Olmert promet d'éviter une crise humanitaire
Le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, a promis dimanche au président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, que le blocus israélien ne provoquerait pas une "crise humanitaire" à Gaza.
- Publié le 27-01-2008 à 00h00

Le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, a promis dimanche au président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, que le blocus israélien ne provoquerait pas une "crise humanitaire" à Gaza. Lors d'un entretien à Jérusalem, les deux dirigeants ont également discuté de la crise provoquée par l'ouverture de force de la frontière entre la bande de Gaza et l'Egypte par le mouvement islamiste Hamas, en réponse au bouclage hermétique du territoire.
Des milliers de Palestiniens ont continué à affluer dimanche dans la ville égyptienne de Rafah qui commençait à manquer de produits suite à l'interdiction faite aux camions égyptiens de s'y rendre, a constaté une journaliste de l'AFP à Ismaïlia où étaient bloqués des dizaines de chargements. MM. Abbas et Olmert "ont discuté longuement de la situation à Gaza et se sont mis d'accord pour éviter une crise humanitaire", a déclaré aux journalistes un responsable de la présidence du Conseil israélien, David Baker.
"Israël est pleinement responsable de la situation (à Gaza) et toute manoeuvre visant à faire assumer cette responsabilité à l'Egypte serait absolument inacceptable", a de son côté affirmé à la presse le négociateur palestinien Saëb Erakat. Les entretiens entre MM. Abbas et Olmert sont les premiers depuis le début du blocus de la bande de Gaza par Israël, le 17 janvier, qui a provoqué d'importantes coupures d'électricité et de pénuries de produits de base.
Israël s'est dit préoccupé par l'ouverture sans contrôle de la frontière égyptienne, craignant l'infiltration à Gaza d'armes et de combattants alors que l'Egypte a lancé une médiation pour trouver un arrangement. "L'Egypte prendra toutes les mesures appropriées pour contrôler dès que possible la frontière égyptienne avec la bande de Gaza", a annoncé le ministre égyptien des Affaires étrangères, Ahmed Aboul Gheit.
Mercredi, Le Caire mènera des consultations séparées avec le président Abbas et des responsables du mouvement islamiste, a annoncé dimanche le Hamas. Alors que M. Abbas souhaite reprendre le contrôle des points de passage de Gaza, sans la participation du Hamas, ce dernier rejette toute solution excluant ses forces ou prévoyant le déploiement d'un contingent ou d'observateurs étrangers.
"Nous confirmons notre refus de revenir aux arrangements concernant le passage de Rafah que nous considérons comme caducs", a déclaré un porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri, en référence à l'accord de novembre 2005 qui avait permis l'ouverture de Rafah après le retrait israélien de Gaza et le déploiement à la frontière d'observateurs européens.
Le nombre de Palestiniens se rendant en Egypte était bien inférieur dimanche aux jours précédents. Le Caire, qui a assuré qu'il laissera la frontière ouverte pour permettre aux Palestiniens de s'approvisionner, interdit cependant à présent l'entrée des véhicules sur le territoire égyptien.
Des barrages ont également été établis aux sorties de Rafah pour empêcher l'afflux vers la ville voisine d'al-Arich, où, selon des témoins, les hôtels et les commerces ont reçu l'ordre de refouler les Palestiniens. En Israël, les autorités se sont engagées dimanche auprès de la Cour suprême à maintenir l'alimentation en fioul de la bande de Gaza, après l'avoir interrompu durant plusieurs jours dans le cadre du blocus.
Les représentants de l'Etat se sont engagés à rétablir "l'approvisionnement en fioul de la centrale électrique de Gaza au niveau de 2,2 millions de litres par semaine" soit le niveau de novembre, a-t-on appris de sources judiciaires. Dix organisations israéliennes et palestiniennes de défense des droits de l'Homme avaient introduit un recours devant la Cour suprême contre la réduction des fournitures de fioul qu'elles dénonçaient comme "une punition collective en violation du droit international".