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Le ministre de l'intérieur palestinien : pour Israël, "on n'en fait jamais assez"

En visite à Paris, où il s'est entretenu avec son homologue, Michèle Alliot-Marie, Abdelrazek Al-Yéhiya a condamné l'attentat survenu dans la ville israélienne de Dimona, lundi 4 février.

Propos recueillis par Gilles Paris

Publié le 05 février 2008 à 15h00, modifié le 05 février 2008 à 15h00

Temps de Lecture 2 min.

En visite à Paris, où il s'est entretenu avec son homologue, Michèle Alliot-Marie, le ministre palestinien de l'intérieur, Abdelrazek Al-Yéhiya, a condamné l'attentat survenu dans la ville israélienne de Dimona, lundi 4 février. "Ce genre d'opération ne sert pas la cause des Palestiniens ni leur lutte pour l'indépendance, a-t-il indiqué. Elle nous ramène à la case départ du terrorisme."

Revenant sur l'accord conclu entre l'Egypte et le Mouvement de la résistance islamique (Hamas) pour parvenir à la fermeture de la frontière, ouverte par la force il y a bientôt deux semaines entre la bande de Gaza et le Sinaï égyptien, le responsable palestinien, vétéran du combat nationaliste, a minoré le rôle des islamistes qui contrôlent l'étroite bande de terre depuis juin 2007. "Il ne s'agit pas d'une gestion véritable de la frontière. Une telle gestion requiert une organisation et des procédures" définies par l'accord conclu en novembre 2005 avec Israël, qui, même s'il n'a jamais été respecté, reste, selon M. Yéhiya, le seul cadre juridique praticable.

Peut-on mettre au point un dispositif pour assurer l'ouverture de la frontière sans le Hamas ? Le ministre juge que c'est "impossible pour le moment", mais "cela ne doit pas nous conduire pour autant à nous précipiter pour avoir des négociations" avec les islamistes. "Ce qui s'est passé à Rafah, estime Abdelrazek Al-Yéhiya, est la conséquence directe de l'occupation et du blocus israélien. La pression israélienne est la seule raison qui explique cette explosion."

Ministre de l'intérieur dans le gouvernement de Salam Fayyad soutenu par les Etats-Unis et l'Union européenne, le général Yéhiya se retrouve dans une situation inconfortable avec Gaza puisque, depuis le coup de force du Hamas, en juin 2007, les fonctionnaires qui relèvent de son ministère et qui sont restés loyaux à l'Autorité palestinienne sont priés de ne pas se rendre à leur travail. Dans l'incapacité d'aller à Gaza, du fait de la rupture avec les islamistes, le ministre assure conserver des "liens" et des "contacts" avec ces fonctionnaires, tout en se refusant pour autant à donner une estimation de leur nombre.

"EFFORTS TORPILLÉS"

En Cisjordanie, le ministre est confronté à un autre obstacle. "Sous occupation, il est très difficile de faire un travail de sécurité, affirme-t-il. Il n'y a pas de coopération avec l'occupant, mais nous avons besoin de coordination pour pouvoir envoyer des forces d'une ville à l'autre, cette coordination va un peu mieux maintenant, parce que nous avons obtenu des résultats, mais elle reste très insuffisante."

"Les Israéliens ne réagissent pas aussi vite que l'on voudrait,poursuit M. Yéhiya. On a même l'impression parfois qu'ils prennent des mesures pour torpiller nos efforts. Je ne suis pas sûr que cela relève d'une décision politique mais de certains commandants. Côté israélien, la réussite se calcule encore en termes d'opérations contre les Palestiniens."

Le déploiement spectaculaire des services de sécurité palestiniens à Naplouse, à l'automne 2007, n'a pas empêché, quelques semaines plus tard, une incursion de l'armée israélienne dans la même ville. "Nous avons réussi à restaurer la sécurité à Naplouse, comme à Bethléem, tout le monde le sait, mais les Israéliens diront toujours que l'on n'en fait pas assez, ils ne veulent pas remettre en cause la justification de l'occupation. S'ils admettaient que nous réussissons, cela permettrait pourtant d'avancer au niveau politique, pour notre bien comme pour le leur", regrette Abdelrazek Al-Yéhiya.

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