Le leader de la Tribu K condamné pour antisémitisme

Le leader de la Tribu K condamné pour antisémitisme

    Le fondateur de la Tribu Ka, groupuscule noir ultra-radical et antisémite dissous en juillet 2006 par décret présidentiel, vient d'être condamné par le tribunal correctionnel de Paris à quatre mois d'emprisonnement avec sursis pour diffamation raciale. Kemi Seba, de son vrai nom Stellio Capochichi, était absent au délibéré, mais une vingtaine de ses sympathisants s'étaient déplacés pour annoncer bruyamment au tribunal, avant même qu'il ne prononce sa décision, que leur leader ferait appel de ce jugement.

    Les propos poursuivis remontent au 21 octobre 2006. Sur son site internet, Kemi Seba traitait notamment SOS Racisme et l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) d'«officines» et de «râclures» «sionistes» et qualifiait la France de «camp de concentration asphyxiant la dignité raciale de chaque peuple».

    Lors de l'audience du 2 septembre, le procureur de la République, Béatrice Bossard, avait stigmatisé des «propos antisémites sous couvert d'anti-sionisme», et requis une «sanction particulièrement sévère» d'un mois ferme.

    Dans son jugement, la 17e chambre correctionnelle a estimé que deux des trois imputations pour lesquelles le prévenu était poursuivi étaient bien «diffamatoires». Les magistrats ont jugé qu'il avait bien «visé les membres de la communauté juive» et non les partisans du mouvement politique sioniste, comme il le soutenait.

    Parties civiles au procès, les associations SOS Racisme, l'UEJF et J'accuse se sont vues allouer chacune un euro symbolique de dommages et intérêts.