La rock star du rire a encore frappé
- Publié le 31-03-2008 à 06h00
Gad Elmaleh a réuni 25.000 spectateurs en cinq soirs chez nous. Un bel exploit
BRUXELLES Une marée humaine s'est abattue ces derniers soirs sur le Country Hall de Liège, puis sur Forest National. Des ados cool aux quadras sympas, le public de Gad Elmaleh affiche une bonne tête de vainqueur, au large sourire et détendu, à l'image de son artiste. Et quand il pousse la chansonnette au piano, en choeur, il embraye sans façon sur les notes lancées.
Le rendez-vous était fixé depuis des mois. "Je suis ravi, vous avez bien reçu mon texto...", lancera-t-il, heureux. Au total, en cinq soirs, il a explosé les zygomatiques de 25.000 personnes, un score épatant. Deux dates supplémentaires, presque sold-out, à Forest National ont été ajoutées, les 24 et 25 septembre prochain.
À guichets fermés, Gad Elmaleh a donc joué son nouveau solo, Papa est en haut. Un titre né d'une blague. À qui lui demandait ce qu'il aimerait voir inscrit sur sa tombe, il a répondu : "Papa est en haut qui fait des gâteaux... C'était pour que mon fils ne pleure pas". En même temps, il nous soulignera à propos que cette fameuse berceuse ne signifie pas grand-chose quand on la décortique de près, entre Colas le petit frère qui aura du lolo, maman qui fait du chocolat en bas...
Dans une ambiance incendiaire, digne d'un concert des Tokio Hotel, il apparaît à l'heure prévue. Costume noir impeccable. Un pas de danse, un mouvement de hanches et c'est parti pour le grand jeu. À 36 ans, très souriant, Gad Elmaleh maîtrise sa scène comme son public qu'il entraîne dans un incroyable dédale d'impros, de sketches et de dialogues directs comme si on était dans son salon.
Ah ! les joies de la paternité ! Dans ce spectacle qui flirte aussi avec le music-hall, il va nous en parler en long et en large. Et le public s'esclaffe, pleure de rire, se pousse du coude. C'est là où il excelle, dans l'autobiographie pure où il tente de reproduire l'éducation reçue sur son fils de 7 ans. À son image, pudique, drôle et tendre. Que répondre à un fils clairvoyant qui lui balance : "moins tu t'énerves, plus tu gagneras en autorité !". Qui lui demande, dérouté : "vas-tu devenir un jour un papy, moi est-ce que je vais être un jour papy, et qui sera mon papa ?"
Quand Gad Elmaleh nous fait défiler les différents enfants à la sortie d'école, les parents lèvent la main de peur de ne pas être reconnus par leur progéniture qu'ils ont déposée le matin. On les voit tous ces visages, on les connaît toutes ces attitudes... Et le réveil pour le biberon de 4 h du matin où le père vaillant rêve d'un orchestre lui signifiant qu'il est fantastique. Le fou rire du fils face au papa en colère qui trébuche sur un mot. Les séances de dessin proposées au gamin, "du fous-moi la paix pédagogique oui, on s'extasie après sur le dessin, quelle hypocrisie !".
Tout le monde reprend avec lui l'entêtante musique d'Eurodisney où il glisse un clin d'oeil au Blond, "super-organisé qui a attaché le ballon de Mickey au poignet de son fils dès le premier achat, pas comme vous qui avez assisté à l'envol du premier ballon." Un Petit Oiseau revisité apparaît au détour d'une guitare.
Comme il est arrivé une heure 45 minutes plus tôt, Gad Elmaleh repart sur un air de tecktonik. Sur la pointe des pieds, avec la banane comme le public.
© La Dernière Heure 2008