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Encore une année prospère pour la BD

Les mangas, qui s'inspirent de la BD franco-belge (et vice-versa), sont maintenant bien installés dans le paysage culturel. (Michel Gaillard/Rea) Michel GAILLARD/REA

2007 a été un grand cru. La BD est devenue un genre littéraire à part entière.

À l'heure des comptes de fin d'année, il est clair que le secteur français de la BD continue de bénéficier de courants ascendants, tant en matière de chiffre que du point de vue de la créativité. Au vu des 4 000 nouveautés par an et de l'augmentation du chiffre d'affaires du secteur d'1,5% en 2007, on constate une chose: la bande dessinée reste dans un cercle vertueux. Comment expliquer ce dynamismee?

«Outre les bons chiffres de ventes des séries phares, telles que XIII, Largo Winch, Le Chat de Geluck ­ou Lanfeust, explique Benoît ­Mouchart, directeur artistique du ­Festival d'Angoulême, le marché français de la bande dessinée a su parfaitement se diversifier. Ce qui me frappe vraiment, c'est l'émergence du “roman graphique”. Et notamment à l'étranger. Actuellement, Le Chat du rabbin de Sfar, Persepolis de Marjane Satrapi ou L'Ascension du haut mal de David B sont traduits dans de nombreux pays y compris les États-Unis. La culture BD se porte bien. Mais elle s'exporte bien également.»

Dynamisme évident

Le succès du film d'animation Persépolis, cette année en France, annonce la sortie d'autres films de ce genre, tels que Le Chat du ­Rabbin ou le film de Nicolas de Crécy. Sans oublier la sortie prochaine du film signé Peter Jackson et Steven Spielberg, mettant en scène Tintin et Milou.

«L'année BD 2007 est un grand cru, analyse Louis Delas, PDG du groupe Casterman. D'année en année, on s'en aperçoit chaque fois un peu plus, les deux secteurs de l'édition qui tirent leur épingle du jeu sont la BD et la jeunesse. Il y a une richesse et une variété, bref un dynamisme évident, que les éditeurs étrangers constatent et qu'ils commencent à nous envier. Car la BD franco-belge se trouve à la croisée des chemins entre différents modes d'expression culturels, qu'il s'agisse des jeux vidéos, du cinéma, de la télévision, des produits dérivés ( licensing et merchandising ) ou même d'Internet. Tout en étant au cœur de ces nouveaux médiums culturels, la BD conserve sa propre identité, sans pour autant être cannibalisée. On observe une sorte de ping-pong créatif autour de tous ces univers, qui profite à l'ensemble du secteur. Le troisième facteur de bonne santé du marché de la BD, c'est l'enrichissement mutuel entre les différentes bandes dessinées mondiales. Les mangas s'inspirent de la BD franco-belge, et vice-versa. Les “graphic novels” ainsi que les “comics” américains regardent ce qui se fait actuellement en France. Sans pour autant nous copier servilement. Tout cela contribue au dynamisme du genre.»

Effet générationnel

Une autre raison du succès de la BD en France et pas des moindres , c'est la clientèle à laquelle elle s'adresse. D'un point de vue sociologique, le lectorat de la BD s'est émancipé depuis que l'on considère ce medium comme un genre littéraire à part entière. Les lectrices le découvrent, par exemple, grâce aux mangas. Ceux qui lisaient de la BD étant jeunes possèdent aujourd'hui un pouvoir d'achat conséquent. Outre cet effet générationnel, la cible des lecteurs de BD touche principalement les 15-25 ans, une catégorie qui reste très réceptive, attentive et fidèle à tout se qui se fait dans le domaine, spécialement sur le Net. «On sent que la BD a franchi un nouveau cap», conclut Benoît Mouchart, qui donne rendez-vous du 24 au 27 janvier 2008 à Angoulême pour un nouveau constat de bonne santé du secteur.

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