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Les candidats au grand rabbinat de France font campagne sur le Web

Gilles Bernheim et Joseph Sitruk s'affrontent par sites interposés.

Par Stéphanie Le Bars

Publié le 29 mai 2008 à 15h48, modifié le 16 juin 2008 à 15h16

Temps de Lecture 2 min.

La campagne électorale qui oppose les deux candidats à la fonction de grand rabbin de France se joue en partie sur Internet. Dernier épisode de ce duel mené en prévision des élections qui auront lieu le 22 juin : le chat proposé aux internautes jeudi 29 mai de 19 heures à 20 heures par Gilles Bernheim, grand rabbin de la synagogue de la Victoire à Paris, sur son site gillesbernheim2008.fr.

"Convaincu du rôle majeur que joue désormais Internet dans la communauté juive et dans l'exercice du rabbinat", M. Bernheim utilise à plein les nouvelles technologies depuis l'annonce de sa candidature, le 3 février. L'équipe de son adversaire, Joseph Sitruk, actuel grand rabbin de France, candidat à sa propre succession, lui a emboîté le pas. La communauté juive, dont seuls quelque 270 grands électeurs sont directement impliqués dans le scrutin, a donc à sa disposition blogs, groupes de soutien sur Facebook, vidéos sur YouTube et DailyMotion, pour suivre les déplacements des deux candidats, leurs déclarations, leur programme ou l'étendue de leur popularité.

Dans 24 heures de la vie du grand rabbin Gilles Bernheim, un film diffusé sur son blog et sur son site de soutien, www.avenirdujudaisme.fr, on découvre le religieux joggant dans les rues de Paris, avant d'officier à la synagogue et de gagner son bureau en métro, plongé dans la lecture de L'Equipe.

Plus classiquement, M. Sitruk adresse son "message à la communauté" justifiant sa candidature sur son site www.lesamisdugrandrabbin.com, assis derrière son bureau. Il y évoque l'attaque cérébrale "envoyée par Dieu" qui, en 2001 l'a laissé partiellement paralysé mais qui, précise-t-il, n'altère en rien son "désir de continuer" après vingt et un ans à la tête du grand rabbinat.

Cette débauche de moyens électroniques, inédite dans une campagne électorale qui a lieu tous les sept ans, s'ajoute à une stratégie de communication plus traditionnelle, mais tout aussi massive, notamment dans les médias communautaires. Pour la première fois, les deux hommes ont aussi été conviés par le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), le bras laïc et politique de la communauté juive, à un "grand oral".

M. Sitruk a, quant à lui, réservé le Zénith de Paris le 15 juin pour une "Fête de l'unité", avec "un direct de Jérusalem par satellite au Kotel", le mur des Lamentations. "On est censés élire une autorité religieuse et on assiste à une campagne électorale à l'américaine", persifle un membre de la communauté.

Les deux hommes s'étaient déjà affrontés lors des élections de 1994 et la campagne semble, cette fois, se jouer en partie sur la forme. Les candidats partagent, en effet, pour l'essentiel les mêmes références théologiques et le même attachement à Israël. Le rabbin Bernheim, ashkénaze (juif originaire d'Europe de l'Est) et universitaire de 56 ans, jouit d'une image "d'intellectuel", ouvert sur le monde, partisan d'un dialogue avec les autres religions et convaincu que "le judaïsme doit s'exprimer sur les problèmes de société".

A 64 ans, le rabbin Sitruk, originaire de Tunisie, partage son temps entre la France et Israël, et s'est peu exprimé en dehors de la communauté juive au long de ses trois mandats. S'il n'a pas acquis le statut d'autorité religieuse et morale reconnue par tous les juifs de France, son charisme lui vaut une certaine vénération, notamment auprès des juifs sépharades.

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