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Nouveau Grand rabbin de France, Gilles Bernheim prône un judaïsme ouvert sur la société

Cet ancien aumônier des universités, intellectuel formé à la philosophie a été élu confortablement, dimanche 22 juin, face à Joseph Sitruk qui occupait cette fonction depuis vingt et un ans.

Par Stéphanie Le Bars

Publié le 23 juin 2008 à 14h37, modifié le 23 juin 2008 à 14h37

Temps de Lecture 2 min.

C'est aux étudiants que le nouveau Grand rabbin de France a réservé sa première visite. Elu confortablement, dimanche 22 juin, face à Joseph Sitruk qui occupait cette fonction depuis vingt et un ans, Gilles Bernheim, ancien aumônier des universités, intellectuel formé à la philosophie, s'est rendu à la rencontre annuelle de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF), à Paris. Dans la soirée, il a rendu hommage à son prédécesseur qui "a tracé une marque très forte dans le judaïsme".

Epilogue d'une campagne électorale longue et tendue, cette élection marque un réel changement de style et d'approche à la tête du judaïsme religieux en France. Le grand rabbin d'origine tunisienne, charismatique et chaleureux, ancré dans un judaïsme orthodoxe et centré sur la communauté juive, laisse la place à un religieux originaire de l'est de la France, volontiers professoral, tout aussi orthodoxe mais plus ouvert sur la société et les autres religions. "Les grands électeurs ont compris que l'aura de Joseph Sitruk ne suffisait plus et qu'il fallait se mettre au travail. Ils ont trouvé en Bernheim un candidat pour cela", analyse Martine Cohen, sociologue spécialiste du judaïsme. "Son élection marque aussi le retour à un judaïsme franco-français, qui réaffirme l'enracinement des juifs de France, par rapport à une orthodoxie davantage branchée sur Israël", ajoute-t-elle.

DIALOGUE AVEC LES CHRÉTIENS

Pour nombre de juifs, pratiquants ou non, le grand rabbin Gilles Bernheim, responsable de la synagogue de la rue de la Victoire, à Paris, incarne un franco-judaïsme qui s'est dilué au cours des vingt dernières années. "Les règles concernant la loi juive doivent être pensées par un homme qui vit en France et qui parle français, sinon chacun se tourne vers son maître, et cela atomise la communauté", expliquait-il devant les amis du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), le 5 juin. "Le judaïsme orthodoxe doit avoir la sensibilité sociologique du pays", insistait-il. L'une de ses priorités consiste à faire de l'école rabbinique de Paris "un pôle de rayonnement du judaïsme orthodoxe en France". Il veut y introduire une formation en sciences humaines.

Celui qui se considère désormais comme "le rabbin des rabbins" s'est engagé à les soutenir, notamment ceux qui exercent en province, "terre de désertification du judaïsme", et à mieux organiser le déroulement de leur carrière. Agé de 56 ans, il envisage de limiter celle du grand rabbin de France à deux mandats de sept ans ou un de dix ans et s'attellera à cette réforme dès sa prise de fonction, le 1er janvier 2009. "Les postes à vie favorisent le clanisme", juge-t-il.

Cet auteur prolixe espère poursuivre un travail d'écriture et porter une parole dans lesquels puisse se retrouver un public juif et non juif. Il continuera à dialoguer avec les chrétiens, un engagement ancien et, à ses yeux, "essentiel", qui lui a valu de vives critiques d'une partie de la communauté juive durant la campagne. Soucieux de faire entendre une "voix juive", il s'est engagé à intervenir dans les débats de société et à tenir son rôle de représentation auprès des pouvoirs publics.

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