L'ode imperceptible aux enfants juifs

L'ode imperceptible aux enfants juifs

    IV e . C'est un murmure. Un chuintement qui vous saisit au détour de vos pérégrinations dans le Marais, allée des Justes (IV e ). Hier matin, le maire de Paris a rendu une nouvelle fois hommage aux enfants juifs déportés. Mais cette fois-ci, pour répondre à la demande du Conseil national pour la mémoire des enfants juifs déportés (COMEJD) qui souhaitait ériger un mémorial en souvenir des 11 400 enfants déportés, Bertrand Delanoë et son adjoint chargé de la Culture, Christophe Girard, ont préféré une approche artistique symbolique en faisant appel à Miriam Bäckström et Carsten Höller. C'est le Comité de l'art dans la ville qui leur a commandé cette oeuvre pour un coût de 150 000 â?¬. Des micros et haut-parleurs invisibles captent puis diffusent les sons de la rue. Ils donnent l'impression de voix venant de l'intérieur. Les artistes tentent ainsi de participer le plus justement et sensiblement possible au maintien de la mémoire vivante de ces milliers d'enfants auprès des passants. Hier midi, cependant, dans l'allée des Justes où sont diffusés ces sons, les promeneurs avaient du mal à percevoir quoi que ce soit. « L'idée est touchante mais honnêtementâ?¦ si on ne sait pas que ce système a été installé, on a juste l'impression de bruits en plus », regrette Catherine, une passante.