Privé de Beatles, Israël aura Paul McCartney

Jérusalem (Israël)

Privé de Beatles, Israël aura Paul McCartney

    IL EST LÃ?. Enfin ! Paul McCartney est arrivé mardi soir à Tel-Aviv. Il doit y chanter ce soir en plein air dans le parc du Yarkon, là où ont lieu la plupart des grands concerts du pays. Le moment est historique. Il faut dire que ses fans d'hier ont attendu cet instant pendant quarante-trois ans ! En 1965, les Beatles, au sommet de leur gloire, s'étaient vu refuser le droit de jouer en Israël au motif qu'ils risquaient d'avoir une « mauvaise influence sur la jeunesse » selon le comité officiel chargé d'arbitrer la venue des artistes étrangers. La presse de l'époque, y compris de gauche, s'était déchaînée contre la venue des quatre jeunes musiciens. En fait, le comité craignait surtout que les forces de l'ordre soient totalement débordées par la Beatlemania qui sévissait alors. En 1963, un concert de Cliff Richard avait créé une véritable émeute à l'aéroport débordant complètement la police. Fort de ce précédent, le comité avait ensuite refusé la visite de Johnny Hallyday puis celle des Beatles.

    Violemment condamné

    Cette fois encore, le concert de Paul McCartney a failli ne pas avoir lieu. D'abord pour des raisons financières. Le coût de production, estimé à 4 millions de dollars, a dissuadé le premier financier israélien pressenti. C'est finalement Yakir Shaashoua, un Israélien vivant à Londres, qui a sauvé le projet. La logistique du concert est unique pour Israël. Afin que tout le monde voie et entende comme s'il était dans les premiers rangs, des enceintes et des écrans géants ont été répartis dans tout le parc.

    Autre menace : ce concert, organisé pour fêter les 60 ans d'Israël, a été violemment condamné. Le prêcheur musulman Omar Bakri, syrien, interdit de séjour en Grande-Bretagne, a menacé l'artiste dans le « Sunday Express » britannique : « S'il tient à sa vie, M. McCartney ferait bien de ne pas aller en Israël. Les amis de nos ennemis sont nos ennemis. Donc Paul McCartney est l'ennemi de chaque musulman. » Des groupes pro-palestiniens ont également exercé des pressions pour faire annuler la soirée. McCartney a tenu bon. Rien, non plus, n'a dissuadé le public. Ni le prix près de 40 000 billets ont été vendus à près de 100 â?¬, un prix astronomique pour un concert pop en Israël ni les heures et kilomètres de bouchons pour arriver sur place ce soir !