font également entendre leur mécontentement. Le président Abbas est aux prises avec le Hamas dans une guerre de pouvoir.

Le Hamas, qui gouverne seul dans la bande de Gaza, a rejeté les résultats d'Annapolis. Selon le parti islamiste, la conférence est une tentative qui vise à réprimer ses militants. « Si cela se produit, cela équivaudra à une déclaration de guerre (...) », a averti le parti.

Un communiqué des Brigades d'Al-Qassam, la branche armée du Hamas, a averti que « toutes les options » étaient possibles pour répondre à « tout acte criminel, en particulier après la conférence d'Annapolis qui a donné aux sionistes (Israël) le feu vert pour commettre encore plus de crimes contre notre peuple ».

Mardi, des milliers de Palestiniens aussi bien à Gaza qu'en Cisjordanie ont manifesté pour dénoncer l'initiative de paix.

Le désespoir des réfugiés palestiniens

Les réfugiés palestiniens au Liban et en Jordanie ne sont pas convaincus que les négociations entre Israéliens et Palestiniens conduiront à leur retour.

« Les Israéliens ne sont pas disposés à reconnaître nos droits légitimes et notamment le droit au retour », résume Adla Mansour, du camp libanais d'Aïn Héloué, où s'entassent 80 000 réfugiés palestiniens.

D'autres craignent que cette réunion « ne consacre la suppression définitive du droit au retour ».

La question des réfugiés est l'un des obstacles majeurs à un accord israélo-palestinien.

Mardi, plusieurs manifestations ont eu lieu dans les camps de réfugiés libanais pour protester contre la tenue de cette réunion.

Selon l'ONU, environ 400 000 Palestiniens vivent au Liban, dont la moitié habite dans des conditions misérables dans 12 camps.

En Jordanie, où près de la moitié des six millions d'habitants sont d'origine palestinienne, le doute règne également quant à la possibilité du retour des réfugiés.

« Quand nous sommes arrivés en Jordanie, nous avions l'espoir de rentrer, mais maintenant il n'y a plus d'espoir », a expliqué Ali Awad, réfugié à Amman.

« Il est clair qu'Israël ne veut pas la paix et qu'il n'y aura pas de solution à travers des négociations », a indiqué, de son côté, Subhi Abd Al Aziz qui vit dans le camp d'Al-Wehdat, dans la capitale jordanienne.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé la semaine dernière lors d'une conférence à Amman à une « solution juste et durable » au problème des réfugiés palestiniens.

L'agence onusienne qui s'occupe des réfugiés palestiniens dénombre plus de quatre millions de réfugiés palestiniens dans les territoires palestiniens (Gaza et Cisjordanie) et dans les pays voisins d'Israël (Jordanie, Syrie, Liban).

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