Olmert d'accord pour un échange de prisonniers
Le Premier ministre israélien Ehud Olmert s'est déclaré d'accord dimanche pour un échange avec le Hezbollah de deux soldats israéliens, enlevés en juillet 2006 et présumés morts, contre des détenus libanais, a rapporté la radio militaire israélienne.
- Publié le 28-06-2008 à 00h00
"En dépit de toutes les hésitations, en pesant le pour et le contre, je soutiens l'accord" d'échange, a déclaré M. Olmert, cité par la radio militaire, lors du Conseil hebdomadaire des ministres.
"Nous savons ce qui est arrivé à Eldad et Ehud", a ajouté M. Olmert en référence aux informations selon lesquelles, les deux soldats Eldad Regev et Ehud Goldwasser, enlevés en juillet 2006 à la frontière libanaise, sont morts après avoir été blessés lors de leur capture. Il a appelé les ministres à voter pour un accord "malgré son prix élevé", soulignant le devoir du gouvernement envers les familles des soldats disparus qui vivent dans l'incertitude.
Le gouvernement israélien débattait dimanche d'un accord d'échange avec le Hezbollah des deux soldats israéliens et devrait voter à ce sujet. La plupart des ministres ont d'ores et déjà annoncé qu'ils appuieraient un tel accord négocié par l'intermédiaire de l'Allemagne.
En échange des deux soldats enlevés par le Hezbollah, Israël libèrerait cinq détenus libanais, dont le doyen de ces prisonniers Samir Kantar, et remettrait au mouvement chiite des corps de ses combattants inhumés en Israël. Le ministre de la Défense Ehud Barak s'est dit favorable, avant la réunion, à un tel échange, en dépit des réserves des services de sécurité.
"En tant que soldat, en tant qu'officier qui a commandé des combattants, en tant que ministre de la Défense, je considère que nous avons une responsabilité suprême de ramener nos fils morts ou vifs", a déclaré le leader travailliste.
En revanche, les chefs du service de sécurité intérieure (Shin Beth) et des services secrets (Mossad) se sont opposés à une libération de prisonniers contre des corps, bien qu'il y ait eu des précédents, selon des sources gouvernementales.
Depuis plusieurs semaines, les ministres sont soumis à une pression croissante de l'opinion publique, sensible à la douleur des familles des soldats disparus, qui ont fait le siège des ministres. La presse s'est fait largement l'écho de leurs plaintes, reprochant au chef du gouvernement ses "tergiversations", tout en reconnaissant que le gouvernement faisait face à un dilemme.
Samir Kantar, du Front de libération de Palestine (FLP), a été condamné en 1980 à 542 ans de prison pour avoir tué un civil israélien et sa fille ainsi qu'un policier israélien en 1979 dans le nord d'Israël.
La capture des deux soldats par le Hezbollah en territoire israélien le long de la frontière libanaise avait provoqué une offensive israélienne qui avait duré 34 jours, du 12 juillet au 14 août 2006.
Le conflit, côté libanais, a fait plus de 1.200 morts, civils pour la plupart, et 160 tués côté israélien, en majorité des militaires. Selon l'armée israélienne, les deux soldats ont été très grièvement blessés au moment de leur capture et aucun signe de vie n'a été fourni depuis.