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Les divisions minent la coalition gouvernementale israélienne

La guerre de succession pour le poste de premier ministre est ouverte. La police a demandé l'inculpation d'Olmert.

Par Michel Bôle-Richard

Publié le 09 septembre 2008 à 14h35, modifié le 09 septembre 2008 à 18h51

Temps de Lecture 3 min.

Deux ans et demi après son arrivée au pouvoir, le gouvernement d'Ehoud Olmert est au bout du rouleau. Une indéniable impression de fin de règne s'impose de plus en plus. Le conseil des ministres du dimanche 7 septembre a illustré le degré de division, de rivalité et d'hostilité au sein de l'exécutif israélien. L'équipe gouvernementale tire à hue et à dia. Elle s'est totalement divisée sur l'adoption d'un projet de loi qui vise à restreindre les pouvoirs de la Cour suprême, la plus haute instance juridictionnelle du pays. Ehoud Olmert n'est pas parvenu non plus à convaincre les membres de son cabinet d'examiner un projet visant à indemniser les colons qui souhaiteraient quitter la Cisjordanie, ce qui permettrait de faciliter les pourparlers du processus de paix.

Le premier ministre s'en est pris vertement à son principal allié, Ehoud Barak, ministre de la défense et chef du Parti travailliste, qu'il a accusé de "sabotage", de "promesses non tenues" et de "fuites" destinées à le discréditer. Pour ajouter à l'ambiance conviviale du conseil des ministres, Ehoud Olmert et sa ministre des affaires étrangères, Tzipi Livni, se regardent en chiens de faïence depuis que cette dernière a demandé son départ, il y a huit mois, et qu'elle est devenue la principale prétendante à sa succession. Mme Livni est également en lutte ouverte avec son proche voisin de table, Shaul Mofaz, ancien chef d'état-major et actuellement ministre des transports. Concurrent direct de Tzipi Livni dans la course au remplacement d'Ehoud Olmert, il ne ménage pas ses efforts pour tenter de discréditer son adversaire, qui jouit de la faveur des sondages.

La désunion et les luttes sourdes qui agitent le cabinet ministériel vont sans doute s'accélérer au cours des prochains jours, juste avant les "primaires" du parti Kadima (En avant), fixées au 17 septembre, qui devraient permettre de désigner le futur leader du parti au pouvoir et le candidat à la succession d'Ehoud Olmert. Ce dernier a renoncé à se présenter, mais il devrait rester en fonctions jusqu'à ce que le premier ministre désigné constitue un gouvernement. Ce qui peut durer quarante-deux jours.

Israël est donc entré dans une période de turbulences politiques dont nul ne peut prédire quel sera le résultat. En plus de cette agitation politique, les péripéties judiciaires d'Ehoud Olmert risquent également de bousculer le calendrier.

Si la police a recommandé, dimanche 7 septembre, que des inculpations soient prononcées à l'encontre du premier ministre dans deux affaires de corruption présumée sur six dossiers actuellement en cours d'instruction, seul l'avocat général d'Israël, Menachem Mazuz, est en mesure de le faire. Ce qui pourrait intervenir dans quelques semaines et bousculer le canevas politique puisqu'Ehoud Olmert a toujours affirmé qu'il démissionnerait en cas d'inculpation. Malgré les aléas de la procédure judiciaire, le sort du successeur d'Ariel Sharon paraît désormais scellé. "Il devrait rentrer chez lui et se couvrir la face de honte", écrit Amir Oren, journaliste au quotidien Haaretz.

Mais Ehoud Olmert n'a certainement pas dit son dernier mot. En habile tacticien, il va tenter de retarder sa chute du pouvoir et d'influer pour désigner le successeur de son choix. Pour lui, ce ne peut être Tzipi Livni, qu'il a traitée officieusement d'"incapable" et de "menteuse qui plante des poignards dans le dos". Le quotidien populaire Maariv accuse le premier ministre de pratiquer "une politique de la terre brûlée" et de s'accrocher au pouvoir alors qu'il n'a plus aucune autorité pour y prétendre en raison des enquêtes ouvertes à son encontre. Pour le moment, Ehoud Olmert n'est toujours pas inculpé et ses avocats ne se sont pas privés de rappeler que la police avait déjà, par le passé, recommandé d'inculper deux premiers ministres, Benyamin Nétanyahou et Ariel Sharon, sans que le ministère public suive cet avis.

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