Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Fin de campagne tendue pour l'élection du grand rabbin de France

Les élections du 22 juin doivent désigner le nouveau grand rabbin de France parmi deux candidats, Joseph Sitruk et Gilles Bernheim.

Par Stéphanie Le Bars

Publié le 16 juin 2008 à 15h16, modifié le 22 juin 2008 à 10h29

Temps de Lecture 2 min.

Entouré de sa garde rapprochée, il a remonté l'allée centrale du Zénith au son d'un rock hassidique assourdissant, sous les acclamations de quelque 3 000 personnes munies de drapeaux israéliens. Prolongeant le plaisir d'un bain de foule, le grand rabbin de France, Joseph Sitruk, a embrassé quelques enfants, esquissé un pas de danse avec un garçonnet, puis fidèle à sa réputation, a débuté son cours de Torah par une histoire drôle. La salle chauffée par une heure et demie de prestations artistiques diverses, a ponctué la leçon d'applaudissements.

A une semaine des élections qui, le 22 juin, doivent désigner le nouveau grand rabbin de France, La Fête de l'unité organisée dimanche 15 juin par les Amis du rabbin Sitruk dans la salle de spectacles parisienne marquait le point d'orgue d'une campagne électorale de plus en plus tendue, qui oppose le tenant du titre au grand rabbin Gilles Bernheim, son adversaire malheureux en 1994.

Sur la scène du Zénith, Joseph Sitruk n'a fait qu'une rapide allusion aux querelles en cours, rappelant la difficulté pour tout croyant "de ne pas parler mal et de ne pas entendre le mal". Il a surtout invité sa "communauté adorée" à prier "pendant les huit jours à venir" pour sa réélection.

Cette campagne qui, au final, ne s'adresse qu'à 315 grands électeurs, a connu cette année une médiatisation inédite, sur Internet et dans la presse communautaire. Plusieurs incidents y ont alimenté la polémique entre les deux candidats.

ORTHODOXIE

Menaçant de saisir la justice, le rabbin Bernheim a demandé le retrait d'une vidéo, un "montage diffamatoire" selon son entourage. Intitulée Un rabbin indigne, elle a été diffusée sur Internet par l'entourage du rabbin Sitruk. Dans une lettre, également publiée sur Internet, un rabbin ultraorthodoxe de la région parisienne a violemment mis en cause le dialogue que tient Gilles Bernheim avec les chrétiens. Pour nombre de membres de la communauté, ces manières prouvent que la campagne "a dérapé".

Au-delà d'un style radicalement différent, les candidats défendent tous deux un judaïsme orthodoxe et tiennent sur la défense d'Israël un même langage de fermeté. Mais "l'un parle au coeur, l'autre à la tête", entend-on dans la communauté où l'image de Gilles Bernheim reste celle d'un intellectuel froid et distant, tandis que Joseph Sitruk cultive son côté "populaire et simple". " On lui reproche de ne pas élever le débat", souligne un de ses proches, " mais tous les juifs de France ne sont pas énarques". "Bernheim est peut-être un bon philosophe, mais il n'attire pas les foules",juge un autre rabbin pro-Sitruk.

Réputé pour sa volonté de faire entendre une voix juive dans la société, Gilles Bernheim est aussi accusé de "libéralisme" religieux. Les adversaires de Joseph Sitruk soulignent de leur côté qu'en vingt et un ans de mandat, le grand rabbin de France a laissé la communauté juive s'éparpiller entre divers courants sans parvenir à maintenir son unité.

Dimanche, à l'heure où Joseph Sitruk officiait sous les projecteurs du Zénith, Gilles Bernheim proposait une soirée d'étude sur la survie du peuple d'Israël à la synagogue des Tournelles à Paris.

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.