Pas de progrès concrets pour la paix
Le président américain George W. Bush a affirmé dimanche croire qu'un accord de paix israélo-palestinien était possible avant la fin de l'année, mais n'a donné aucun signe concret d'une avancée dans les négociations à l'heure de quitter le Moyen-Orient.
- Publié le 18-05-2008 à 00h00
Le président américain George W. Bush a affirmé dimanche croire qu'un accord de paix israélo-palestinien était possible avant la fin de l'année, mais n'a donné aucun signe concret d'une avancée dans les négociations à l'heure de quitter le Moyen-Orient. "Je crois fermement qu'en assumant ses responsabilités et en faisant preuve de courage, nous pouvons parvenir à cet accord de paix cette année", a affirmé Bush dans un discours prononcé dimanche à Charm el-Cheikh en Egypte. "C'est une tâche exigeante, qui réclame que toutes les parties agissent. Les Palestiniens doivent combattre le terrorisme et continuer à construire les institutions d'une société libre et pacifique. Israël doit faire de durs sacrifices pour la paix et alléger les restrictions imposées aux Palestiniens", a-t-il poursuivi.
Malgré de nouvelles discussions avec le Premier ministre israélien Ehud Olmert la semaine passée à Jérusalem, et le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas samedi, un haut conseiller de Bush a admis implicitement que le président américain n'avait pas de progrès concrets à annoncer au moment de rentrer à Washington. "Je crois que nous voyons des progrès significatifs ici depuis cinq mois", a dit Stephen Hadley. Il a toutefois ajouté : "Nous avons dit clairement que nous voyons du progrès mais que nous n'en sommes pas au point où le président aura une rencontre avec le président Abbas et le Premier ministre Olmert pour rendre publique une vision."Une vision manichéenne
Bush inscrit la résolution du conflit israélo-palestinien dans un conflit idéologique dont le Moyen-Orient serait le théâtre et qui opposerait les forces modérées aux forces extrémistes, au premier rang desquelles l'Iran. Il appelle le Moyen-Orient tout entier à isoler l'Iran et la Syrie, et à rejeter les organisations radicales du Hamas palestinien, du Hezbollah libanais et d'al Qaeda en Irak et en Afghanistan. Ne pas le faire serait "t rahir de manière impardonnable" les générations futures , selon lui. Dans le même esprit, il exhorte tous les pays de la région à renoncer à réprimer les libertés et à libérer tous les prisonniers politiques. A défaut d'une annonce sur des progrès concrets pour la paix, la tournée de Bush en Israël, en Arabie saoudite et en Egypte risque de donner une impression de déjà-vu et de renforcer le scepticisme quant aux chances qu'Israéliens et Palestiniens s'entendent avant la fin de sa présidence, en janvier 2009. Aussi bien les Palestiniens que les Arabes ont fait savoir que, pour eux, Bush devait faire plus et amener les Israéliens à plus de concessions. Ils redoutent qu'il ne se contente d'un accord a minima pour ne pas lier les mains des Israéliens et revendiquer un succès diplomatique avant la fin de son mandat. Au Proche-Orient, M. Bush a de nouveau été confronté à la conviction largement répandue qu'il est l'homme des Israéliens.