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Le premier ministre israélien riposte aux accusations dont il est la cible

Ehoud Olmert est bien décidé à se battre jusqu'au bout dans les deux batailles qu'il mène : contre les soupçons de corruption qui pèsent sur lui et contre son parti, Kadima, ("En avant"), qu'il préside depuis 2006.

Par Michel Bôle-Richard

Publié le 23 juillet 2008 à 14h42, modifié le 23 juillet 2008 à 14h42

Temps de Lecture 3 min.

Le premier ministre israélien, Ehoud Olmert, est bien décidé à se battre jusqu'au bout dans les deux batailles qu'il mène : contre les soupçons de corruption qui pèsent sur lui et contre son parti, Kadima, ("En avant"), qu'il préside depuis 2006. Il s'en est violemment pris, lundi 21 juillet, à sa concurrente la plus directe, Tzipi Livni, ministre des affaires étrangères.

"Elle est incapable de prendre des décisions. Elle est influençable et n'a pas confiance en elle-même. Elle perd les pédales au point d'en trembler. Croyez-moi, elle n'est pas capable de mener une politique !", a attaqué M. Olmert, selon les journaux israéliens qui ont rapporté des propos tenus en privé, non confirmés, dans lesquels Mme Livni apparaît comme une "menteuse qui plante des poignards dans le dos". Le même jour, cette dernière avait lancé, visant le chef du gouvernement : "Lorsque quelqu'un se rend coupable d'un délit punissable de prison, il doit renoncer à ses fonctions publiques."

La guerre est donc déclarée au sein de Kadima. La campagne pour la succession d'Ehoud Olmert est ouverte. Lundi, le dernier obstacle pour l'organisation de primaires a été levé. La date n'a pas encore été fixée, mais il est probable qu'elles se tiendront dans la première quinzaine de septembre. M. Olmert attendra sans doute jusqu'au dernier moment pour faire savoir s'il sera candidat.

De plus en plus de responsables estiment qu'il est temps de se séparer d'un chef de parti avec lequel les chances électorales apparaissent sérieusement compromises. "Olmert est un corps qui commence à puer : il doit être remplacé le plus tôt possible", a déclaré anonymement un député de Kadima cité par le Jerusalem Post. Lundi, la coalition au pouvoir a été mise en minorité à trois reprises lors du vote de trois motions de censure à la Knesset (Parlement). Ces votes n'ont cependant pas entraîné la dissolution de la Knesset, car la majorité absolue requise n'a pas été atteinte. Mais c'est dire à quel point le gouvernement de M. Olmert ne tient plus qu'à un fil.

Sur le front judiciaire, le premier ministre se débat également comme un beau diable. Ses avocats ont tenté de mettre en pièces, lors d'un contre-interrogatoire, Morris Talansky, l'homme d'affaires américain qui affirme lui avoir donné par le passé d'importantes sommes d'argent en liquide. Mis à mal par la défense de M. Olmert, ce témoin capital, âgé de 75 ans, a multiplié trous de mémoire et réponses imprécises. Il ne se souvient pas, par exemple, avoir donné des ordres de virement écrits de sa main pour un montant de 380 000 dollars. Les auditions doivent se poursuivre le 31 août et le 1er septembre.

La presse israélienne suit avec beaucoup d'assiduité le feuilleton des affaires de M. Olmert. La police continue d'enquêter sur l'affaire des mêmes billets d'avion facturés à plusieurs institutions, et qui auraient permis à M. Olmert de se payer des voyages privés. Au moins douze vols seraient concernés. Un autre dossier a également été ouvert sur un prêt de 75 000 dollars effectué en 1993 par un autre homme d'affaires américain, Joe Elmaleh, et que M. Olmert reconnaît n'avoir jamais remboursé.

Toutefois, pour le moment, même s'il est en mauvaise posture, le premier ministre israélien, pour lequel six enquêtes policières ont été ouvertes, n'a toujours pas été inculpé. L'un de ses avocats, Navot Telzur, affirme qu'"une action bien orchestrée" vise à "démolir le premier ministre". Un membre anonyme de l'entourage de M. Olmert, cité par le Haaretz, a même dénoncé "une véritable tentative de putsch". En tout cas, le premier ministre a bien l'intention de se battre jusqu'au bout, même si son sort apparaît de plus en plus scellé.

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