Les conclusions de la commission d'enquête sur la guerre du Liban contre le Hezbollah de l'été 2006, rendues publiques mercredi 30 janvier, estiment que ce conflit a été "un grand et grave ratage". "Nous avons relevé des manquements graves au plus haut niveau de l'échelon politique et militaire", affirme le rapport.
"L'entrée en guerre sans une stratégie de sortie était une grave défaillance", a affirmé le président de cette commission, le juge à la retraite Eliahou Winograd, qui, s'appuyant sur le rapport, a insisté sur la gestion "défaillante" de l'échelon politique et militaire. Elle souligne également que l'opération terrestre, lancée aux
derniers jours de la guerre et qui avait coûté la vie à trente-trois soldats israéliens à quelques heures de la trève, n'a elle non plus "pas atteint ses objectifs".
"UNE APPROCHE SINCÈRE DES INTÉRÊTS D'ISRAËL"
"L'armée a échoué dans sa conduite de la guerre et n'a pas fourni à
l'échelon politique un résultat susceptible d'être exploité au niveau
politique", estime la commission dans son rapport de plus de six cents pages, rédigé sur la base de soixante-quatorze
témoignages de responsables politiques et militaires.
Par contre, contrairement au rapport intermédaire qu'avait publié la commission en 2007, qui mettait en cause la gestion du premier ministre Ehoud Olmert, la commission estime que "le premier ministre et le ministre de la défense [à l'époque Amir
Peretz] ont agi en fonction d'une approche sincère des intérêts
d'Israël". "La commission a évité de faire assumer des responsabilités personnelles mais cela ne signifie pas qu'il n'en existe pas", souligne-t-elle. M. Olmert n'a cessé d'afficher, ces derniers jours, sa détermination de
rester aux commandes, ayant tiré, selon lui, les leçons des ratés de la
guerre.
Le ministre de la défense de l'époque, le travailliste Amir Peretz, et
le chef d'état-major
de l'époque, le général Dan Haloutz, ainsi que trois autres militaires,
avaient
été contraints à la démission à la suite de la guerre. La commission Winograd avait été mise en place par le gouvernement sous la pression de l'opinion.
Les critiques après la guerre avaient porté sur l'impréparation des unités régulières et des réservistes, sur la confusion et les contre-ordres du commandement, également sur le fait que l'armée n'avait pas rempli ses objectifs. Celle-ci n'est pas parvenue à briser l'appareil militaire du Hezbollah, à stopper ses tirs de roquettes sur Israël et à obtenir la libération des deux soldats capturés par le Hezbollah, un rapt qui avait déclenché le conflit. La guerre, côté libanais, a fait plus de mille deux cents tués, civils pour la plupart et cent soixante, côté israélien, en majorité des militaires.
Voir les contributions
Réutiliser ce contenu