Israël desserre l'étau
Le dialogue entre le régime Abbas et Israël continue à l'emporter sur la réconciliation entre le Fatah et le Hamas. Le Raïs palestinien a confirmé mercredi qu'il rejetait tout rapprochement avec les islamistes tant que ceux-ci gardaient le pouvoir à Gaza. Une confirmation qui, aux yeux du Hamas, hypothèque sérieusement l'initiative de réconciliation lancée récemment par le Yémen.
- Publié le 26-03-2008 à 00h00
Le dialogue entre le régime Abbas et Israël continue à l'emporter sur la réconciliation entre le Fatah et le Hamas. Le Raïs palestinien a confirmé mercredi qu'il rejetait tout rapprochement avec les islamistes tant que ceux-ci gardaient le pouvoir à Gaza. Une confirmation qui, aux yeux du Hamas, hypothèque sérieusement l'initiative de réconciliation lancée récemment par le Yémen. Et dans la soirée, une rencontre de travail à Tel-Aviv entre le Premier ministre de l'Autorité palestinienne, Salam Fayad, et le ministre israélien de la Défense, Ehoud Barak, devait resserrer d'un cran l'entente israélo-palestinienne en Cisjordanie.
M. Barak a notamment annoncé une série d'assouplissements. A commencer par le déploiement de 600 policiers palestiniens dans la ville de Jénine, qui seront chargés d'y faire respecter la loi locale. L'antiterrorisme restera du ressort de l'armée israélienne, qui demeure encore dans une grande partie de la Cisjordanie. Jénine s'ajoute ainsi à Naplouse et Toulkarem, où plusieurs centaines de policiers palestiniens ont été autorisés à se déployer l'an dernier et ont ramené l'ordre après des années de chaos suscité par l'intifada palestinienne, la répression israélienne et les luttes inter-palestiniennes. Bethléem et d'autres villes devraient suivre. Israël fournira aussi 300 véhicules à destination des cadres gouvernementaux et sécuritaires de l'AP, ainsi que des fusils, munitions et équipements de vision nocturnes pour les forces palestiniennes. A la déception des Palestiniens, il ne lèvera cependant que quelques barrages isolés parmi les centaines qui morcellent la Cisjordanie.
Par ailleurs, M. Barak promet d'autoriser des milliers de Cisjordaniens à travailler de nouveau en Israël, et de faciliter les déplacements des hommes d'affaires palestiniens. Notamment d'aider à organiser un congrès dans les territoires avec des hommes d'affaires arabes. Et il se targue de promouvoir déjà divers projets de développement en Cisjordanie, dont des parcs industriels, en collaboration avec des pays européens. Ces "gestes" israéliens visent à satisfaire l'administration américaine à la veille d'une nouvelle visite de Condoleezza Rice à Jérusalem et d'entretiens Bush - Abbas à la Maison-Blanche le mois prochain. Car Washington reproche à M. Barak de maintenir une poigne militaire en Cisjordanie qui affaiblit le régime Abbas. Mais elle lui reproche aussi de se montrer laxiste à l'égard des colonies juives. Or, mercredi, M. Barak a précisément autorisé un groupe de colons évacués de Gaza à étoffer une colonie de Cisjordanie. Ce qui viole tous les engagements pris envers les Etats-Unis.