Le processus de paix n'est pas mort
Israéliens et Palestiniens devraient se retrouver la semaine prochaine pour reprendre le processus de paix sous l'égide des Etats-Unis, a annoncé mercredi la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice. Les combats meurtriers dans la Bande de Gaza avaient entraîné dimanche la suspension du dialogue récemment amorcé.
- Publié le 04-03-2008 à 00h00
Israéliens et Palestiniens devraient se retrouver la semaine prochaine pour reprendre le processus de paix sous l'égide des Etats-Unis, a annoncé mercredi la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice. Les combats meurtriers dans la Bande de Gaza avaient entraîné dimanche la suspension du dialogue récemment amorcé.
"Le processus de paix est un choix stratégique. Nous avons l'intention de reprendre le processus de paix", a confirmé le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, dans un communiqué publié à Ramallah (Cisjordanie). Un peu plus tôt, pourtant, le dirigeant modéré, qui avait quitté la table des négociations dimanche, avait exclu d'y revenir en l'absence de trêve à Gaza.
Les affrontements entre l'armée israélienne et les miliciens du Hamas, qui tirent des roquettes sur le sud de l'Etat hébreu, ont coûté la vie à plus de 120 Palestiniens, dont des dizaines de civils, ainsi que trois Israéliens depuis mercredi dernier. Le mouvement islamiste, qui a chassé le Fatah et pris le pouvoir de l'étroit territoire côtier en juin, n'a pas manqué de railler le revirement du président Abbas.
"Abou Mazen (nom de guerre de M. Abbas, NDLR) est un homme faible, qui ne pourrait pas protéger le peuple palestinien. L'Amérique et Israël ne le prennent pas au sérieux, ils l'utilisent pour faire passer leurs plans concernant les Palestiniens", a lancé un porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum. Condoleezza Rice, quant à elle, s'est gardé d'appeler à une trêve. Elle a cependant exhorté le Hamas à cesser les tirs de roquettes contre Israël et l'Etat hébreu à protéger les civils palestiniens.
"Il y a des ennemis de la paix qui essaieront toujours de prendre en otage la cause palestinienne et l'avenir du peuple palestinien pour leur propre Etat", a-t-elle accusé, "et le Hamas, qui de fait tient la population de la Bande de Gaza en otage, est en train d'essayer d'ouvrir la voie à un Etat palestinien qui soit son otage". "Nous ne pouvons pas laisser cela arriver", a-t-elle grondé.
Mais "nous avons vraiment besoin de progrès sur place", a-t-elle poursuivi, évoquant l'ensemble des territoires palestiniens, y compris la Cisjordanie. Mahmoud Abbas s'y plaint régulièrement du maintien de centaines de points de contrôle qu'Israël dit nécessaires à sa sécurité. Dans la Bande de Gaza, l'embargo décrété depuis la prise de pouvoir du Hamas a aggravé la misère. L'Egypte a également fermé sa frontière avec ce territoire.
Malgré ce contexte difficile, la secrétaire d'Etat américaine a déclaré que les négociations israélo-palestiniennes reprendraient la semaine prochaine, en présence d'un général américain, et que son émissaire pour le Proche-Orient, David Welch, se rendrait en Egypte pour discuter de la sécurité et des questions humanitaires dans la Bande de Gaza.
Selon un haut responsable américain ayant requis l'anonymat, Mme Rice a accepté de dépêcher dans la région le général William Fraser en gage de bonne volonté envers les Palestiniens, qui demandent à Washington de faire pression sur Israël.
En janvier dernier, le président George W. Bush a chargé le général Fraser de superviser l'application de la "feuille de route" pour la paix au Proche-Orient, après sept ans d'impasse. Israéliens et Palestiniens se sont en effet engagés en novembre 2007 à reprendre les pourparlers dans la perspective d'un accord de paix définitif pour la fin 2008, avant le départ de M. Bush de la Maison Blanche en janvier 2009.
Le Premier ministre israélien Ehoud Olmert a de son côté réuni son cabinet de sécurité mercredi et, selon son bureau, ces hauts responsables ont réaffirmé leur détermination à continuer de combattre le Hamas dans la Bande de Gaza, tout en discutant avec Mahmoud Abbas. Toutefois, "s'il n'y a pas de tir de roquette sur Israël, il n'y aura pas d'attaque israélienne à Gaza", a assuré M. Olmert.