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La France arrache un accord global sur l'Union pour la Méditerranée

Israël a obtenu un poste de secrétaire général adjoint. En contrepartie, La Ligue arabe participera aux réunions de la nouvelle organisation, dont le siège est fixé à Barcelone.

Par Florence Beaugé

Publié le 05 novembre 2008 à 13h51, modifié le 05 novembre 2008 à 13h51

Temps de Lecture 2 min.

C'est une victoire à l'arraché qu'a emportée la France, mardi 4 novembre, à Marseille, au deuxième et dernier jour de la conférence des ministres des affaires étrangères du "Processus de Barcelone : Union pour la Méditerranée". Un accord global a été trouvé sur trois points clés. Barcelone abritera le siège du secrétariat de l'UPM. La Ligue arabe est admise au sein de la nouvelle organisation (avec un statut cependant assez vague). Et Israël obtient un poste de secrétaire général adjoint.

Visiblement exténués, les Français ne cachaient pas leur soulagement, mardi soir. Ils avaient frôlé l'échec. La veille, l'UPM butait sur la question du Proche-Orient. Et puis, coup de théâtre. Bernard Kouchner, le chef de la diplomatie française, propose "l'impossible", selon l'expression de l'un des participants : qu'Israël se voie accorder un secrétariat général adjoint en échange de la participation de la Ligue arabe à toutes les réunions de l'UPM. Etonnament, les pays arabes ne s'indignent pas. "Personne n'a osé dire non. Chacun attendait que le voisin tempête !", raconte un témoin.

En réalité, l'Algérie proteste, mais elle obtient du ministre français que ses "réserves" soient inscrites dans la déclaration finale. On l'assure en outre que la fonction d'Israël sera débattue ultérieurement par les deux coprésidents de l'UPM, Nicolas Sarkozy et Hosni Moubarak. La Syrie, quant à elle, ne bronche pas, sans doute parce qu'elle a obtenu satisfaction sur un point qui lui tenait à coeur : que le siège de l'UPM soit à Barcelone, et non à Tunis. "En réalité, nous ne voulions pas jouer les trouble-fête et mettre nos amis français dans l'embarras", affirme-t-on, côté syrien.

Pour sortir de l'impasse, la France aura distribué sans compter les lots de consolation. Cinq - voire six - postes de secrétaire général adjoint ont ainsi été créés. L'Autorité palestinienne en obtient un, de même que la Grèce, l'Italie, Malte, et probablement la Turquie, sans compter Israël. Le poste de secrétaire général, en revanche, reste vacant. La Tunisie a déclaré forfait, supportant mal de s'être fait rafler le siège de l'UPM par Barcelone. Pour manifester sa mauvaise humeur, Tunis a refusé de briguer la fonction, comme il était prévu. Et à Marseille, elle n'avait pas dépêché son ministre des affaires étrangères mais un secrétaire d'Etat. Le message a été reçu par Bernard Kouchner, qui a émis le souhait publiquement, mardi, que la Tunisie change d'avis. Pour l'heure, seule la Jordanie s'est portée candidate, mais l'Algérie examinerait, elle aussi, cette éventualité.

Si Israël ne cache pas sa satisfaction, les pays arabes font preuve en coulisse d'un enthousiasme très mesuré. "C'est une bonne réunion, mais qu'on ne parle pas d'accord historique ! Nous avons besoin de d'éclaircir un certain nombre de questions qui n'ont pas fait l'objet de consensus", déclarait le ministre algérien des affaires étrangères, Mourad Medelci, mardi soir, dans une allusion à Israël.

La délégation française, elle, se félicitait que Bernard Kouchner ait réussi à mêler "talent et chance". Un consensus a même été trouvé sur la question controversée de la coprésidence française de l'UPM, après la fin du mandat de la France à la tête de l'Union européenne le 1er janvier. Les Tchèques, qui prendront le relais, partageront leur fauteuil avec Paris pendant dix-huit mois. Enfin, le nom du projet si cher à Nicolas Sarkozy se simplifie et devient l'"Union pour la Méditerranée". Cadeau de remerciement de l'Espagne, satisfaite d'obtenir le siège de l'UPM.

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