Un document embarrassant sur la torture
Le ministre canadien des Affaires étrangères Maxime Bernier a demandé samedi la révision d'un document interne plaçant les Etats-Unis et Israël parmi les pays où les prisonniers risquent d'être torturés.
- Publié le 18-01-2008 à 00h00
"Je regrette l'embarras qu'a entraîné la divulgation publique du manuel utilisé par le ministère dans le cadre de la formation sur la sensibilisation à la torture", a dit M. Bernier dans un communiqué, à la suite d'informations diffusées à ce sujet jeudi par la chaîne de télévision CTV.
"Ce document contient une liste qui inclut par erreur certains de nos plus proches alliés. J'ai demandé que le manuel soit réexaminé et réécrit", a indiqué le ministre.
Le document, utilisé selon CTV dans un cours visant à sensibiliser les diplomates canadiens aux cas possibles de torture dans des prisons à l'étranger, mentionne notamment la prison de Guantanamo comme lieu où la torture peut être appliquée.
Outre le cas de Guantanamo, le texte mentionne la Syrie, l'Iran, l'Afghanistan, la Chine et Israël comme pays présentant des risques de torture de prisonniers.
Le chef de la diplomatie canadienne n'a pas précisé quels pays étaient cités, selon lui, par erreur.
"Ce manuel n'est ni un document de politique ni un énoncé de politique. Par conséquent, il n'exprime ni l'opinion ni la position du gouvernement", a-t-il affirmé.
La sensibilisation de diplomates à la question de la torture fait suite à l'affaire Maher Arar. Ce Canadien d'origine syrienne avait été expulsé en 2002 par les Etats-Unis en Syrie, où il a été détenu pendant près d'un an et affirme avoir été torturé.
A la suite des conclusions d'une commission d'enquête le lavant de tout soupçon de liens avec le terrorisme, M. Arar avait reçu des excuses et un important dédommagement du gouvernement canadien.