Ces derniers jours, le Hamas et le Fatah se livrent à un remake des tragiques événements qui avaient suivi la prise de pouvoir des islamistes dans la bande de Gaza, en juin 2007. Profitant de l'émoi causé par la mort d'une fillette de 5 ans et de cinq de ses activistes dans l'explosion d'une voiture piégée, vendredi 25 juillet , le Hamas a arrêté, durant le week-end des 26 et 27 juillet, près de 200 militants du Fatah , faisant main basse sur une cinquantaine d'associations et d'institutions qui lui sont attachées.
En réponse, les forces de sécurité fidèles au président palestinien Mahmoud Abbas ont appréhendé une quarantaine de membres du mouvement islamiste en Cisjordanie. Le chef de la sécurité nationale, Diab Al-Ali, a donné l'ordre à ses policiers d'ouvrir le feu sur tous ceux qui seraient surpris en possession d'une arme.
Le Fatah a démenti toute implication dans l'attentat de vendredi soir, l'imputant au contraire à des dissensions internes à Ezzedine Al-Kassam, la branche militaire de son adversaire. Le Hamas, de son côté, a immédiatement accusé les autorités de Ramallah et notamment le Courant révolutionnaire, une faction proche de Mohamed Dahlan, l'ancien patron du contre-terrorisme à Gaza et "bête noire" des islamistes.
Avant même de produire la moindre preuve à l'appui de ses allégations, le Hamas a déclenché une répression tous azimuts. Des miliciens cagoulés ont notamment fait fermer des clubs de sport, des associations de charité et des bureaux étudiants liés au Fatah après en avoir confisqué ou détruit le matériel.
Le Hamas est d'autant plus résolu à frapper fort que l'attentat rompt le retour au calme qui constituait jusque-là l'unique acquis positif du régime qu'il a instauré dans la bande de Gaza. Dans ce contexte, l'appel au dialogue relancé depuis Le Caire par M. Abbas paraît peu susceptible d'aboutir.
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