Situation paradoxale : des partisans du Fatah, le parti de Mahmoud Abbas, venus de Gaza, ont été conduits en Cisjordanie sous la protection de l'armée israélienne. Les autorités israéliennes ont entrepris lundi de convoyer de Beersheba à Jéricho, à bord de bus, cent cinquante activistes du Fatah qui avaient trouvé refuge ce week-end en Israël après des affrontements avec le Hamas à Gaza.
Environ cent quatre-vingts membres du clan palestinien Helles, l'une des plus puissantes familles de Gaza liée au Fatah, s'étaient repliés samedi en Israël après l'attaque de leur quartier par le Hamas. Celui-ci accusait le Fatah, qui nie, d'un attentat à la bombe qui a tué cinq activistes du bras armé du Hamas et une fillette le 25 juillet. Le mouvement islamiste a arrêté deux cents personnes, selon le porte-parole des services de sécurité de Gaza, mais cent ont été depuis relâchées. Après ces combats – les plus violents depuis que le Hamas est arrivé au pouvoir à Gaza, en juin 2007 –, M. Abbas a déclaré "préférer" que les fugitifs rentrent à Gaza, afin que son parti y maintienne une présence. Il ne s'est toutefois pas opposé à leur transfert en Cisjordanie.
Pour Benjamin Barthe, correspondant du Monde en Israël, il s'agit d'une "alliance d'intérêts très ponctuelle, qui permet à Israël de se présenter comme le médiateur, allié des Palestiniens dans la lutte contre l'islam radical, mais qui embarasse les autorités palestiniennes".
Le décryptage de Benjamin Barthe
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