Gad Elmaleh, la rock star du rire !

Gad Elmaleh, la rock star du rire !
©PIRARD

Faites l'humour par Caroline Geskens


PARIS Au bout d'une tournée de rodage de 100 dates à travers la France, Gad Elmaleh fait le plein durant sept semaines à l'Olympia jusqu'à fin janvier, s'attarde chez nous cinq dates archicomplètes en mars 2008, blinde durant dix-huit jours le Palais des Sports en avril où il reviendra tout le mois d'octobre et chez nous, pour le 25 mars au Country Hall de Liège et les 23 et 24 mai à Forest National. Les jeux sont faits : il est déjà sacré rock star du rire 2008 !

Entre-temps, l'été, il le passera sur le tournage à Paris de Coco , l'histoire d'un juif séfarade mégalo dont il peaufine le scénario. Et il envisage toujours de monter un spectacle avec son pote Jamel Debbouze mais l'un est pris jusqu'en 2009 et le second en 2013... Bon, on a compris pour les chiffres. Passons à lui, l'artiste.

À 36 ans, Gad Elmaleh joue donc à guichets fermés son nouveau solo, Papa est en haut. Un titre né d'une blague morbide. À qui lui demandait ce qu'il aimerait voir inscrit sur sa tombe, il a répondu banco : "Papa est en haut qui fait des gâteaux. C'était pour que mon fils ne pleure pas".

À qui veut l'entendre, il répète : "La scène, c'est ma vie, elle me manque très vite. C'est là où je suis le plus heureux. Les rires me procurent une jubilation incroyable". C'est comme si on le prenait dans ses bras et qu'on le serrait très fort. Ce dernier et électrisant show fleure bon le music-hall et réunit des colliers de sourires en famille autour de lui. Il chante façon karaoké géant (tout le monde reprend en choeur les refrains), joue du piano et de la guitare, danse la tecktonik et bien sûr, y mêle plein de sketches, surtout sur la paternité. C'est autobiographique, intime, mais à son image, pudique, drôle et tendre. Il aborde les dilemmes entre le célibat et la paternité, entre la notoriété et la paternité. En piste, il détaille les expériences malheureuses dans les restos gastronomiques, il se frigorifie face à une copine qui épluche un magazine sur le yoga et les légumes et s'amuse face à sa maman encombrante qui lui demande pourquoi il n'est toujours pas marié...

Pour lui, le rire fait passer des choses plus graves. En rappel, il réanime le Blond ("celui qui peut te foutre la honte internationale") et l'Australopithèque. Quand il cesse d'être sur scène, il avoue "avoir mal physiquement partout".

Ce Maroco-québécois a choisi la nationalité française par "engagement d'homme et de citoyen, pas comme une tactique". Il était parti au Québec, c'était facile, il avait ses oncles là-bas. "Je me suis ouvert à de nouveaux horizons, à de nouvelles rencontres, mon enrichissement personnel vient de là. Mais je pensais que j'allais être chanteur. Si je ne me suis jamais fait remarquer enfant, si je ne suis pas de nature extravertie, j'ai toujours eu besoin du regard posé sur moi. C'est ce que j'ai recherché."

À ses débuts, la presse lui attribue Michel Boujenah comme père légitime. "C'était un passage obligé d'être référencé", conclut-il. Depuis le succès de La vérité si je mens 2, le carton du film Chouchou dont il n'y aura pas de suite ("quand il n'y a plus du sucre dans le chewing-gum, prends en un autre plutôt qu'ajouter du sucre artificiel") et depuis la réplique redoutable "j'adore les sushis", il gère sa célébrité comme il peut. S'il apprécie le confort qu'elle lui apporte ("les beaux hôtels, le standing, les voitures avec chauffeur"), il reste les pieds sur terre face à l'affectif et se protège de ceux qui "veulent devenir aujourd'hui mes amis d'enfance, mais c'est impossible, à mon âge... Et j'ai gardé mes amis d'enfance".

Dans la Médina de Casablanca, il n'a pas besoin de GPS car l'enfant du pays aime y revenir souvent. C'est aussi en toute liberté que Gad Elmaleh s'autoproduit pour rester maître à bord, de la photo sur l'affiche au planning des salles. Cet amateur de peinture a toujours fait confiance au destin. "Ce que je ne veux pas, je le sais ! Je vais continuer à choisir."



© La Dernière Heure 2007

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