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Agression de Rudy H. : le procureur retient "l'antisémitisme par incidence"

La police, représentée par Christian Flaesch, patron de la PJ, a interpellé cinq mineurs noirs. Ils n'ont pas participé à la dernière agression mais, semble-t-il, aux précédents épisodes et étaient présents en fin de journée.

Par Isabelle Mandraud

Publié le 25 juin 2008 à 14h59, modifié le 25 juin 2008 à 16h19

Temps de Lecture 1 min.

En reconstituant le scénario des affrontements, qui ont abouti au tabassage particulièrement violent de Rudy H., samedi 21 juin dans le 19e arrondissement de Paris, les enquêteurs de la 2e division de la police judiciaire (DPJ) ont trouvé non pas une, mais quatre victimes.

Ce jour-là, vers 16 heures, deux bandes, l'une composée de jeunes juifs, l'autre de jeunes Noirs, s'affrontent, comme elles l'ont déjà fait le 10 juin, puis le 13. Dans la bagarre, David, 20 ans, pris à partie, perd sa chaîne avec une étoile de David. A 17 heures, il décide de retourner la chercher, accompagné. Les heurts reprennent. Kevin, mineur, a le bras entaillé par une machette. Un autre est frappé dans le dos. Pourtant, au moment des faits, aucun ne portera plainte. Le troisième épisode se déroule vers 19 heures, lorsqu'un groupe de jeunes juifs se rassemble dans la rue. Mais ils sont inférieurs en nombre aux jeunes Noirs. Rudy H., 17 ans, se retrouve isolé. Coincé contre le portillon d'un parc, il est sauvagement battu. "Les témoins décrivent un massacre ou un lynchage", a expliqué, mardi 24 juin, le procureur de la République, Jean-Claude Marin, en annonçant l'ouverture d'une information judiciaire.

La police, représentée par Christian Flaesch, patron de la PJ, a interpellé cinq mineurs noirs. Ils n'ont pas participé à la dernière agression mais, semble-t-il, aux précédents épisodes et étaient présents en fin de journée. Ils ont été mis en examen pour "violences en réunion aggravées par la circonstance d'antisémitisme", passibles de cinq ans d'emprisonnement et "violences en réunion aggravées par la circonstance de l'antisémitisme et de port d'arme", passibles de dix ans de prison.

Quant aux auteurs des coups portés à Rudy H., qui n'ont pas encore été arrêtés, le parquet de Paris a retenu la "tentative de meurtre aggravée d'antisémitisme", passible de la réclusion à perpétuité. "C'est un antisémitisme par incidence, a justifié M. Marin. On ne retient pas une volonté d'agresser particulièrement une personne d'origine juive mais un membre de cette bande de jeunes juifs". Lors de l'agression, a-t-il précisé, "des insultes antisémites ont fusé, de même que dans les autres bagarres des insultes racistes". Dans cette histoire, a-t-il conclu, "on est dans des affrontements sur un territoire petit entre bandes communautaires. On ne sait pas qui a commencé".

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