Sous la pression américaine, les autorités israéliennes ont annoncé, dimanche 30 mars, qu'elles avaient l'intention de lever une cinquantaine de barrages en Cisjordanie et de procéder à certains assouplissements parmi les nombreuses restrictions qui entravent la liberté d'aller et venir des Palestiniens ainsi que les échanges économiques. En plus des 18 500 permis de travail accordés aux Palestiniens dans le secteur du bâtiment, cinq mille autres seront délivrés. En outre, des facilités de déplacement seront données à 1 500 personnes leur permettant de circuler plus aisément en Cisjordanie.
Cela n'a rien de révolutionnaire, notamment en ce qui concerne les barrages puisque ces derniers ont augmenté depuis le début de l'année, passant de 552 en moyenne en 2007 à 580 au mois de mars, selon les chiffres fournis par l'Office des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaire.s (OCHA). En plus, ces obstacles installés sur les routes peuvent facilement être remis en place. Conformément à ce qu'a toujours prôné Ehoud Barak, ministre de la défense, les principaux postes de contrôle resteront en place pour des raisons de sécurité.
Les autres mesures annoncées concernent la possibilité pour les forces de sécurité palestiniennes d'être plus performantes en leur fournissant du matériel et une liberté d'action plus grande. Ainsi, après des mois de tergiversations, les 25 véhicules blindés russes pourront être livrés, mais sans mitrailleuses lourdes. La livraison de 125 véhicules, de moyens logistiques, de munitions et le déploiement de 700 policiers dans le secteur de Jénine ont été approuvés. Toutefois, le communiqué officiel précise que "la sécurité globale reste entre les mains d'Israël". Ce qui signifie que Tsahal peut continuer à intervenir comme bon lui semble.
Après des mois d'inaction, ces maigres mesures ont été saluées comme "un très bon début" par Condoleezza Rice, secrétaire d'Etat américaine, de nouveau en visite à Jérusalem jusqu'au 31 mars. Elle avait appelé de ses voeux "des progrès tangibles pour améliorer la vie quotidienne des Palestiniens".
Ces petits pas seront-ils suffisants pour relancer le processus de paix mis en route, le 27 novembre 2007, à Annapolis (Maryland) ? A Damas, lors du sommet de la Ligue arabe, Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne, a souligné, samedi, que "les négociations ne peuvent pas progresser et ne peuvent même pas se continuer si les bulldozers israéliens continuent de spolier nos terres pour y construire des colonies ou si les opérations militaires israéliennes se poursuivent".
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