"Le peuple choisira ses dirigeants", a tranché Tzipi Livni. Impuissante à former une coalition gouvernementale, la chef du parti Kadima a publiquement appelé, dimanche 26 octobre, à la tenue d'élections anticipées. "Je suis arrivée à la conclusion que cela ne servait à rien de prolonger les tractations. Le peuple en a assez de la politique politicienne", a expliqué Mme Livni au cours d'une rencontre avec le président Shimon Peres, donnant ainsi le coup d'envoi d'une campagne électorale en vue d'un scrutin prévu vers la fin janvier ou courant février.
A la suite de ces déclarations publiques, la chef de la diplomatie israélienne s'est adressée à la presse, affirmant que ces élections devaient se tenir "le plus vite possible". Le président Peres a de son côté affirmé qu'il allait inviter "dans les trois jours" les chefs des différentes formations politiques pour les informer de la décision de Mme Livni de renoncer à former un gouvernement.
"J'ai constaté ces derniers jours que les négociations menaient à des exigences exorbitantes tant au niveau économique que politique. Il y a un prix que je ne suis pas disposée à payer", a martelé Tzipi Livni lors de cet entretien retransmis à la télévision. Elle s'est présentée comme une dirigeante aux principes politiques "propres", récusant implicitement les accusations de ses opposants selon lesquelles son échec à former un gouvernement illustrait son manque d'expérience politique.
NETANYAHOU TOUJOURS EN AVANCE DANS LES SONDAGES
Les chances pour Mme Livni de constituer une majorité gouvernementale s'étaient encore amenuisées samedi, à la veille de l'expiration d'un ultimatum qu'elle avait lancé à ses partenaires potentiels. Elle a pris sa décision à l'issue de consultations à huis clos avec ses conseillers, notamment après le refus, vendredi, du parti Shas de faire partie d'une éventuelle coalition. Le refus de ce parti religieux de continuer à soutenir l'alliance entre Kadima et le Parti travailliste est motivé avant tout par son refus farouche de négocier le statut de Jérusalem avec les Palestiniens, qui réclament la partie orientale de la ville comme capitale de leur futur Etat. "Je ne suis pas prête à des chantages politiques. Il y a des limites !", affirmait Mme Livni dimanche matin, dans une interview au quotidien Haaretz.
Selon les sondages de ces derniers mois, le dirigeant de l'opposition de droite, l'ancien premier ministre Benyamin Netanyahou, paraît le mieux placé pour succéder au premier ministre démissionnaire Ehoud Olmert. Mais son avance a eu tendance à se réduire face à Kadima depuis que Tzipi Livni en a pris la direction en septembre. Mme Livni avait succédé en septembre à la tête de Kadima à Ehoud Olmert, contraint de démissionner après avoir été mis en cause dans des affaires de corruption. M. Olmert reste cependant à la tête d'un gouvernement de transition.
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