Théâtre. Castres. " Inconnu à cette adresse"

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La Dépêche du Midi

Nathalie Andres et Alain Daffos

reprennent dans un éclairage nouveau la pièce de Kressmann Taylor, récit bouleversant de haine, de mort et de vengeance impitoyable. Dans cette nouvelle épistolaire intime qui retrace les échanges entre Max, juif américain et Martin son associé allemand, établi à Munich, c'est non seulement l'anéantissement d'une amitié, mais une époque de l'histoire de l'Allemagne qui se joue. D'une incroyable densité, la pièce dépeint la montée de l'antisémitisme, l'avènement du nazisme et la façon dont celui-ci a agi comme un poison fulgurant sur les esprits, entraînant un peuple entier dans la folie et le meurtre.

Pas d'images grossières ou de réalisme feint, la parole nette et dépouillée sert la progression du drame. Avec force et simplicité deux comédiens et un violoniste donnent corps à des personnages complexes et un texte sans concession, nous dévoilant les aspects les plus terrifiants de l'âme humaine. Les clés de ce succès sont à chercher dans l'incroyable intensité de cette nouvelle épistolaire ; à la fois dans son style épuré, mais aussi dans son suspens, et surtout par son sujet lui-même : à travers le récit de l'anéantissement d'une amitié entre deux hommes - une tragédie intime faite de haine, de mort et de vengeance impitoyable -, c'est l'histoire de la montée de l'antisémitisme en Allemagne avec l'avènement du nazisme, et comment celui-ci a agi comme un poison fulgurant sur les esprits et entraîné un peuple entier dans la folie, la guerre et le meurtre. Deux comédiens, un violoniste. De part et d'autre du dispositif scénique, deux fauteuils (style fauteuil anglais cossu, confortable, voire imposant), se faisant face. Car il s'agit bien d'un face-à-face, mortel et sans issue. Un espace bi-frontal, les spectateurs étant eux-mêmes disposés face-à-face, créant ainsi un couloir dans lequel évolueront Max et Martin. Au centre de l'une des rangées de spectateurs, un musicien assis sur un haut tabouret. Musicien-observateur, arbitre du désastre…

Le vendredi 25 janvier à 21h au théâtre de Castres. Rens et réservation : 05.63. 71.56. (58)

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